صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني
[ocr errors]

s'introduire, fous peine de galères perpétuelles, » la difficulté ne fit qu'enflammer l'enthoufiafme » de notre voyageur; il apprit le mieux qu'il put » les êtres de la prifon, & particulièrement de » la chambre de l'homme qu'il vouloit vifiter. » M. Howard eft un petit homme, maigre >> minte, & qui reflemble à un François, à s'y » méprendre. Il en adopta le coftume, paffa à » la hâte entre 24 fentinelles, & fe rendit où il » vouloit fans être foupçonné. De retour de cette » expédition, il en fit part à un Miniftre Anglois; » fon compatriote lui donna le fage confeil de

difparoître fur le champ, en l'affurant qu'il » feroit infailliblement découvert & arrêté, s'il » fe hafardoit à paffer la nuit dans la ville. It » la quitta à la hâte, & fe rendit à Nice.

» Quand il arriva à P., il étoit prefque onze » heures du foir. Décidé à prendre la diligence » de Bruxelles à trois heures du matin, il fit " porter fa malle dans une auberge, où il fe fit » donner un lit pour prendre une heure ou deux » de repos. A peine étoit il endormi, qu'il fat » éveillé en furfaut par le bruit qu'on faifoit à » fa porte. On l'ouvrit de force, & il vit entrer » un homme en robe, précédé d'un domeftique » qui portoit deux bougies. Etes-vous Jean Howard, » lui demanda-t-on gravement? Je le fuis, » répliqua l'Anglois. Voyagez-vous avec telle » perfonne, qu'on lui dépeignit? Je ne la connois "pas, dit Howard. La même queftion lui fut » répétée, & il y fit la même réponse, mais avec » un peu d'humeur. Le perfonnage fit laiffer des » bougies fur la table de la chambre, & fe » retira, M. Howard s'étant habillé, gagna l'hôtel » de L. Il y apprit que deux exempts étoient » à fa poursuite, mais il fit fi bien qu'il arrriva » à Bruxelles fans être découvert.

No. 1. 5 Janvier 1788.

b

[ocr errors]

» Il s'étoit propofé de paffer deux jours à Vienne. » L'Empereur,ayant eu connoiffance de fon arrivée, » defira le voir. Mais M. Howard, qui avoit trouvé » les prisons conftruites fur un mauvais plan, & » encore plus mal conduites par des perfonnes d'un » grand crédit, tâcha d'abord d'éviter cette entrevue. » Cependant il accéda enfin à la demande de » l'Empereur, qui lui envoya un message pour » le faire prier de donner fon heure. Il fe rendit » au Palais; dès qu'on l'annonça, l'Empereur » quitta fes Secrétaires, & fe retira avec lui » dans un petit cabinet, où il n'y avoit ni tableaux » ni glaces. C'est là que Jofeph reçut un homme » qui n'a plié le genou devant aucun Monarque, » ni baifé la main d'aucun Roi; c'est là qu'il enten» dit des vérités qui l'étonnèrent. Souvent il prit &.. » ferra la main d'Howard, en lui témoignant » toute fa fatisfaction de le voir, & combien il » approuvoit ses fages confeils. Vous avez des » prifonniers, lui dit Howard, confinés dans des «cachots obfcurs depuis 20 mois; on ne leur a point » encore fait leur procès, & peut-être fe trouveront»ils innocens. Quelque puiffante que foit V. M. » Elle n'eft pas en état de les dédommager de cette » violation des droits de l'humanité. Obfervons, à » l'honneur de ce grand Prince, qu'on a fait des » changemens dans les prifons, même avant le » départ du généreux voyageur. »

[merged small][ocr errors]

De Verfailles, le 28 Décembre,

Le Comte de la Luzerne, ci-devant Gouverneur de Saint-Domingue & des ifles Françoises de l'Amérique fous-le-vent, nommé par le Roi Secrétaire d'Etat au département de la Marine, a eu, à fon

2

arrivée ici, le 22 de ce mois, l'honneur d'être présenté à Sa Majefté par l'Archevêque de Touloufe, principal Ministre d'Etat. Il a le lendemain prêté, en cette qualité, ferment entre les mains du Roi. M. Dambrai, nommé par le Roi à la place d'Avocat général du Parlement, vacante par la démission du fieur Joly de Fleury, Procureur-général, a eu l'honneur d'être préfenté à Sa Majefté, & de lui faire fes remercîmens.

