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vrages de l'arfeñal, avec ordre aux commiffaires des départemens & des quartiers de ne difpenfer du travail aucun d'eux, fous quelque prétexte que ce foit.

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On apprend de Breft qu'il y eft arrivé le 17 Août, un ordre d'armer 4 frégates portant du canon de 12; que le même jour, M. Duchaffault a fait fortir deux vaiffeaux que l'on croit deflinés à renforcer la divifion de M. de la MothePiquet, qui croife fur les côtes de Bretagne. La frégate l'Inconfiance, de Breft, comman dée par M. de Botderu, a rencontré le vaiffeau anglois l'Hector avec deux autres petits bâtimens de guerre. L'Anglois a arboré fon pavillon, qu'il a afluré d'un coup de canon à boulet; la frégate lui a répondu de même: elle a enfuite crié à ces bâtimens, que l'intention du roi de France n'étoit pas qu'ils croifaffent fur nos côtes, par la railon que cela gênoit notre commerce; à quoi ils ont répondu qu'ils alloient fe retirer.

Il y a eu encore depuis quelques coups de ca nons tirés entre une corvette angloife & une françoile; mais ces méprifes, qui ont toujours été fuivies de politeffes, ne paroiffent pas devoir rompre la bonne intelligence qui regne entre les deux cours.

Extrait d'une lettre de Breft du 20 Août.

M. de la Motte,commandant le vaiffeau le Dauphin royal, eft arrivé ici de St. Domingue, & du. cap Nicolas: au 3ge,deg. de latitude, il a vu flotter une biere conftruite de bois de chéne, qu'il a fait retirer, & mettre à bord de fon navire : cette biere renfermoit le serps d'un vieillard, ayant une longue barbe, un turban, & autres vêtemens turcs ! le ventre & l'estomac étoient enbaumés. M. de La Motte a fait porter cette biere à l'hôtel-de

ville, pour y , pour y être examinée par les magiftrats & le clergé; on a arrêté que ce corps feroit dépofé debout dans une armoire vitrée, conflruite à cet effet dans la falle de l'académie de chirurgie étabite dans cette ville Les vêtemens précieux qui couvroient le corps, une magnifique topaze trouvée à l'un des doigts, chargée de caracteres arabes & de la figure d'un lion, furmonté d'un turban panaché, font croire que ce font les refles de quel que perfonne diftinguée, morte en Barbarie, &miJe à bord d'un batiment qui, fans doute, avoit fait naufrage.

N. B. M. François de Neufchâteau n'a point péri, comme quelques papiers publics l'ont fauf fement annoncé. Il est plein de vie à Bordeaux, où il va fuivre la double carriere du barreau & de la littérature.

-GRANDE-BRETAGNE.

LONDRES (le 16 Septembre. ) Le roi a nommé le général-major Haldimant gouverneur de Quebec, à la place du chevalier Guy Carleton. S. M. a fait en même tems une grande promótion dans fon armée en Amérique. Cinquanteneuf capitaines ont été élevés au grade de major; 31 majors à celui de lieutenant-colonel; 47 licutenans-colonels à celui de colonel; 39 colonels à celui de général-major; tous les générauxmajors, fans exception & au nombre de 47, ont été élevés au grade de lieutenant-général, & 5 lieutenans-généraux à celui de général. Le lieutenant-colonel d'Harcourt a été nommé aide-decamp du roi. S. M. a déclaré qu'clle deftinoit le premier cordon rouge qui viendroit à vaquer au général Burgoyne. Le roi vient de proroger la rentrée du parlement du 18 de ce mois au 30 Octobre.

S. M. vient d'indiquer l'application de 10,000 iv. fterl. par an, au projet d'encourager les lettres. Cette fomme fera partagée en rente de 300 liv. flerl., diftribuables ceux qui fe feront le plus diftingués, & par préférence à ceux qui auront peu d'autres reffources.

La lettre du général Howe au lord Germaine publiée par ordre de la cour, & rapportée dans le dernier journal, paroît tendre à prouver que les infurgens ont échoué dans les tentatives qu'ils ont faites pour inquiéter l'armée royale dans fa retraite de la province de Jerfey. Pour ne pas nous écarter de l'impartialité que nous nous fommes preferite, nous plaçons ici, comme pieces de comparaifon, trois lettres qui ont été pu. bliées en Amérique. La premiere, écrite au congrès par le général Washington', & datée de Middle-Brook le 20 Juin, porte ce qui fuit.

