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Le prélat Delgado, nommé patriarche des Indes, eft arrivé au palais de St. Ildéphonfe, où il a été présenté en cette qualité au roi & à la famille royale: Sa nouvelle, dignité lui conférant de droit celle de chancelier de l'ordre de l'immaculée conception de Charles III, S. M. l'a décoré du grand collier d'or, & l'a déclaré vicaire-général de fes armées. S. M.. lui a accordé en même tems une penfion annuelle de 30 mille piafires pour le mettre en état de foutenir les dépenfes auxquelles il eft exposé par fon élévation. On croit que ce prélat fera obligé de renoncer à l'archevêché de Séville.

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I es Algériens, meilleurs marins & plus habiles corfaires que les Marocains, continuent d'enlever de petits bâtimens catalans & andalous, malgré la vigilance de nos chébecs. On observe que, depuis que le fameux chevalier de Barcelo, brigadier de marine, eft plus employé directement à faire la courfe contre eux,¿cés: corfaires paffent & repaflent continuellement le détroit, & qu'ils font tout le mal poffible fur nos côtes.

Les lettres de la Louifiane portent que les gardes-côtes efpagnoles ayant trouvé deux vaiffeaux anglois faifant la contrebande, elles les avoient arrêtés, & conduits à la Nouvelle-Or-· léans. Quinze jours après, un vaiffeau de guerre anglois, avec trois frégates de la même na tion, fe préfenta à la vue du port; & un officier ayant mis pied à tèrre, il fe rendit chez le colonel Galvez, commandant de la province en l'abfence du gouvernent-général, & lui demanda la reftitution des deux vaiffeaux. Il lui enjoignit en même tems de refufer à l'avenir l'entrée de les ports aux armateurs infurgens, & ajouta qu'en cas de refus, le commandant ans glois avoit ordre d'attaquer la place.

Le colonel (qui eft neveu de Don Galvez, miniftre des Indes) répondit avec autant de fermeté que de politeffe, que les armateurs feroient toujours bien reçus dans les ports & bayes de fa province; que les deux vaiffeaux anglois ayant été furpris en contrebande, ils avoient été déclarés de bonne prife, & qu'on vendoit actuellement leurs cargaifons; qu'au refte, fi le commandant de l'efcadre vouloit faire feu fur la place, il n'avoit qu'à commencer quand il voudroit... Cette réponse ayant été rendue au commandant, il defcendit dans fon canot, & fe fit conduire chez le colonel Galvez.

Eft-il donc vrai, Monfieur, lui dit-il, que vous ne voulez pas reftituer nos deux vaiffeaux, ni même ceffer d'admettre dans vos ports les armateurs rebelles?.... Oui, Monfieur.... A cette réponse le commandant embraffe le colonel, & lui dit: Vous êtes un galant homme, & je viens dîner avec vous.

Cette démarche annonce des principes trop ra res d'équité & de juftice, & que les nations policées fe doivent entr'elles des égards. Les armateurs américains font Anglois, & il n'exifte aucune guerre entre l'Angleterre & l'Efpagne; mais les contrebandiers violent ouvertement les traités faits entre les deux puiffances. La protection des premiers, & la punition des autres font également du droit des gens.

Différentes lettres reçues de Monte-Video, fous les dates du 2 au 9 Mai, nous ont enfin appris le fort de l'efcadre & du convoi de trou pes aux ordres des généraux Cevallos & Cafatilly. Depuis leur départ de l'ifle Ste Cathérine, ils eurent toujours les vents contraires; ils. furent enfuite accueillis d'une tempête horrible, qui difperfa la flotte. Le point de réunion, en cas d'accident, avoit été fixé au port de MonOdobre e quinz. 1977• B

te-Video, au Rio de la Plata; & chaque vaiffeau du roi, ainfi que chaque bâtiment de tranf port, prit cette route comme il put. Enfin, le 20 Avril, il commença à entrer des bâtimens du convoi dans le Rio de la Plata ; & à la fin du même mois, toute l'efcadre & le convoi étoient à l'ancre à Monte-Video, à l'exception du vailfeau du roi le St. Auguftin, & de deux bâtimens de tranfport, qui ont été enlevés par les Portugais. La troupe a beaucoup fouffert de la tempête, ainfi que du défaut de vivres qu'il a été impoffible de renouveller à Ste. Cathéri ne. On compte 940 hommes malades de la dyfenterie à Monte-Video; mais on efpere que l'air de terre & les alimens frais les rétabliront bientôt.Le débarquement au Rio-Grande n'ayant pu avoir lieu, Don Cevallos, deux jours après fon arrivée à Monte-Video, dépêcha un de fes aides-de-camp au gouverneur de la colonie du St. Sacrement, où, après avoir déclaré les griefs de l'Espagne contre le Portugal, & le motif de l'expédition qu'il commandoit, il finiffoit par une fommation de rendre la place, fous peine d'être traité avec toute la rigueur de la guerre. Le gouverneur (qui eft Efpagnol, né à Badajoz en Eftramadure) répondit que ce n'étoit pas avec du papier qu'on gagnoit des places, & qu'il Le défendroit jufqu'à la derniere extrémité. En conféquence, Don Cevallos attend que fes troupes foient un peu remifes des fatigues de la mer pour aller faire le fiege de la Colonie, qui fe trouve déjà bloquée depuis quelque tems par terre & par mer. Si le gouverneur tient sa parole le fiege pourra traîner en longueur, & coûter bien du monde. Quant au départ du maréchal de camp de Vertiz pour l'intérieur du pays de Rio Grande, il paroît différé jusqu'à la fin de Septembre ou a commencement d'Octobre, que le

