صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

33

que les autres, à faire des marchés avan"tageux. Il fe trouve à la vérité parmi eux » des hommes de la délicateffe la plus fcrupuleufe, qui méprifent l'aftuce & l'hypocrifie; mais ils font plus rares que parmi les autres fectes. Il eft facile d'être la dupe " de leur extérieur. Plufieurs fois il eft ar» rivé que leur manière réfervée de contracter, fondée fur leur Religion, les at difpenfés de tenir leur parole. Leurs ma»nières reflemblent fi bien à celles des » Jéfaites, qu'on les appelle fouvent, les Jéfuites Proteftans, quoique la compa» raison ne foit jufte qu'à quelques égards «.

[ocr errors]
[ocr errors]

L'Auteur examine enfuite les autres idées de M. l'Abbé Raynal. Il lui reproche d'avoir parlé avec injuftice &partialité de la conduite de la France & des Etats-Unis dans la dernière guerre. Il prouve entre autres chofes, contre l'opinion d'un grand nombre de Politiques, qu'il n'étoit point au pouvoir de la France de ne pas faire la guerre ; qu'elle étoit forcée ou de fe lier avec l'Amérique contre l'Angleterre feule, ou de combattre contre l'Angleterre & l'Amérique réunies; & il confirme cette idée par l'autorité de M. Turgot, que le Roi avoit confulté fur un objet fi important, & dont le Mémoire fe trouve à la fin de cette troisième Partie,

La quatrième Partie renferme le tableau de la fituation actuelle des Etats-Unis. Les Gazetiers d'Europe parlent fans ceffe de

[ocr errors]

l'anarchie des Etats-Unis ; & les Politiques qui n'étudient l'Hiftoire des Nations que dans les Gazettes, & qui ne favent pas que la diverfité d'opinions n'eft pas la même chofe que le défordre politique, répètent auffi que les Etats-Unis font dans l'anarchie. Ces imputations ont pris naiffance en Angleterre, & fe font répandues de là dans le reste de l'Europe. On peut affurer » dit l'Auteur, que jufqu'à ce jour, les » individus, d'aucun de ces Etats n'ont éprouvé la plus légère atteinte dans leurs perfonnes & dans leurs biens. Par-tout le peuple eft fatisfait de la conduite de fes Repréfentans, Pas une maifon n'a été brûlée, pas une vitre caffée volontaire"ment, depuis la ceffation des dévaftations » de l'ennemi. Non feulement la diverfité » d'opinions ne caufe point d'animofités » elle ne refroidit pas même l'amitié «.

رو

[ocr errors]

دو

"

Un des Chapitres de cette quatrième Par tie eft destiné à l'examen des caufes qui retardent les grogrès du commerce entre la France & les Etats-Unis. Ces caufes » font en grand nombre, & peuvent fe ranger fous différentes claffes; les prin »cipales font: 1°. La Ferme établie en » Francé, qui, entre autres monopoles, » exerce légalement celui de la denrée (le tabac) qui eft la principale branche du commerce d'Amérique: 2°. Le dédale inextricable des réglemens de Douane,

[ocr errors]

A

& les vexations qui s'enfuivent: 3°. La » différence des Loix en matière de com» merce. Les caufes fuivantes peuvent » n'être envisagées que comme fecondaires, » parce qu'en remédiant aux premières

[ocr errors]

plufieurs de celles-ci difparoîtroient, & le refté feroit de peu de conféquence: » 1. Les Manufactures de France en gé ~»néral, qui ne travaillent point dans le "gente des Américains: 2°. L'incerti»tude des prix des marchandifes, ce qui

décourage les acheteurs: 3". La diffé»rence des Langues. 4°. La différence des » monnoies, des poids & des mefures: 5°: -». Le débet des Américains envers les Mar» chands & Manufacturiers Anglois : 6o. Le » crédit infidieux que les Anglois continuent » de faire aux Américains. Il exifte en» core quelques autres caufes qui ne font » pas fufceptibles d'une définition parti» culière, & qui font dues en grande par » tie aux circonstances du moment ".

L'Auteur expofe & développe féparé ment les effets de chacune de ces caufes, avec beaucoup de jufteffe & de fagacité. Il montre, par exemple, de la manière la plus évidente, que le monopole du tabac de

[ocr errors]

l'Amérique exercé par la Ferme, caufe » à la France une perte immenfe; que ce royaume perd l'occafion de vendre le produit de fes Manufactures; que fon argent paffe en Angleterre pour folder

[ocr errors]
[ocr errors]

رو

» les marchandifes qu'elle expédie pour l'A mérique, & que celle-ci eft privée de "l'occafion de fe fouftraire au commerce

رو

"

Anglois, & d'accroître, comme elle le » défire, fes relations mercantilles avec la "France". Le résultat de fes obfervations fur ce fujet, eft que le commerce ne peut "fleurir tant qu'on ne lui laiffe pas la plus » entière liberté «. Il y a long-temps qu'on a démontré cette vérité fondamentale de l'économie politique; peu de perfonnes ont aujourd'hui le courage de la contefter; mais fur cette matière, comme fur toutes les autres, qui portent atteinte aux intérêts particuliers; il refte toujours à la mauvaise foi, à l'hy pocrifie du bien public, le champ immenfe des exceptions, pour échapper à l'applica tion du principe.

Les amis de la juftice & de l'humanité feront peut-être étonnés d'apprendre qu'au fein des Etats Unis d'Amérique, que dans ces afiles de paix, de bonheur & de liberté, qui tant de fois ont retenti de ces paroles facrées, Tous les hommes naiffent indépen dans, on compte encore aujourd'hui près de fept cent mille efclaves. Mais on leur dira que le Gouvernement Anglois avoit toujours empêché les Colonies d'écarter ces maux ou d'en arrêter les progrès; que l'introduction des efélaves eft maintenant prof crite des Etats-Unis, à l'exception des deux Carolines & de la Géorgie, qui, fans doute fuivront bientôt l'exemple des autres Etats;

"

دو

que tous les efprits font pénêtrés d'une telle horreur pour un ordre de chofes fi contraire au droit naturel, que les Membres de la nouvelle Convention n'ont pas même ofé fe fervir du mot efclave dans le projet de Conftitution fédérative; enfin, que l'affranchissement des efclaves eft en ce moment un des principaux objets de l'attention publique ; que d'excellens Citoyens ont exposé, leurs vûes fur cet objet, & cherchent les moyens de concilier ce que la juftice exige avec ce que les circonftances permettent. Il exifte » de très bonnes raifons, dit l'Auteur, pour différer de rendre la liberté aux efclaves; » mais il n'en eft aucune pour en introduire de nouveaux «. Il appuie cette idée de quelques réflexions fur l'esclavage des Negres, par M. Schwartz. Si un homme, dit ce Philofophe, doit à la perte de fes droits l'affurance de pourvoir à fes be» foins; fi en lui rendant fes droits on l'expofe à manquer du néceffaire, alors l'hu»manité exige que le Légiflateur concilie » la fûreté de cet homme avec fes droits. C'est ce qui a lieu dans l'efclavage des » Noirs, comme dans celui de la Glèbe. Dans le premier, la cafe des Nègres, » leurs meubles, les provifions pour leur » nourriture, appartiennent au Maître. En » leur rendant biufquement la liberté, on » les réduiroit à la misère. - De même » dans l'efclavage de la Gièbe, le Cultivateur, dont le champ, dont la maifon

رو

[ocr errors]
[ocr errors]

رو

"

« السابقةمتابعة »