font jointes, renferment la réponse aux objections qui furent faites il y a fix ans contre cet ouvrage, par rapport aux principes d'irreligion dont il étoit accufé; & l'on fe flatte d'avoir pleinement fatisfait à ces objections.

Mais pendant que cette seconde édition étoit fous preffe, un nouvel orage s'eft élevé ; les brochures ont été lancées de toutes parts; le Gouvernement même paroît avoir pris connoiffance des imputations dont on a chargé les Auteurs, & n'a point encore prononcé dans le moment (*) où nous écrivons. Son jugement, quel qu'il foit, fera toujours équitable, puifqu'il fera ceffer enfin, de quelque maniere

(*) Le 24 Février 1759.

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que ce puiffe être, le scandale & les cris que l'Encyclopédie a occafionnés fans le vouloir; mais ce jugement fût-il tel que les ennemis de cet ouvrage peuvent le defirer, il ne donnera, nous ofons le dire, aucun avantage réel à leurs critiques; leurs fatyres n'en feront pas plus fines, leurs raifonnemens plus juftes, leurs citations plus fideles (a). Si l'autorité juge à

(a) Nous en rapporterons quelques traits qui mettront le Public en état de juger du refte. On fait dire à l'Auteur du Difcours préliminaire de l'Encyclopédie, que l'inégalité des conditions eft un droit barbare, lorfqu'il a dit fim plement que la LOI DU PLUS FORT eft un droit barbare; on fait dire à l'Auteur de l'article Gloire, que la Religion qui éloigne les hommes de l'amour d'une gloire mondaine, eft une Philofophie auffi vaine que dangereuse; impiété qui ne se

propos d'arrêter au milieu de fon cours une entreprise contre

trouve ni dans l'article Gloire ni ailleurs; on prétend que les articles Ame & Dieu font des Traités de Matérialisme & d'Athéifme, quoique ces articles foient tirés en entier des ouvrages de Mrs. Clarke & Jaquelot, les meilleurs que nous ayons contre les Matérialistes & contre les Athées; on foutient, avec une affurance qui en a impofé aux Magiftrats, que les renvois du fecond de ces deux articles font destinés à détruire les démonftrations de l'existence d'un Être fuprême; & pour appuyer cette calomnie on tronque les articles & on rapporte infidélement les paffages; (c'eft ce que nous fommes en état de démontrer, fi des ordres fupérieurs l'exigent; car c'eft à des juges refpectables & éclairés, & non à des Ecrivains fans aveu que nous voulons répondre ); on prétend que l'Encyclopédie eft une fociété formée pour détruire la Morale & la Religion, & on accufe en même tems les Auteurs de

laquelle on eft venu à bout de foulever les perfonnes les plus

fe contredire les uns les autres, ce qui fuppofe bien peu de concert entr'eux; on leur reproche d'avoir dit (avec St.. Paul) que le culte que nous rendons à Dieu doit être raifonnable; avec le P. Malebranche, que le bonheur de l'homme eft dans le plaifir, (comme fi le mot de Plaifir fe bornoit aux plaifirs des fens); avec les Ecrivains les plus refpectables, que l'intolérance & la pérfécution font contraires à l'efprit du Chriftianifme; enfin avec le plus puiffant de nos Rois, & avec le premier Parlement du Royaume, que Ï'autorité légitime eft fondée fur le Contrat fait entre le Souverain & fes fujets. L'Effai fur l'abus de la Critique en ma tiere de Religion offre quelques autres exemples plus ridicules encore des nouvelles imputations faites à l'Encyclopé die; & d'en eft affez fans doute pour nous difpenfer de répliquer en détail à des Calomniateurs imbécilles, qui ne cherchent en jouant le rôle d'Apôtres

refpectables, les Auteurs reconnoîtront fans peine que l'Encyclopédie, quoique très-mal attaquée par fes adverfaires, a pu être juftement condamnée par fes Juges; ils béniront la Providence qui les déchargera d'un fardeau que l'amour feul du bien public leur faifoit fupporter avec courage; & ils écriront avec autant de refpect que de joie au bas de l'ordre fuprême qui leur imposera filence: DEUS NOBIS HEC OTIA FECIT.

qu'une existence & des protecteurs, & par qui la Religion feroit deshonorée, fi elle pouvoit l'être. D'ail leurs pour lire la réponse, il faudroit avoir lû les critiques; & qui peut en avoir le courage?

DISCOURS