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beau tems recommence dans ce climat. On deftine à cette expédition 15 à 20 mille chevaux, qui font au moins néceffaires pour tranfporter l'infanterie, l'artillerie, les munitions & les bagages dans un trajet de 200 lieues.

Les avis qu'on avoit reçus dernierement de Lisbonne, concernant la prise du vaiffeau le St. Auguftin, manquent d'exactitude. On eft informé que ce vaiffeau, après avoir été séparé par la tempête, de l'efcadre de M. Cafatilly, fut attaqué par deux vaiffeaux portugais, contre lefquels il combattit pendant un jour & une nuit confécutifs. Le lendemain, à la pointe du jour, 1 escadre portugaife parut, entoura ce vaiffeau, & le fomma de fe rendre, avec menace de le couler à fond. Dans cette extrémité où toute résistance devenoit téméraire & inutile, le capitaine espagnol fut obligé de fe rendre.

Au tirage de la loterie de Murcie qui s'est fait depuis le 16 de ce mois jufqu'au 23 inclufivement, il eft forti, à la fuite des 207, 000 billets compofant les 19 premiers tirages, 16,000 billets. Ainfi ces 20 tirages ont conduit jusqu'au numéгo 223, 000 inclufivement.

PORTUGAL.

LISBONNE (le 17 Août. ) L'évêque de Coïm bre, qui, depuis qu'il a recouvré fa liberté, a paffé quelque tems à la cour, vient de prendre congé de L. M. & de la famille royale pour rétourner dans fon diocefe. La reine ne s'eft pas bornée à rappeller ce prélat à fes fonctions, & à le rétablir dans tous fes droits, elle a vou lu lui faire une réparation proportionnée aux malheurs qu'il a éprouvés fous le dernier regne, & lui prouver combien elle étoit convaincue de fon innocence. En conféquence, S. M. s'étant

fait apporter le registre des archives de Coïmbre, elle y a rayé de fa main la fentence du feu roi Jofeph I, qui déclaroit ce prélat coupable de leze-majefté, & déchu de tous fes droits; S. M. a ordonné en même tems au chapitre de la cathé drale de Coïmbre, en lui renvoyant fon regiftre, de n'y laiffer aucune trace des affignations & autres procédures occafionnées par l'ordre du feu roi, du 9 Décembre 1768, enjoignant S. M. aux doyen & dignitaires de ce chapitre de lui envoyer un témoignage authentique de l'exécution de fa volonté.

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Par un décret du 2 de ce mois, la reine a déclaré Don Duart de Souza infpecteur de toutes les fabriques du royaume, & lui a adjoint 4 députés & un greffier. Par cette opération, 30 commis de la junte du commerce fe trouvent fupprimés. Les appointemens annuels de l'infpecteur font d'un million de reis, & ceuxdes députés de 600 mille. (Le reis eft une petite monnoie qui ne vaut que la troifieme partie d'un liard de France.)

La reine douairiere s'étant déterminée à paffer en Espagne pour y revoir le roi fon frere & la famille royale, on fait les préparatifs néceffaires pour ce voyage, qui aura lieu vers le 20 Septembre; S. M. fera efcortée par les gardes du corps Portugais jufqu'à la frontiere d'Efpagne, où elle fera reçue & conduite à Madrid par ceux de S. M. Catholique.

On apprend de Buenos-Ayres que Don Jean de Valdélirios, neveu du gouverneur de PortoBello, a découvert dans un lieu fauvage, près de l'ifthme de Darien, une efpece d'hommes fort extraordinaires pour ces climats. Leur peau est entierement blanche; leurs mains & leur langage different abfolument de tout ce que l'on connoît relativement aux Indiens qui habitent cette partie du monde.

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