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LA MORALE, dont nous avons fait la feconde partie de la Science de l'Homme, eft ou générale ou particuliere. Celleci fe diftribue en Jurifprudence Naturelle, Economique & Politique. La Jurifprudence Naturelle eft la Science des devoirs de l'Homme feul; l'Economique, la Science des devoirs de l'Homme en famille; la Politique, celle des devoirs de l'Homme en fociété. Mais la Morale feroit incomplette, fi ces Traités n'étoient précédés de celui de la réalité du bien & du mal moral; de la néceffité de remplir fes devoirs, d'être bon, jufte, vertueux, &c. c'est l'objet de la Morale générale.

Si l'on confidere que les fociétés ne font pas moins obligées d'être vertueufes que les particuliers, on verra naître les devoirs des fociétés, qu'on pourroit appeller Jurifprudence naturelle d'une fociété ; Economique d'une fociété; Commerce intérieur, extérieur, de terre & de mer ; & Politique d'une fociété.

III. SCIENCE DE LA NATURE. Nous diftribuerons la Science de la Nature en Phyfique & Mathématique. Nous tenons encore cette diftribution de la réflexion & de notre penchant à généra

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lifer. Nous avons pris par les fens la connoiffance des Individus réels: Soleil Lune, Sirius, &c. Aftres; Air, Feu Terre, Eau, &c. Elémens: Pluies Neiges, Gréles, Tonnerres, &c. Météores; & ainfi du refte de l'Hiftoire Naturelle. Nous avons pris en même tems la connoiffance des abftraits, couleur fon, faveur, odeur, denfité, rareté, chaleur, froid, molleffe, dureté, fluidité, folidité, roideur, élasticité, pefanteur, légéreté, &c. figure, diftance, mouvement repos, durée, étendue, quantité, impénétrabilité.

par

Nous avons vû la réflexion que de ces abftraits, les uns convenoient à tous les individus corporels, comme étendue, mouvement, impénétrabilité, &c. Nous en avons fait l'objet de la Phyfique générale, ou métaphyfique des corps; & ces mêmes propriétés, confidérées dans chaque individu en particulier, avec les variétés qui les diftinguent, comme la dureté, le reffort la fluidité, &c. font l'objet de la Phyfique particuliere.

Une autre propriété plus générale des corps, & que fuppofent toutes les autres, favoir la quantité, a formé

P'objet des Mathématiques. On appelle quantité ou grandeurs tout ce qui peut être augmenté & diminué.

La quantité, objet des Mathématiques, pouvoit être confidérée, ou feule & indépendamment des individus réels, & des individus abftraits dont on en tenoit la connoiffance; ou dans ces individus réels & abftraits; ou dans leurs effets recherchés d'après des caufes réelles ou fuppofées ; & cette feconde vûe de la réflexion a distribué les Mathématiques en Mathématiques pures, Mathématiques mixtes, Phyfico-mathématiques.

La quantité abftraite, objet des Mathématiques pures, eft ou nombrable, ou étendue. La quantité abftraite nombrable eft devenue l'objet de l'Arithmétique; & la quantité abftraite étendue, celui de la Géométrie.

L'Arithmétique fe diftribue en Arithmétique numérique ou par Chiffres, & en Algebre ou Arithmétique univerfelle par lettres, qui n'eft autre chofe que le calcul des grandeurs en général, & dont les opérations ne font proprement que des opérations arithmétiques indiquées d'une maniere abrégée : car, à parler

exactement, il n'y a calcul que de nombres.

L'Algebre est élémentaire, ou infinitéfimale, felon la nature des quantités auxquelles on l'applique. L'infinitefimale est ou différentielle ou intégrale: différentielle, quand il s'agit de defcendre de l'ex-preffion d'une quantité finie, ou confidérée comme telle, à l'expreffion de fon accroiffement, ou de fa diminution inftantanée intégrale, quand il s'agit de remonter de cette expreffion à la quantité finie même.

:

La Géométrie, ou a pour objet primitif les propriétés du cercle & de la ligne droite, ou embraffe dans ses spéculations toutes fortes de courbes : ce qui la diftribue en élémentaire & en tranfcendante.

Les Mathématiques mixtes ont autant de divifions & de foufdivifions, qu'il y a d'êtres réels dans lefquels la quantité peut être confidérée. La quantité confidérée dans les corps en tant que mobiles, ou tendans à fe mouvoir, eft l'objet de la Méchanique. La Méchanique a deux branches, la Statique, & la Dynamique. La Statique a pour objet la quantité confidérée dans les corps en équili

bre, & tendans feulement à fe mouvoir. La Dynamique a pour objet la quantité confidérée dans les corps actuellement mus. La Statique & la Dynamique ont chacune deux parties. La Statique fe diftribue en Statique proprement dite, qui a pour objet la quantité confidérée dans les corps folides en équilibre, & tendans feulement à fe mouvoir; & en Hydroftatique, qui a pour objet la quantité confidérée dans les corps fluides en équilibre, & tendans feulement à fe mouvoir. La Dynamique fe diftribue en Dynamique proprement dite, qui a pour objet la quantité confidérée dans les corps folides actuellement mus ; & en Hydrodynamique, qui a pour objet la quantité confidérée dans les corps fluides actuellement mus. Mais fi l'on confidere la quantité dans les eaux actuellement mues, l'Hydrodynamique prend alors le nom d'Hydraulique. On pourroit rapporter la Navigation à l'Hydrodynamique, & la Balliftique ou le jet des Bombes, à la Méchanique.

La quantité confidérée dans les mouvemens des Corps céleftes donne l'Af tronomie géométrique; d'où la Cofmogra

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