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RELIGIEUSE, POLITIQUE ET LITTÉRAIRE

DE LA

COMPAGNIE DE JÉSUS

COMPOSÉE

SUR LES DOCUMENTS INEDITS ET AUTHENTIQUES

PAR J. CRÉTINEAU-JOLY.

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BY

ぶたい

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DE LA

COMPAGNIE DE JÉSUS.

CHAPITRE PREMIER.

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Clément VIII Pape.

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Con-

Situation de la Compagnie de Jésus en Europe.
Agitations et
troubles dans l'intérieur de la Compagnie en Espagne. — L'Inquisition favorise ces
troubles.- Innovations que demandent les Pères espagnols et portugais.— Mariana
et Henriquez, chefs secrets de l'insurrection,-Le Père Joseph Acosta et Philippe II.
On exige une congrégation générale. — Exil diplomatique de Claude Aqua-
viva à Parme.—Le Père Sirmond, secrétaire de l'Ordre de Jésus.-Le Pape ordonne
d'assembler la congrégation générale.— Aquaviva obéit.— Ses travaux.- Aquaviva
est justifié et approuvé. — Elle maintient les Constitutions. — Complot tramé pour
rendre Aquaviva prisonnier des Espagnols.—Le Père Bellarmiu est créé cardinal.—
Doctrine des Thomistes et des Molinistes. Molina et Bannez. La prédestina
tion et la grâce. — La science moyenne et la prédétermination physique.
grégations De auxiliis. Lettres da Cardinal Du Perron à ce sujet. - Décision
du Saint-Siége. - Succès des Jésuites aux Pays-Bas. · Les Évêques d'Arras et de
Tournay opposés à la Compagnie. Maurice de Nassau. Jean de Smet provo-
Les Pères Léon et Duyst en Hollande. · Attentat
Pierre Panne et les Jésuites. - Achille de Harlay et
le Parlement de Paris poursuivent les Jésuites proscrits, — L'avocat-général Ma-
rion et les familles françaises. — L'Université et le Parlement, - Les Parlements
de Toulouse et de Bordeaux protestent contre l'expulsion des Jésuites. — Ils les
conservent, Lettre du Cardinal d'Ossat. Le Père Coton dans le Dauphiné.——
Édit de Nantes. Le Père Maggio et Heuri IV. Réunions du Conseil à Blois
et à Paris pour fixer le sort des Jésuites, Séguier et Servin. Les Jésuites à
Metz devant Henri IV. Le Père Cotou appelé par le roi. — Henri IV et Sully.
Henri IV et Aquaviva. Le Parlement et l'Uni-
versité s'opposent au rétablissement. Achille de Harlay fait au roi les remon-
trances de son Parlement, — Réponse de Henri IV. Amitié d'Henri IV pour le
Père Coton. Le roi ordonne d'enregistrer ses lettres-patentes,

que la mission de Hollande,
contre Maurice de Nassan.

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-Édit de rétablissement,

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Le Parlement
obéit. - La pyramide de Jean Chastel est abattue par ordre du roi, — Le roi crée
de nouveaux colléges. Il donne aux Jésuites sa maison de La Flèche. Le Père
Armand et Henri IV. — Coton, confesseur du roi.— Attentat contre le Père Coton,
Henri IV et le Père Gonthier. — Heuri IV veut nommer Coton cardinal.
Il ouvre le Béarn aux Jésuites. Il les envoie à Constantinople et au Canada.

Jamais la Compagnie de Jésus ne s'était vue soumise
à tant d'actions contraires et à une telle masse d'adver-
saires sortis de tous les camps, et même de celui de

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l'Institut. L'Université de Paris triomphait des Jésuites sur les débris d'une guerre qu'elle avait organisée avec cux. Les alliés de la Ligue s'étaient transformés en ennemis, et le bannissement fulminé par le Parlement contre l'Ordre de Jésus était une expiation des décrets régicides rendus par l'Université. Le calme régnait en Allemagne; mais dans la Péninsule, mais à Rome, ce n'était point par des proscriptions que l'on agitait la Compagnie. Des dissensions intestines y avaient éclaté depuis long-temps; la fermeté d'Aquaviva put les comprimer dans le principe; dès 1591, elles offrirent plus de dangers que les arrêts d'exil et que la persécution. Le Protestantisme, en essayant de renverser la Société de Jésus, la consolidait le vaisseau était construit de telle sorte qu'il résistait aisément à la fureur des flots. Il avait assez d'habiles pilotes pour ne pas se jeter sur les récifs; mais ce que ses adversaires n'auraient pas osé tenter, ses amis, ses enfants allaient l'accomplir. Elle était menacée de dissolution, elle pouvait périr, parce que la discorde germait dans son sein.

L'avénement du Cardinal Hippolyte Aldobrandini au Pontificat compliqua la situation; le 30 janvier 1592, il fut élu Pape et prit le nom de Clément VIII. Les Jésuites espagnols lui soupçonnaient des préventions contre Aquaviva; ils avaient un protecteur dans Henri de Gusman, comte d'Olivarès, ambassadeur d'Espagne à Rome, et Philippe II leur était favorable. Les Inquisiteurs affectaient d'être jaloux des priviléges de l'Institut; et, pour achever de les rendre hostiles, Clément VIII, à la demande d'Aquaviva, fit une déclaration concernant le Sacrement de Pénitence, déclaration qui fut, aux yeux du Saint-Office, un empiétement sur ses droits.

Les novateurs, que le Général avait vaincus une pre

mière fois, formèrent un faisceau de tous ces incidents, ils se mirent en guerre ouverte. Les quatre chefs de cette opposition étaient les Pères Jérôme Acosta et Carillo, Espagnols, Gaspard Coelho et Louis Carvalho, Portugais. Ils n'avaient ni assez de talent ni assez de consistance pour jouer un pareil rôle; derrière eux se cachaient le Pere Henri Henriquez et le fameux Jean Mariana, l'historien de l'Espagne, l'écrivain le plus bardi de son siècle. Mariana avait des vertus religieuses; mais, turbulent et d'un caractère inquiet, il aimait à semer le trouble afin de se procurer l'occasion de combattre. L'Ordre de Jésus comptait dans son sein quatre frères du nom d'Acosta: le Père Joseph, le puiné, était le plus remarquable l'étendue de ses connaissances et par une aptipar tude pour les affaires qui lui avait gagné la confiance du monarque. Joseph Acosta était son favori; on le fit entrer dans le complot, on l'en improvisa même l'arc-boutant, afin de s'assurer par lui la boue volonté de Philippe II. Joseph Acosta exerçait de l'influence sur le roi d'Espagne; à Rome, le Père Tolet était l'ami de Clément VIII; les Jésuites espagnols cherchèrent à s'entourer de la bienveillance ou tout au moins de la neutralité de leur compatriote. Lorsque leurs batteries furent dressées, ou ne songea plus qu'à détruire l'autorité suprême du Général. Pour arriver à ce point il fallait briser Aquaviva; car, appuyé sur l'immense majorité des membres de l'Institut, il se proposait de maintenir les Constitutions telles qu'Ignace de Loyola et ses successeurs lui en avaient légué le dépôt. Son caractère inflexible dans le devoir ne se déguisait point; on savait que jamais il ne transigerait avec l'insubordination. Les Peres espagnols commencèrent donc par des attaques souterraines; on réveilla les anciennes prétentions du

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