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auroient le plus d'intérêt à les défendre & à les protéger. Car quiconque eft jaloux d'acquérir ou de conferver l'eftime & la confiance publique, doit ménager les Ecrivains de fa nation: ils font auprès de leur fiecle & de la poftérité les diftributeurs de la renommée & du blâme, les juges des opinions, & les appréciateurs des hommes.

La liberté avec laquelle on s'eft exprimé dans l'Effai fur les Gens de Lettres, a excité quelques murmures contre l'Auteur. Il n'a qu'un mot à répondre. A-t-il dit la vérité ? voilà ce qui importe au Public. A-t-il attaqué ou même défigné quelqu'un ? voilà ce qui importé aux particuliers. N'a-t-il pas expreffément reconnu qu'il y

avoit des exceptions aux peintures générales qu'il a faites? On eft donc en droit de fe croire excepté, lorfqu'on mérite de l'être. S'offenfer en pareil cas, c'est prouver qu'on fe reconnoît; & fe plaindre de la reffemblance du portrait, c'est entendre bien mal les intérêts de fon amour propre.

L'Auteur Germanique des Mémoires de Christine, qu'on avoit pris la peine & la liberté d'abréger dans la premiere édition de ces Mélanges a trouvé qu'on ne parloit pas affez refpectueusement de fa compilation; il a donc attaqué l'abrégé qu'on en a fait, par une lettre en Langue Françoife & en ftyle Allemand, où fous un monceau d'invectives, on a heu reusement apperçu deux ou trois

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obfervations qui ont paru juftes. On le remercie de fes critiques, & de la modération qu'il a mife dans fes injures même; car il s'eft interdit les termes de Déiste, de Matérialiste & d'Athée, fi libéralement & fi heureusement employés aujourd'hui par l'urbanité Françoise.

Outre quelques changemens ́qu'on a faits à l'Effai de traduction de Tacite, on a de plus augmenté cette Traduction d'un très-grand nombre de morceaux intéreffans, & d'un difcours fur l'Art de traduire dont les connoiffeurs jugeront; c'est tout ce qu'on en peut dire ici. Il en est de même des Réflexions fur les Eloges Académiques, qu'on a placées à la tête du fecond volume; elles fervent comme de Préface aux cinq éloges que ce volume

renferme, & qui avoient déjà été publiés.

M. Rouffeau a fait l'honneur à l'article Geneve de l'Encyclopédie de l'attaquer fur quelques points. Comme cet Ecrivain célebre n'est pas du nombre des critiques qui ne méritent que le mépris & le filence, on a cru devoir défendre l'article Geneve, non par une réponse en forme, mais par quelques réflexions qu'on foumet au jugement de M. Rouffeau & du Public. Peut-être ces réflexions viennent-elles un peu tard; mais fi elles font mauvaises, elles feront encore venues trop tôt.

Le Difcours fur l'Elocution oratoire n'eft que l'article Elocution de l'Encyclopédie, auquel on à fait des retranchemens, des addi

tions, & plufieurs changemens; parce que le ftyle propre à un morceau Académique doit être différent du ftyle qui convient à un article de Dictionnaire. Il en eft de même de quelques autres articles de l'Encyclopédie, qu'on a inférés dans ces Mélanges.

A l'égard des Élémens de Philofophie, qui forment la plus grande partie du quatrieme volume, ce font moins des Élémens en forme qu'une efquiffe & comme une table raifonnée des principales matieres que de pareils Elémens doivent contenir. On a cependant tâché de rendre cette efquiffe & cette table aussi instructives qu'il a été poffible; car le premier devoir de la Philofophie eft d'inftruire, & ce n'est qu'en inftruifant qu'elle peut

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