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» dont je leur ai laiflé la libre difpofition jufqu'au » dernier grain pour les foulager, n'ont pu fuf» fire à des befoins auffi urgens & auffi multi» pliés. La forme employée dans la perception » des impôts, loin de diminuer le volume de ces

befoins, les augmente. Les Receveurs & au» tres Commis fubalternes font dans l'ufage de << bâtir les fondemens de leur fortune fur leur » exactitude denuée de toute efpèce de pitié & » de confidérations, & fur leur prétendu devoir » dont ils portent le fcrupule apparent, jufqu'à » l'extrême rigueur dans l'exécution des ordres » de V. M. Tout cela vient, Sire, de ce qu'à la » Cour les plus grands éloges font réfervés pour » celui qui réuffit à raffembler de plus fortes fom» mes, & à en remplir les coffres du Tréfor » Royal. C'eft auffi par ce motif que chaque par» ticulier du nombre des gens de cette claffe tra» vaille à fe faire valoir fui & fes fervices. C'est » ainfi qu'en parlant & agiffant comme les cir» conftances l'exigent, & non comme ils penfent, » ils parviennent à des Emplois importans, & » qu'ils perpétuent à leur unique avantage l'ac» quifition & la poffeffion tranquille de leurs in» térêts perfonnels. Avec quel courage pourra tra» vailler le laboureur, fachant que la fueur le fatigue fans lui procurer le moindre avantage? » Quel fentiment d'amour pour V. M. pourra »tre & tenir place dans le cœur d'un vaffal qui » éprouve chaque jour qu'on l'exile de fon habi«<tation, qu'on vend à fa porte le miférable fruit » de fes travaux pénibles & continuels pour payer » des tributs? Comment pourra-t-il exister pour » vivre constamment dans la fatigue & pour

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» fouffrir en mourant à chaque inftant? »

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» Votre Majefté, la Famille Royale les » Grands de la Cour, les Membres des févères

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» Tribunaux, la valeur de vos Soldats, Sire, la » force de vos armées, la multitude des habitans » de vos Etats, tous tiennent leur véritable con» fistance du pauvre manouvrier. Pourquoi vo» tre cœur, Sire, & votre piété font-ils fans » ceffe prêts à le fou'ager, tandis qu'il est acca» blé par la rigueur? N'eft-ce pas affez pour le malheureux, que fa difgrace? Faut-il encore » que le mépris en augmente l'horreur ? Auffi j'efpère avec la plus grande confiance que Votre » Majefté touchée de compaffion, voudra bien » ajouter foi aux expreffions de mes Remontrances » refpectueufes, ainfi qu'aux fentimens d'amour, » dont je fuis humblement pénétré pour vous, » Sire, & que vous daignerez ordonner les me» fures les plus convenables pour le remède né» ceffaire aux maux dont vos fujets font accablés. » C'eft par ce moyen fi digne d'un Roi, Père de » fes peuples, que V. M. verra renaître fous fon règne la félicité du gouvernement de l'Em>> pereur Trajan. O temps heureux ! avec quelle liberté n'étoit-il pas permis de fentir ce qu'on défiroit? Avcc quelle franchise ne di» foit-on pas ce qu'on fentoit?»

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GRANDE-BRETAGNE,

De Londres, le 8 Janvier.

Le Prince Guillaume Henri eft arrivé de Corck à Plimouth, fur la frégate le Pégafe, qu'on doit approvifionner ici pour une ftation étrangère. On doute encore que le Prince, qui fe remettra en mer dans peu de temps, faffe une courfe à Londres, d'où l'on attendoit à Plimouth le Prince de Galles & le Duc d'Yorck.

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Nos Papiers n'ayant pour l'inftant plus d'alliances à contracter, font des mariages & des promotions. Ils deftinent la Princeffe Royale au Prince héréditaire de Brunfwick, de même âge, & actuellement en Suiffe. Ayant ainfi unis ces deux germains, ils envoient dans l'Inde le Chevalier Richard Bickerton, à la tête d'une efcadre dont la force eft encore indéterminée (cet Officier eft Contre-Amiral du Pavillon bleu, par la dernière promotion) : ils ont auffi rappelé, au nom de la Cour, des Directeurs de la Compagnie des Indes & du Bureau de Contrôle, le Chevalier Archibald Campbell, Gouverneur de Madras, en lui donnant le Général Meadows pour fucceffeur; mais le MorningChronicle que nous croyons beaucoup mieux inftruit, contredit formellement ce rappel, le Chevalier Campbell ayant eu jufqu'à ce jour une conduite publique parfaitement digne d'éloges.

