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faite fur des mémoires qui lui ont été fournis par des ouvriers ou par des amateurs, ou fur les connoiffances qu'il a été puifer lui-même chez les ouvriers, ou enfin fur des métiers qu'il s'eft donné la peine de voir, & dont quelquefois il a fait conftruire des modeles pour les étudier plus à fon aife. A ce détail qui eft immense, & dont il s'eft acquitté avec beaucoup de foin, il en a joint un autre qui ne l'eft pas moins, en fuppléant dans les différentes parties de Î'Encyclopédie un nombre prodigieux d'articles qui manquoient. Il s'eft livré à ce travail avec un courage digne des plus beaux fiécles de la Philofophie, un defintéreffement qui honore les Lettres, & un zele digne de la reconnoiffance de tous ceux qui les aiment, ou qui les cultivent, & en particulier des perfonnes qui ont concouru au travail de l'Encyclopédie. On verra par les différens volumes de cet Ouvrage combien le nombre d'articles qu'il lui doit eft confidérable. Parmi ces articles, il y en a de très-étendus, & en grande quantité. Le grand fuccès de l'article ART qu'il avoit imprimé féparément quelques mois avant la publication du

premier volume, l'a encouragé à donner aux autres tous fes foins ; & je crois pouvoir affurer qu'ils font dignes d'être comparés à celui-là, quoique dans des genres différens. Il est inutile de répondre ici à la critique injufte de quelques gens du monde, qui peu accoutumés fans doute à tout ce qui demande la plus légere attention, ont trouvé cet article ART trop raisonné & trop métaphyfique, comme s'il étoit poffible que cela fut autrement. Tout article qui a pour objet un terme abftrait & général, ne peut être bien traité, fans remonter à des principes, philofophiques, toujours un peu difficiles pour ceux qui ne font pas dans l'ufage de réfléchir. Au refte, nous devons avouer ici

que nous avons vu avec plaifir un très-grand nombre de gens du monde entendre parfaitement cet article. A l'égard de ceux qui l'ont critiqué, nous fouhaitons que fur les articles qui auront un objet femblable, ils ayent le même reproche à nous faire.

VOILA Ce que nous avions à dire fur cette collection immenfe. Elle fe préfente avec tout ce qui peut intéreffer

à

pour elle; l'impatience que l'on a témoignée de la voir paroître; les obftacles qui en ont retardé la publication; les circonftances qui nous ont forcés à nous en charger; le zele avec lequel nous nous fommes livrés à ce travail, comme s'il eût été de notre choix; les éloges que les bons citoyens ont donnés à l'entreprife; les fecours innombrables & de toute efpece que nous avons reçus; la protection que le Gouvernement nous doit, & paroît vouloir nous accorder; des ennemis tant foibles que puiffans qui ont cherché, quoiqu'en vain étouffer l'Ouvrage avant fa naissance; enfin des Auteurs fans cabale & fans intrigue, qui n'attendent d'autre recompenfe de leurs foins & de leurs efforts que la fatisfaction d'avoir bien mérité de leur patrie. Nous ne chercherons point à comparer ce Dictionnaire aux autres; nous reconnoiffons avec plaifir qu'ils nous ont tous été utiles, & notre travail ne confifte point à décrier celui de perfonne. C'est au Public qui lit à nous juger: nous croyons devoir le diftinguer de celui qui parle.

Fin du Difcours préliminaire.

EXPLICATION DÉTAILLÉE DU SYSTEME

DES

CONNOISSANCES HUMAINES.

ES ÊTRES PHYSIQUES agiffent fur les fens. Les impreffions de ces Êtres en excitent les perceptions dans l'entendement. L'Entendement ne s'occupe de fes perceptions que de trois façons, felon fes trois facultés principales, la Mémoire, la Raison, l'Imagination. Ou l'Entendement fait un dénombrement pur & fimple de fes perceptions par la Mémoire; ou il les examine, les compare, & les digere par la Raifon; ou il fe plaît à les imiter & à les contrefaire par l'Imagination. D'où réfulte une distribution générale de la Connoiffance humaine, qui paroît affez bien fondée, en Hif

toire, qui fe rapporte à la Mémoire; en Philofophie, qui émane de la Raifon, & en Poésie, qui naît de l'Imagination.

MÉMOIRE, d'où HISTOIRE.

L'HISTOIRE eft des faits; & les faits font ou de Dieu, ou de l'homme, ou de la nature. Les faits qui font de Dieu, appartiennent à l'Hiftoire Sacrée. Les faits qui font de l'homme, appartiennent à Hiftoire Civile; & les faits qui font de la nature, fe rapportent à l'Hiftoire

Naturelle.

HISTOIRE

I. Sacrée. II. Civile. III. Naturelle:

I. L'HISTOIRE SACRÉE fe diftribue en Hiftoire Sacrée ou Eccléfiaftique ; 'Hiftoire des Prophéties, où le récit a précédé l'événement, eft une branche de l'Hiftoire Sacrée.

II. L'HISTOIRE CIVILE, cette branche de l'Hiftoire Univerfelle, cujus fidei exempla majorum, viciffitudines rerum

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