صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

mais vous avez un pinceau qui ne souffre pas que d'autres y joignent le leur; c'est comme si Coypel, que je suis, avoit voulu changer quelque trait de Raphael, que vous êtes.

Oh vraiment oui, Mr. et Mad. de Choiseul ont été dans une belle colère contre Freron, et je vous enverrai ces jours-ci la réparation de ce petit faquin, qui lui a été dictée par la grandmaman: J'ai l'histoire de toute cette affaire que je vous montrerai; elle a été conduite de ma part et de celle de la grand-maman avec une sublime prudence3.

(3) Freron, whom Voltaire has condescended to immortalize by his abuse, was the editor of a periodical paper at Paris, in which he had criticized Mr. Walpole's letter to Mr. Hume, published in the account which the latter gave of his quarrel with Rousseau. But Mr. Walpole was so far from participating in Mad. du Deffand's anger against Freron on that account, that he thus expresses himself on the subject:

"Je suis encore redevable à vous et à la Du"chesse de Choiseul de cette affaire de Freron, "mais elle ne laisse pas de me facher. Nous aimous tant la liberté de l'imprimerie, que j'aime❝rois mieux en être maltraité que de la supprimer, De plus, c'étoit moi qui avoit commencé cette

[ocr errors]

Mad. de Forcalquier s'apprivoise terriblement; elle a été excessivement fêtée à la noce Lamballe; le Prince (vous entendez que c'est le Conti) l'a extrêmement courtisée; Mad. de Luxembourg l'a lonée, flatée, caressée, admirée; gare le fromage. Sa prudence, sa philosophie, qu'on peut peut-être y comparer, pourroit bien tomber par terre. Elle vient de m'envoyer dire tout-à-l'heure que si le souper avoit été chez moi ce soir, elle m'auroit demandé d'y venir ; je lui ai répondu qu'il étoit égal que ce fut chez le Président, qu'elle pouvoit y venir de même, et je lui ai fait la peinture de tout l'effet qu'elle produiroit sur cha que personne. Gare, gare le fromage; ils me

66

66

"ridicule guerre; il est injuste que j'empêche "les autres à prendre la même liberté avec moi. Je ne sai ce que ce Fieron a dit ; je ne m'en soucie pas; c'est ma égle constante de ne faire jamais réponse à des libelles, et je serois au désespoir qu'on crût que je me fusse interessé à attirer des réprimandes à ces gens là."

[ocr errors]
[ocr errors]

(+) Alluding to the 2d Fable of the 1st Book of La Fontaine, beginning" Maitre Corbeau sur un "arbre perché."

l'enlèveront cette belle Comtesse, et l'Idole la séduira il faudra s'en consoler et aller au Caffé St. Jacques".

Mad. de Villeroy, à qui Pontdeveyle a demandé pourquoi elle ne m'avoit pas priée à sa comédie, vient de m'envoyer dire qu'elle étoit au désespoir de n'avoir point imaginé que j'aurois été bien aise d'y venir; qu'elle m'auroit gardé une bonne place, mais qu'actuellement il n'y en avoit pas une. Cette femme ne vous déplaira pas, c'est le tintamarre personnifié: elle ne manque pas d'esprit; elle pourroit bien être étourdissante et fatiguante à la longue, mais on ne la voit qu'en passade; elle a tant d'affaires, tant de mouvemens-c'est un ouragan sous la figure d'un vent-coulis: mais-nous aurons des places à sa comédie.

Nouvelle brochure qu'on m'apporte; Béli

(5) This alludes to a story Mr. Walpole had told her of an English gentleman, who, going to con sole some one for the death of a friend, said, when I have the misfortune to lose a friend, I always go di rectly to the St. James's Coffee-house and get an

saire, histoire romanesque par Mr. de Marmon tel. Ce Marmontel est le protégé et l'ame damnée de d'Alembert; ce Mr. de Creûtz, Envoyé de Suede, dont je vous ai parlé, l'a présenté à votre Ambassadrice; si elle se laisse entourer de ces sortes de gens, je ne la verrai guères d'ailleurs il me semble que je ne prends point avec eux; elle me baragouine des cont pliments, mais elle ne sait trop que me dire. Je n'ai pas le vol de vos Ambassadeurs; votre Miladi Hertford ne faisoit nul cas de moi; cela ne m'empêchoit pas de la trouver bonne femme: pour son mari, il ne m'a jamais parlé.

Je reprends encore ma lettre pour vous dire que les Carabiniers sont à Saumur, et que ces braves gens, remplis de zéle et d'amour pour la chose publique, ont fait une mission dans un couvent; ils ont prêché la population avec tant d'éloquence, et ils ont eu tant de succès, qu'il en résulte pour l'état sept citoyens de plus.

LETTRE XXIII.

Paris, 20 Fevrier, 1767.

Je fus hier à la représentation de' Molé mon Dieu, que je vous regrettai! Mlle. Clairon fut admirable; c'étoit véritablement Melpomène; la piéce étoit Zelmire, de l'auteur du Siége de Calais: elle est foiblement écrite, mais les sentimens, les situations, sont du plus grand

(') Molé, a justly admired actor of the Comédie Françoise, having been dangerously ill and long unable to act, Mlle. Clairon, the celebrated tragedian, who had retired from the stage, proposed giv. ing a representation for the benefit of Molé upon one of the many private theatres of Paris, in which herself should act-The plan was patronized by several women of the first rank; it became the fashion to subscribe, and above six hundred tickets were distributed. The performance took place at the theatre of the Baron d'Esclapon, in the Fauxbourg St. Germain, and was supposed to produce to Molé a thousand pounds.

« السابقةمتابعة »