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qu'à dire avec ce missionnaire de Pékin : « Le bref est en chemin, il arrivera bientôt, Dominus est!» (1).

(1) Lettre du Père Bourgeois, Crétineau Joly, t. V, ch. V. « Ce bref, dit le protestant Scholl, ne condamne ni la doctrine, ni les mœurs, ni la discipline des Jésuites. Les plaintes des cours contre l'Ordre sont les seuls motifs de sa suppression qui soient allégués, et le Pape la justifie par des exemples précédents d'Ordres supprimés pour se conformer aux exigences de l'opinion publique ». Cours d'hist. des Etats Européens, t. XLIV, p. 83. Qu'on lise de près le document : il enregistre les plaintes, les polémiques, les accusations; nulle part il ne dit clairement que, s'il supprime la Compagnie c'est à cause de ses fautes. Jamais peut-être de la ehancellerie pontificale n'est sorti une pièce aussi embarrassée. Clavé, op. cit., p. 46. Sidney Smith, op. cit. Month, t. 102, p. 58.

CHAPITRE V

De Voltaire à Béranger

(1773-1830)

CHAPITRE V

De Voltaire à Béranger

(1773-1830)

I. PENDANT LA SUppression. Les Jésuites Francs-MAÇONS

EN ALLEMAGNE.

II. EN FRANCE. RÉPARATIONS POSTHUMES.

III. A LA RESTAURATION. MONTLOSIER.

IV. LA CONGRÉGATION.

V. MONTROUGE.

VI. CHANSONS ET THÉATRE.

I

Les Jésuites morts, l'antijésuitisme ne devait pas mourir pour si peu. Les ennemis de l'Ordre supprimé avaient intérêt à le poursuivre jusque dans sa mort. Rien d'original à prendre dans ces élucubrations. Notons seulement que le dossier criminel des ex-Jésuites se

grossit alors de quelques faits nouveaux. On les avait frappés; était-il admissible qu'il n'eussent pas cherché à se venger par l'intrigue, le fer ou le poison?

Et, par exemple, Clément XIV pouvait-il mourir autrement que de la main des Jésuites? Voyez les dates : le Général de la Compagnie avait été emprisonné le 22 septembre 1773, à 5 heures du soir, et à 5 heures du soir, le 22 septembre 1774, Clément XIV entrait en agonie! N'est-il pas clair que le pauvre pontife succombait au poison qu'ils lui avaient versé? D'Alembert feignait d'y croire, sur quoi Frédéric II, à son habitude, haussait les épaules (1).

La Chalotais, sur le réquisitoire duquel ils avaient été condamnés en Bretagne, au lendemain de son triomphe, tomba en disgrâce, fut arrêté par son ennemi le duc d'Aiguillon, jeté en prison; et on nous le montre, n'ayant pour écrire qu'un crayon trempé dans de la suie (1765). A qui fera-t-on croire que les Jésuites n'y étaient pour rien? D'Aiguillon était leur instrument. Ils avaient, à Rennes, organisé une conspiration pour perdre ce qu'il y avait là de magistrats vertueux; ils tenaient des assemblées clandestines, faisaient leurs informations secrètes contre leur ennemi. Du reste, ils étaient redevenus les maîtres, à Paris, des chaires et des confessionnaux, et on y voyait « la mère s'armer contre son fils, la femme contre son mari, le frère contre son frère. Toutes les familles, ajoute-t-on, sont en divorce,

(1) OEuvres posth. de Fréd. II, XI, Berlin, 1788, p. 199; Fréd. Masson. Le Card. de Bernis, Paris, 1884, p. 293 et suiv.; B. Duhr, op. cit. ch. 4.

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