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votre bonne amie Mad. de Valentinois, et Mr. Schouwaloff; on ne profera pas votre nom. Je soupe ce soir chez Mad. du Pin 10, avec Mad. de Forcalquier", et demain je ne souperai pas avec vous. J'ai regardé sur mon livre de poste, et j'ai aussi vu qu'il est très possible que vous soyez dimanche de bonne heure à Londres: ce que j'ai vu dans ce même livre, c'est que la poste de Paris pour Calais ne part que le dimanche, mais celle de Calais pour Paris arrive le mardi et le samedi.

Je ne vous prie point de m'écrire souvent :

(8) The Comtesse de Valentinois, sister-in-law to the Prince of Monaco: she professed hating the English.

(9) The Comte de Schouwaloff—Il fut favori et l'on croit mari de la Czarine Elizabeth de Russie, et pendant douze ans de faveur ne fit point un ennemi. Note of Mr. Walpole's to Mad. du Deffand's letter. (1) The same Mad. du Pin mentioned by Lord Chesterfield in his letters to his son.

(") The Comtesse de Forcalquier, née Canizy. She had been first married to the Comte d'Antin, son to the Comtesse de Toulouse, by a marriage previous to that with the Comte de Toulouse, one of the legitimated natural children of Louis 14th.

(12) Mad. du Deffand had, at this time, a supper at her house every Sunday evening, at which Mr. Walpole, during his stay at Paris, had always made one of the company.

St. Augustin a dit, "Aimez, et faites ce qu'il vous plaira :"-C'est certainement ce qu'il a dit de mieux.

Je n'ai pas dutout dormi de la nuit, et je vous ai écrit les quatre premières lignes de cette lettre avec une écritoire que je crois ne vous avoir pas montrée: je pourrois en faire usage quelquefois, si vous ne les trouvez pas effacées.

Souvenez vous que vous êtes mon Tuteur, mon governeur; n'abandonnez pas mon éducation je serai toujours très soumise, mais surtout ne me laissez jamais ignorer tout ce que je dois faire et dire qui pourra contribuer à faciliter et à accélérer votre retour,

Je croyois que Wiart' avoit commencé cette lettre après ce que j'avois écrit ; il n'auroit pas pu, à ce qu'il dit; ainsi je vous l'envoie séparément.

(13) Mad. du Deffand's valet de chambre, who was her secretary, and read and wrote all her letters for her. He came into her service before the year 1758, remained with her till her death in 1780, and seems to have been a most faithful and attached servant.

LETTRE II.

Lundi, 21 Avril, 1766, en réponse à votre

lettre d'Amiens.

Si vous étiez françois, je ne balancerois pas à vous croire um grand fat; vous êtes anglois, vous n'êtes donc qu'un grand fou. Où prenez vous, je vous prie, que je suis livrée à des indiscrétions & des emportemens romanesques? des indiscrétions, encore passe; à toute force cela se peut dire, mais pour des emportemens roma-› nesques, cela me met en fureur, et je vous arracherois volontiers ces yeux qu'on dit être si beaux, mais qu'assurément vous ne pouvez pas soupçonner de m'avoir tourné la tête. Je cherche quelle injure je pourrois vous dire, mais il ne m'en vient point; c'est que je ne suis pas encore à mon aise en vous écrivant vous êtes si affelé de cette Ste. de Livry' que cela me bride l'imagination; non pas que je prétende à lui être comparée, mais je me persuade que

() Mad. de Sevigné, whom Mr. Walpole used to call Not e Dame de Livry.

votre passion pour elle vous fait paroitre sot et plat tout ce qui ne lui resemble pas. Revenons aux emportemens romanesques: moi l'ennemie déclarée de tout ce qui en a le moindre trait, moi qui ai toujours déclaré la guerre, moi qui me suis fait des ennemis de tous ceux qui donnoient dans ce ridicule, c'est moi qui en suis accusée aujourd'hui! et par qui le suis-je? par Horace Walpole, et par un certain petit Craufurd, qui n'ose pas s'expliquer si clairement, mais qui y donne un consentement tacite. Ah! fi, fi, Messieurs, cela est bien vilain; je dirai comme mes chers compatriotes, quand on leur raconte quelque trait dur et féroce; cela est bien anglois : mais apprenez et retenez le bien, que je ne vous aime pas plus qu'il ne faut, et je ne crois point par delà vos mérites. Revenez, revenez à Paris, et vous verrez comme je me conduirai. J'ai, je vons l'avoue, une grande impatience que vous puissiez juger par vous-même du succès de vos leçons et des effets de mon indignation: je commence dès à présent un nouveau plan de conduite; je ne prononce plus votre nom : cela m'ennuye un peu, je vous l'avoue'; j'aurois bien

(2) John Craufurd, Esq. of Auchinames in Scotland.

du plaisir de pouvoir lire vos lettres avec quelqu'un qui en sentiroit le mérite, et avec qui j'en pourrois rire; mais en vérité quand je me livrerois à bride abattue à toute mon imprudence naturelle, je ne trouverois personne qui fut digne de cette confidence. Depuis votre départ, tout ce qui m'environne me paroit être devenu encore plus sot; je crains de tomber dans un ennui insupportable. Quand vous étiez dans les mêmes lieux que moi, je devinois ce que vous pensiez, vous saviez ce que je pensois, et nous ne tardions pas à nous le dire. Ce tems est passé, et Dieu sait quand il reviendra. Soyez Abailard si vous voulez, mais ne comptez pas que je sois jamais. Héloïse. Est-ce que je ne yous ai jamais dit l'antipathie que j'ai pour ces lettres là? J'ai été persécutée de toutes les traductious qu'on en a faites et qu'on me forçoit d'entendre; ce mélange, ou plutôt ce galimatias de dévotion, de métaphysique, de physique, me paroissoit faux, exagéré, dégouttant choisissez d'être pour moi toute autre chose qu'Abailard; soyez, si vous voulez, St. François de Sale; je l'aime assez, et je serai volontiers votre Philothée-mais laissons tout cela.

Savez vous que j'espère une lettre de vous de Calais mais celle que j'attends avec le plus

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