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A Madame la Comtesse DE BEAUHARNAIS, après avoir lu fa Comédie de La faulle Inconftance.

DEPUIS
EPUIS long-temps, de ta Mufe charınante
On ne voyoit profe ni vers;

Et je craignois que, peut-être inconftante
Tu n'euffes dédaigné la colline riante
Ou tu cueillis des rameaux toujours verts :
Mais en lifant tâ Comédie,

Ou règne, fans apprêt, le plus doux fentiment,
Où l'intérêt à la grace s'allie,

Je fuis bien revenu d'un pareil jugement;
Et j'ai fenti que ce trop long filence,

2

Que je prenois pour un vrai changement, Heureufement n'étoit qu'une fauffe inconstance,

(Par M. de Laus de Boilly.)

ÉPIT A PHE
D'un Apicius moderne,

-GIT Paul le glouton, grand ennemi des

Livres ;

I vécut foixante ans, & pefa deux cents livres,

(Par M. Crignon d'Auzones,)

Explication de la Charade, de l'Énigme & du Logogriphe du Mercure précédent."

Le mot de la Charade eft Orpin ; celui dè

l'énigme eft la Glu; celui du Logogriphe eft Aiguille, où l'on trouve Aile, Aigle, Liége, Lie, Le, La, II, Lui, Liége, Gille, Gille, Glu, Gueule, Gué Aigue, Gai, Agile, Lé, La, Gui,

CHARADE.

Mon premier autrefois honoroit le vainqueur ;

Chacun de mon fecond veut décorer fon cœur ;
Et mon tout perd fon existence
Dans le fein de celui qui lui donne naissance.

(Par un Solitaire de Redon. )

ÉNIGM E.

SANS moi, fous le fardeau d'une vie ennuyeuse,

L'homme ne feroit que languir,

Et c'eft ma main officieufe
Qui lui prépare le plaifir.

De l'Amour qui me doit fes charmes,
J'aiguife toujours les traits,

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Et fouvent la Pudeur en lui rendant les armes,
Moins qu'à l'Amour fe rend à mes attraits.

(Par M. L***. }

LOGO GRIPHE,

JE fuis l'aîné de plufieurs frères ;

Nous ne nous fomines jamais vus :

Or je conclus

Que nous ne nous connoiffons guères, Nous éprouvons, hélas ! en régnant tour à tour, Qu'à la rigueur du fort il faut que chacun cède. Un feul de nous à la fois voit le jour; Et dès qu'il meurt, un autre lui fuccède, Si ce début vous paroît trop obfcur,

Cherchez dans mes fept pieds, c'eft un moyen plus. für à

Vous y verrez un petit comestible

Qu'avec du beurre on nous fert au printemps;

Le bord d'une rivière; un des quatre

élémens;

Aux étoffes de laine un infecte nuifible;
Ce qui, fur mer, nous fert à

Voyager;

Ce qu'on ne peut trop prendre fans danger;
Un ouvrier que le faule fait vivre;

Un Saint fameux, dont nous avons un Livre;
Un autre Saint, moins connu, moins fêté;

Un quadrupede utile & souvent entêté ;

Le chemin que fe fraye un torrent dans fa courfez
Ce qu'un bon Capucin doit avoir dans la bourses
Ce qui fert, à force de bras,

A nettoyer le grain pour notre fubfiftance;
Ce qui par moi toujours commence :
Ce que nous poffédons enfin dès la naiffance,
Et garderons jufqu'au trépas.

(Par M. Bonnay.)

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

ESTELLE, Roman pastoral; par M. DE FLORIAN, &c. A Paris, de l'Imprimerie de MONSIEUR; fe trouve chez Debure aîné, rue Serpente, Hotel Ferrand, No. 6 ; & Bailly, rue S. Honoré, Barrière des Sergens.

L'AUTEUR de Galatée, préfentant un nouveau Roman paftoral, excire l'attention, & promet de l'intérêt. Eftelle (c'eft le nom de fon nouvel Ouvrage), est précédé d'un Éssai sur la Paftorale. On peut croire que nous aurons beaucoup d'éloges à donner à fon Roman; nous en avons beaucoup auffi à donner à cet Effai: mais qu'il nous foit permis d'abord de témoi

gner toute notre eftime à cet Auteur aimable, en difputant beaucoup contre lui.

دو

» J'ai toujours, dit-il, entendu reprocher "au genre paftoral d'être froid & ennuyeux... "Il femble que le nom feul des Bergers » donne envie de dormir..... Il faut bien qu'il y ait plufieurs raifons d'ennui, quand tout le monde eft d'accord pour bailler.

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Eh! qui font donc ces jolis petits Barbares, demi Sibarires, demi - Oftrogoths? Quels font ces urbis amatores, nidum fervantes, que la Paftorale ennuie & fait bâiller? Ce n'eft certainement pas l'Auteur qui prend pour épigraphe ces vers de Virgile:

Rura mihi riguique placent in vallibus amnes,
Flumina amo fylvafque inglorius.

Quiconque aime la campagne, aime à en voir la peinture; prefque tous les Poëtes, prefque tous les hommes fenfibles l'ont aimée; c'eft le goût le plus naturel. Horace, qui l'aimoit tant aufli, va jufqu'à contester aux plus grands Amateurs de la ville, leur prétendu dégoût pour la campagne; il leur prouve qu'ils l'aiment plus qu'ils ne croient; qu'éloignés d'elle par leurs paflions & leurs erreurs, ils en recherchent du moins l'image; qu'ils combattent la Nature, mais que la Nature triomphe de leurs vains efforts:

Nempè inter varias nutritur fylva columnas,
Laudaturque domus longos quæ profpicit agros;

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