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d'autant plus d'éloges, que ce malheureux, chargé de fept enfans, hors d'état de fe procurer les reffources néceffaires, n'a pas craint d'expofer fa vie pour délivrer fes concitoyens des pertes journalières qu'ils éprouvent par la voracité de ces animaux. Il eft parfaitement guéri de fes bleffures, mais il fera eftropié.

Une lettre de Châlons-fur-Marne nous inftruit d'un trait véritablement de vertu, puifqu'il emporte un grand facrifice d'intérêt perfonnel de la part de fon auteur. Nous le publions avec d'autant plus d'empreffement,que les belles actions d'un Villageois inconnu font peu propres à figurer dans les recueils où une bienfaisance, à la fois fordide & faftueufe, configne les moindres aumônes dont elle gratifie l'efpèce humaine.

« Claude Leuque, âgé de foixante & dix» huit ans, ancien fermier au village de Lougours, » près de Vouzy, élection de Réthel, trouva en "1767, devant la porte de fa maison, un enfant "expofé. Quoiqu'il fût lui-même dans le mal» aife, & qu'on le follicitât de fe débarraffer de » cet orphelin comme d'un fardeau, & de l'én» voyer à la maifon des enfans-trouvés, il ne » voulut jamais y confentir. Il ne favoit point » alors ce que deviendroit cette victime du fort. » Au malheur d'avoir été ainfi délaiffé, cet orphe»lin joignit celui de devenir perclus de fes mains » muet & imbécille. Cette trifte fituation ne fit » que redoubler les foins du généreux Leuque; » il le fit nourrir pendant vingt ans du fruit de » fes fueurs; il a toujours eu pour lui des entrailles » de père. A l'époque récente de la mort de fon

époufe, le dérangement de fes affaires, le poids des années, & les infirmités de la vieilleffe, qui » ne lui permettoient plus de, pourvoir comme auparavant à la fubfiftance de cet infortuné, » le laiffèrent néanmoins quelque temps fans inquiétude fur fa deftinée. Il efpéroit que fon » fils, héritier de fa bienfaisance, comme de fa » fortune, étendroit jufque fur l'enfant adoptif » les reffources qu'il offroit au père. Mais quelle » fut fa profonde douleur, lorfqu'il vit fon fils

refufer de fe charger d'un orphelin difgracié » de la nature, & lui confeiller de le placer dans » le dépôt de la province, destiné à recueillir ce

genre de malheureux. Le cœur de cet homme » fenfible fut déchiré. Il fe peignit avec toute » la vivacité du fentiment le fort de fon élève, » s'il l'abandonnoit; il craignit que confié à des » mains étrangères, qui n'auroient point eu l'habi »tude de le foigner, ce malheureux ne le devînt » encore davantage. Accablé de cette idée, il » n'a pu fe réfoudre à le quitter; il a voulu » le fuivre jufque dans fon afyle, & il a demandé » comme une grace la permiffion d'y refter pour -continuer d'en prendre foin. »

Un Profeffeur de Normandie rapporte dans le Journal de cette Province, l'obfervation d'une Trombe terreftre, qui eut lieu à Blanquefort, le 13 octobre dernier,

« Cette trombe, dit-il, étoit defcendante. Dans » toute la matinée, le ciel fut couvert de nuages pluvieux, l'air peu agité, & le vent fans di»rection bien déterminée (1). Tout-à-coup les

(1) Le baromètre avoit annoncé du trouble dans Fatmosphère: on-m'a dit qu'il avoit monté et descendu brusquement plusieurs fois dans le même jour,

"nuages fe font amoncelés, ont paru bondir les » uns fur les autres comme s'ils avoient obéi à » plufieurs vents oppofés. Toutes les parties de l'horizon fe font mifes à-la-fois en mouvement » pour fe réunir en un point. La viteffe des nuages » s'eft accrue fenfiblement; &, à quelque distance » du point de réunion, ils fe font précipités avec » une viteffe inconcevable vers la furface de la terre. Le centre de cette montagne de nuages, qui a bientôt pris la forme d'un cône tronqué » & renverfé, étoit de plufieurs couleurs, dont » l'enfemble lui donnoit un afpect livide. Cette » trombe avoit, autour de fon axe, un mouve»ment de rotation très-rapide, & irrégulier, du » haut en bas. Ce mouvement paroiffoit attirer