La réforme projetée dans la Maifon de S. M., fera moins confidérable, à ce qu'on publie maintenant, qu'on ne l'avoit préfumé. Les Gardes & les Grenadiers à Cheval feront confervés; mais leur nombre fera réduit, & devra être recruté dans les Corps de Dragons. Leur uniforme aussi pefant que difpendieux, fera fimplifié, & cet article procurera une grande économie. Leur difcipline fera la même que celle des Dragons; les deux Colonels des Grenadiers à Cheval prendront rang avec ceux des Gardes à Cheval, & feront comme eux

le fervice appelé Gold flick in waiting. (Cette charge répond à quelques égards à celle de Gentilshommes de la Chambre en France; ceux qui l'exercent font obligés d'attendre S. M. les jours de Levés & de Cérémonies, ayant en leur main un bâton doré, Gold-flick ). Quant aux Chevauxlegers dont nous avons parlé dans le Journal précédent, ils ne font point commandés par le Général Conway. Leur fervice qui confifte à escorter le Roi allant & venant de Londres à fes maifons de plaifance, eft fait par quatre régimens de Dragons, dont entre autres celui d'Elliot.

Les Papiers publics content ou racontent quele dernier Courrier expédié pour l'Inde, par la voie de terre, devoit traverfer les déferts de l'Arabie, d'une manière auffi neuve qu'expéditive, c'eft-à-dire, par un chariot à voiles. Il partit d'Alexandrie, ajoutent ces mêmes Papiers, dans une voiture de cette efpèce, munie de quelques Pierriers, pour la défendre contre les Arabes errans. Le vent étoit très favorable lorsqu'il partit; une quantité innombrable de curieux le fuivirent pendant plufieurs milles, montés fur des chevaux & des chameaux; mais le vent ayant fraîchi, & la machiné faifant voile avec trop de vélocité, ils furent obligés de l'abandonner. On eftimoit la marche à 20 milles par heure ; & en fuppofant le vent toujours faworable, le Courrier devoit arriver en très-peu de jours à Baffora.

Dimanche dernier,mourut à Sydenham

Miftreff Mary-Clifford, dans fa 99. année ,ne s'étant point fervi de lunettes, faifant de longues promenades, & ayant même fait une lieue à pied quatre jours avant fa mort.

Quoique l'oppofition ait beaucoup déclamé contre le traité avec le Landgrave de Heffe-Caffel, on pourra juger de ces plaintes par la comparaifon des trois autres traités du même genre pendant la dernière guerre. Le premier avec le Duc de Brunfwick figué par le Général Faucett, le 9 janvier 1776. Sur ce traité l'Angleterre prenoit à fa folde 3.964 hommes, & 336 hommes de Cavalerie démontés. Le Roi payoit au Duc, par. homme, 30 écus à 4 sh. 9 d. 2. Le fubfide accordé au Duc étoit de 64,500 écus d'Allemagne par an, tant que les troupes étoient en activité, & le double pendant les deux ans qui fuivoient le retour des troupes. Le fecond fut conclu à Caffel avec le Landgrave par le même Colonel Faucett le 15 janvier 1776. Il ftipuloit 12,000 hommes de troupes heffoifes, dont une partie devoit fe mettre en marche le 15 février, & le reste quatre femaines après. Le Roi payoit 20 écus de banque par homme, & 450,000 écus de banque à 4 sh. 9 d. 3. de fubfide. Le traité devant être en vigueur au moins une année après le retour des troupes heffoifes. Enfin, celui conclu à Hanau avec le Prince de Heffe, le 5 février 1776, ftipuloit 668 hommes d'Infanterie à 39 écus par homme, avec un fubfide de 25,000 écus. »

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Lorfque le Général Boyd commandoit à Gibraltar, il chargeoit un Agent nommé Brown, de veiller aux approvifionnemens de la garnifon. Un jour il ou

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