J'ai eu l'honneur, dans ma derniere lettre, de vous donner avis que l'armée ennemie avoit éva eué Brunswick, & étendu fon avant-garde jufqu'à l'endroit nommé Sommerfet-Court-Houfe. Il me refte à vous informer qu'après avoir campé entre ces deux poftes, où elle éleva quelques redou tes, elle a changé fa marche, hier, & s'eft repliée fur Brunswick, ayant mis le feu à plufieurs maifons. Je dois vous obferver, & je le fais avec plaifir, qu'à la premiere nouvelle de la marche des ennemis, notre milice s'eft affemblée avec la plus grande alacrité, dans la réfolution de les harceler, & de nous donner tous les fecours qui dépendroient d'elle. J'ai cru devoir vous infiruire de cette circonftance: c'est une juftice due à lạ bonne conduite de ces braves gens. Je fuis même effuré que rien n'a plus contribué à háter la retraise du général Howe, que la difpofition qu'il a trouvée généralement partout, & particulierement dans la milice, de s'opposer à fes progrès.

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La feconde, du même général, & datée du 22 Juin, à 11 heures du foir, eft conçue en ces

termes :

J'ai l'honneur & la fatisfaction de vous informer que l'ennemi a évacué Brunfwvick, ce matin, & s'eft retiré vers Amboy, après avoir brûlé tout ce qui fe trouvoit fur fa route; à en juger par la lumiere qui s'est élevée fur la ville, il parole qu'en partant il a réduit en cendres plufieurs édifices confidérables.

J'avois été informé de ce mouvement par le rapport de mes batteurs d'eftrade; plufieurs circonftances m'avoient fait conjecturer que l'ennemi ne tarderoit pas à prendre ce parti. Je détachai, en conféquence, le major-général Gréen, avec un corps de troupes pour harceler l'arriere-garde, me tenant en préfence avec le refie de mon armée, en cas de néceffité, fur les éminences. Un détachement de l'infanterie légere du colonel Morgan attaqua & repouffa, au lever du foleil, un piquet de troupes heffoifes. A l'approche d'un corps commandé par le général Wayne, qui s'avançoit vis-à-vis de Brunswick, l'ennemi fe porta vers le pont, qu'il avoit à l'eft, & se jetta dans des redoutes qu'il y avoit conftruites précédemment."

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Cependant nos troupes avancerent; les roya liftes s'en étant apperçus, abandonnerent leurs poftes,& fe porterent vers Amboy. Comme le gros de notre armée n'avoit pu fe former à tems, vu l'éloignement des poftes qu'occupoient les diffé rens corps, lorfque l'ennemi fit cette manquvre nous ne pûmes nous y oppofer; ils étoient plus forts en nombre que nous ne nous l'étions d'abord ima giné; & un corps de plus de 5 000 hom. ne pouvoit être attaqué fans témérité, par un détachement inférieur des trois quarts. Nos détachemens pourSuivirent néanmoins l'armée ennemie jusqu'à Pifsetaway; mais ils jugerent qu'il étoit impoffible de

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Patteindre fans fe trop écarter de Brunswick. Suivant les informations que j'ai reçues depuis, le général Howe, le lord Cornwallis, & le major-géneral Grant étoient sans à ville, lorfqu'on donna la premiere allarme, qui les détermina à s'en éloigner avec la plus grande précipitation. Lorfqu'ont pourfuivoit les ennemis, les arquebufiers au régi ment du colonel Morgan en vinrent aux prifes avec eux, & leur tuerent beaucoup de monde. J'efpere que ce corps aura joint le général Mexwell, pof-. te entre Brunswick & Amboy, pour intercepter les détachemens qui pourroient paffer par-là ; je n'ai encore pu me procurer aucune information pofitive relativement au fort de ces deux corps.

Le général Gréen me charge de faire mention de la bonne conduite du général Wayne, du colonel Morgan, ainfi que des officiers & foldats, dont il a beaucoup à fe louer, d'autant plus qu'ils avoient en tête un ennemi fupérieur en nombre, & bien retranché derriere de fortes redoutes. Le général Sullivan s'étoit avancé de Rocky-Hill vers Brunfwick; mais n'ayant reçu fes ordres que tres-tard il n'arriva que quelque tems après que l'ennemi eût formé fa retraite.

La troifieme, du 25 Juin, eft aussi adreffée par le général Washington au congrès; mais elle n'a pas été publiée par ordre de cette affemblée. La voici.

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J'ai écrit deux lettres confécutives pour vous donner avis que nous avions pris poffeffion de Brunf wick, d'où l'ennemi s'étoit retiré en fe portant vers Amboy, où le corps de l'armée eft, dit-on, arrivé, ayant ja garde avancée à quatre milles, entre Woodbridge & Bonum-Town. Les généraux Maxwell & Parfons font fort près de l'ennemi » & le lord Sterling eft avec fon détachement entre notre camp & les royaliftes nous avons 6, hommes en garnison à Brunswick.

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