[ocr errors]
[ocr errors]

De Paris, le 2 Janvier 1788.

Edit du Roi du mois de novembre 1787, portant réduction des Offices de Maîtres des Requêtes.

« Les Offices de Maîtres des Requêtes de » notre Hôtel, feront & demeureront fixés au » nombre de foixante-fept; les Offices dont la fuppreffion aura lieu en vertu de notre présent » Edit, feront remboursés en deniers comptans, » en notre Tréfor royal, fur le pied de cent » mille livres, prix auquel la finance defdits » Offices à été fixée par l'article IV de l'Edit » d'avril 1752; à l'avenir aucune Commiffion » d'Intendant de nos Finances & du Commerce, » d'Intendant & Commiffaire départi dans nos ≫ provinces, même de Sous-Intendant, ne fera » remplie que par des Maîtres des Requêtes » Titulaires, &c. »

-Arrêt du Confeil d'Etat du Roi, du 28 novembre 1787, portant réduction du nombre actuel des Confeils d'Etat au Confeil privé, à celui de 32.

Dimanche, 23 décembre dernier, Ma dame Louise de France, Tante de S. M., & Prieure des Carmélites de St. Denis, eft morte des fuites d'une hydropifie.

Le Comte de la Touche, nommé Changelier de M. le Duc d'Orléans, à la place du Marquis du Creft, a remis à M. de Fleurieu tous les détails dont il étoit chargé dans le département de la Marine.

Le Bailliage de Rouen, faifi du pro» cès des nommés Bradier, Simare & » Lardoife, en vertu de l'Arrêt du Con» feil qui lui en avoit attribué la connoiffance & le jugement, affemblé au nombre de onze Juges, prononça d'une » voix unanime, le 5 novembre dernier, » la Sentence qui abfout ces Accufés; » le lendemain 6, la Chambre des Va»cations du Parlement de cette ville renss dit un Arrêt, par lequel elle reçut le » Procureur-général Appelant de cette «Sentence, quoiqu'en effet le Procu» reur général eût formellement déclaré » qu'il n'y avoit lieu à l'appel, puisqu'elle » étoit conforme aux conclufions du Procureur du Roi, & revêtue de fon acquiefcement. Cet arrêt fut fuivi d'une "Requête d'oppofition présentée au Par»lement par les Abfoa's, fur laquelle on " en vint à l'Audience de la Tournelle. " M. le Président du Paty, généreux

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

» défenfeur de ces malheureux, prononça » un plaidoyer qui caractérise l'énergie » de lon zèle. Sur quoi Arrêt qui inter» vint le 18, & ordonna que les prifons » feroient incontinent ouvertes aux trois >> Abfous oppofans; en quoi il faut ob» ferver que le Parlement n'a point été » faifi du procès, mais seulement de l'in»cident fur lequel il a prononcé, & que » fon Arrêt du 18 n'a point ordonné la » confirmation, mais l'exécution de la » Sentence du Bailliage de Rouen. ( Ar»ticle envoyé au Rédacteur.) »

des

On mande de Montferrier, Diocèse de Mirepoix dans le haut Languedoc, où montagnes couvertes de bois donnent une retraite aux ours & aux loups, un évènement digne d'être cité.

Quelques particuliers s'étant rendus fur la montagne de Tabe, dans l'intention de livrer combat à ces bêtes féroces, un d'eux rencontra deux ours; il en abattit un d'un coup de fusil, & blessa dangereufement le fecond; mais n'étant qu'à fix pas de l'animal, & le vent ayant porté dans fes yeux la fumée du coup qu'il venoit de lui tirer, il ne s'aperçut d'être fi près, qu'au moment qu'il fut faifi & renverfé par l'ours, qui lui fit à une jambe plufieurs morfures qui pénétrèrent jufqu'à l'os. Malgré les douleurs qu'il reffentoit cet homme fe releva, prit l'animal furieux par la mâchoire, & tandis qu'il lui mâchoit la main gauche, il enfonça le bras droit dans fa gueule, lui faifit la langue, & ne la lâcha plus jufqu'à ca qu'il l'eût étouffé fous lui. Cette action mérite

[ocr errors]
« السابقةمتابعة »