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de son chien ; je suis persuadée par exemple si les couches de Rosette (2) ont été fâcheuses, vous aurez dit dans ces instans que vous étiez fâché de vous y être attaché, etc.

Votre beau frère (3) a le plus grand succès ici, on lui rend tous les honneurs dûs à la majesté, il n'est pas question d'incognito; il arriva le Vendredi 21, à Paris; le Lundi 24, il fut à Fontainebleau; on le conduisit dans son appartement, qui est celui de feu Mad. la Dauphine: le Roi étoit à la chasse; dès qu'il en fut de retour, il lui envoya dire que quand on étoit vieux, il falloit faire une toilette avant que de se laisser voir; la toilette faite, M. de Duras (4) fut le chercher, et le conduisit chez le Roi, lequel alla au-devant de lui jusqu'à la porte de son cabinet, l'embrassa très-cordialement, et le conduisit vis-à-vis deux fauteuils, lui donnant celui de la droite; ils ne s'assirent point, causèrent debout un quart d'heure. Le roi le reconduisit jusqu'à la porte dudit cabinet, en Jui disant: V. M. ne veut pas que j'aille plus

(2) A favourite dog of Mr. Walpole's.

(3) The King of Denmark, married to the Princess Matilda of England, whom Mad. du Deffand therefore called votre beau-frère.

(4) The Duc de Duras, the Gentleman of the Bedchamber in waiting.

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loin. Le Danois retourna chez lui, et jusqu'à huit heures du soir il reçut les présentations de tout ce qu'il y avoit de grands seigneurs à la cour. A huit heures M. de Duras vint le chercher pour le mener souper avec le Roi dans les cabinets. Il fut à table à la droite du roi, ensuite Mad. de Mirepoix, après M. de Bernstoff, tout le reste au hasard. Pendant le souper Rois se parlèrent de leurs familles: le nôtre dit qu'il avoit perdu beaucoup d'enfans, que ceux qui lui restoient lui étoient bien précieux, mais qu'il en avoit un grand nombre d'autres; ces ont mes sujets, dit-il, et je pourrois en effet être le père du plus grand nombre. S. M. Danoise dit, mais Votre Majesté a d'anciens serviteurs qui sont de son âge: M. le Duc de Choiseul.-Oh! non, dit le Roi, il pourroit être mon fils.-Comme votre sujet, répondit M. de Choiseul. Ensuite notre Roi dit à l'autre : quel âge croyez-vous qu'a Mad. de Flavacourt?-Vingt-quatre ans.-Elle en a cinquante-quatre bien sonnés.—On ne vieillit donc point à la cour de Votre Majesté.

Le pâté de Perigueux de M. Wilkes est un article de la Gazette d'Amsterdam.

Le Mardi, le souper fut chez la grand'maman, le Mercredi chez le Roi avec Mesdames et tous les Princes. Le Jeudi il revint à Paris, débar

qua à l'Opéra Comique, soupa le soir chez M. de Duras; on lui donna après souper la représentation de la Chasse d'Henri IV. Depuis ce jour-là il a été à tous les spectacles. Après demain, Mardi, Mad de la Vallière lui donne à souper; Mercredi 2, il retourne à Fontainebleau; le Vendredi 4, M. le Duc d'Orléans lui donnera un bal; le Samedi 5, il reviendra à Paris; le Mardi 8, Mad. de Villeroi lui donnera la tragédie de Didon, jouée par Mademoiselle Clairon; il soupera ensuite chez elle. Le Mardi 15, autre spectacle chez Mad. de Villeroi, et le souper chez M. le Duc de Villars. Pardelà cela je croyois ne plus rien savoir, mais je me rappelle que le 27 il doit aller à Chantilly, où il y aura de grandes fêtes. Cela s'appelle-t-il une gazette? Je peux ajouter que M. de Bernstoffe soupe chez moi ce soir, avec votre cousin Secrétaire (5), le petit Craufurd, et le Général. Ce Général part Mardi; il a été excessivement content de ce pays-ci, et pardessus tout du grand'papa et de la grand'maman; il vous dira tout cela, car il compte vous voir, sans en vérité que je l'en aie prié.

(5) The Hon. Robert Walpole,

LETTRE LVI.

Paris, Dimanche, 13 Novembre, 1768. Il n'y a rien de si incompréhensible que vous; Dieu ne l'est pas davantage; mais s'il n'est pas plus juste ce n'est pas la peine d'y croire. Votre dernière colère est de la plus extrême extravagance; mais je me garderai bien de chercher à vous le démontrer; vous avez la tête fêlée, j'en suis sûre, je m'en étois toujours un peu doutée, mais pour aujourd'hui j'en suis convaincue. Comme la mienne est fort saine, c'est à moi à me conduire de façon à éviter à l'avenir de pareilles scènes.

Je vous dis donc avec la plus grande verité que vous avez réussi dans votre projet; l'amitié tout ainsi qu'à vous m'est devenue odieuse; attendez-vous, si vous voulez, à en trouver dans mes lettres, vous verrez, si je suis incorrigible. Oh! non, je ne le suis pas, l'injustice me révolte et me fait le même effet que vous fait le romanesque. Je suis bien aise que vous vous portiez mieux; vous avez tiré un bon parti de votre maladie en lisant l'Encyclopédie; ne me condamnez pas, je vous prie, à une pareille lecture,

je n'estime aucun des auteurs, ni leur gôut, ní leur savoir, ni leur morale.

Je viens de recevoir quatre volumes de Voltaire; une nouvelle édition de son Siècle de Louis XIV, avec beaucoup d'augmentations, font les deux premiers volumes; les deux dernier sont le Siècle de Louis XV jusqu'à l'expulsion des Jésuites inclusivement, je vous les enverrai, si vous voulez.

Je ne crois pas vous avoir conté un fait assez singulier; il parut, il y a un an ou deux, une vie d'Henri IV, par M. de Buri. Il y a enenviron six mois qu'il a paru une petite brochure dont la police a arrêté le débit, qui a pour titre Examen de la nouvelle histoire de Henri IV, de M. de Buri, par le marquis de B.... Il y a dans cette brochure une critique amère et sanglante de la chronologie du Président (1); nous avons été occupés pendant quatre mois à empêcher qu'il en eût connoisance; je me fis amener un M. Castillonne qui travaille au journal encyclopédique, pour obtenir de lui de ne point faire l'extrait de ce petit ouvrage ; il me le promit et m'a tenu parole. Il y a six semaines ou

(4) Abrégé Chronologique de l'Histoire de la France.

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