tous les nuages qui couvroient horizon. Les » habitans & les travailleurs répandus dans les >> vignes des environs de Blanquefort, fe font jetés » d'épouvante par terre, la plupart dans une atti»tude de fupplians. Leur frayeur est venue à "fon comble, lorfque ces malheureux ont entendu

le mugiffement fourd de cette colonne, l'hor»rible fracas qu'a occafionné la chûte des toits » des maifons, & le craquement d'un arbre vigou»reux qu'elle a brifé. Elle s'appuyoit fur la terre, » & fe prolongeait jufqu'au refte des nuages. De » fa partie fupérieure fortoient des éclairs qui » paroiffoient être foutirés par les nuages qui » venoient s'y précipiter. La force de cette trombe » devoit être extrême, puifqu'elle a d'abord rompu » la tête de l'arbre, & enfuite arraché de la terre » le tronc fortement attaché par de groffes ra» cines.

» 11 eft difficile de peindre la confternation des » habitans, & fur-tout de M. le Curé de Blan» quefort. Il a cru un moment que c'étoit fon » dernier jour. Le dégât fait chez lui a été eftimé » 12 à 1500 liv. Cette trombe s'eft formée & diffipée dans le même lieu. »

L'Abbé de Beauchamp, Correfpon»dant de l'Académie royale des Sciences, » parti d'Ifpahan pour aller faire fes ob»fervations fur le bord de la mer Caf» pienne, mande avoir observé,a Casbine, » la fin de l'éclipfe de lune du 30 juin, à 7 heures 45 min. 50 fecond., temps » vrai; ce qui donne pour la longitude, » 47 degrés 34 min. à l'orient de Paris. » Cela paroît indiquer déja, pour la mer » Calpienne, une longitude plus petite » d'un degré que celle qui eft dans la » carte de Danville. L'Abbé de Beau

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champ a trouvé la latitude de Casbine » 36 degrés 11 min. Cette ville n'eft » éloignée que de cinq journées de Recht, »port de la mer Cafpienne, & presque » fous le même méridien. On voyoit » encore de la neige, le 8 juillet, fur les montagnes voifines. Les habitans même de la ville font quelquefois renfermés » pendant trois mois, fans pouvoir fortir, » à cause de la neige; mais lorsqu'on a » traversé les montagnes qui entourent »le Guilan, on fe trouve fous un climat » très-chaud. Il paroît que le nord de la » Perse eft un pays très-élevé. »

La même contient les détails fuivans: «Ali-Mahamed-Kan eft forti d'Ifpahan » au commencement de juin, pour aller » à la rencontre de Giaffer-Kan, fon

compétiteur au trône, qui eft forti de » Chiras avec 50,000 hommes. On pa» roît fouhaiter que celui-ci obtienne la » victoire; ce Prince eft jeune, doux » bienfaifant, ami de la juftice: le pre» mier eft un eunuque de 70 ans, que » l'on regarde comme un tyran. »

Le 27 novembre dernier, Marie-Louife de St. Germain, foeur de feu le Comte de St. Germain Miniftre de la guerre, Abbeffe de l'Abbaye d'Andecy, ordre de S. Benoît, diocèse de Châlonsfur-Marne, a célébré la cinquantième année de fa profeffion religieuse.

L'Académie de Montauban deftine encore le prix d'agriculture, qu'elle diftribuera le 3 mai 1788, & qui fera double, à une differtation dans laquelle il s'agit de déterminer les inconvéniens ou les avantages de la culture du blé de Turquie.

Parmi les differtations remifes au concours cette année, celle qui a pour épigraphe, la meilleure partie de la terre en prairie, la moyenne en labourage, la moins vigoureufe en vignoble, a fixé l'attention de l'Académie. L'Auteur eft invité à lui donner la perfection dont elle eft fufceptible, en traitant la queftion d'une manière plus précife, & en appuyant fa théorie de quelques expériences.

Les ouvrages feront remis par tout le mois de février, francs de port, à M. Lade, tréforier de France, rue de l'hôtel-de-ville.

La même Académie propofe pour fujet du prix d'éloquence qu'elle diftribuera le 25 août 1788, cette queftion:

L'efprit philofophique eft-il utile ou nuifible aux. Lettres?

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