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gendarmes & les moufquetaires qui ont obte nu, avant & depuis leur fuppreffion, des lettres de vétérance, jouiront, & leurs veuves pendant leur viduité, de l'exemption du droit de franc-fief.

Par une déclaration du roi, en date du 19 Juillet dernier & enregistrée au parlement le 4 Août fuivant, il eft ordonné que toutes les requétes civiles qui ont été mifes aux grands rôles du parlement, depuis la St. Jean 1776 jusqu'à la St. Jean 1778, & qui n'auront pas été plaidées, foient appointées à la fin defdits rôles, ainfi que les autres caufes, & foient renvoyées dans les chambres où auront été rendus les arrêts contfe lefquels ces requêtes civiles auront été ob

tenus.

On a publié les ratifications de 5 conventions conclues pour l'exemption réciproque du droit d'aubaine entre la France & les états de Wurtemberg, du duc de Saxe-Saalfeld-Cobourg, du duc de Saxe-Gotha & Altembourg, du duc de Mecklembourg-Schwerin & du duc de Mecklembourg-Strelitz. Les trois premieres font en date du 20 Avril, les deux autres du 16 Mai.

D'autres lettres patentes du 7 Août, enregiftrées au parlement le 21 du même mois, autorifent le mont-de-piété à faire un emprunt fur l'hypotheque des revenus & droits de l'hôpital général.

Le roi a écrit à l'archevêque de Paris une lettre conçue en ces termes:

MON COUSIN,

La groffe de la réine, ma très-chere épouse & compagne, eft une marque de la bénédiction de Dieu fur nous. La loi que je me fuis faite de foumettre à fa providence tous les événemens de mon Tegne m'engage à vous faire cette leitie pour vous

dire que vous ferez chofe qui nous fera bien agréable fi vous ordonnez une collecte ou priere particuliere pour la confervation de fa perfonne & du Sujet de notre efpérance: fur ce je prie Dieu qu'il vous ait, mon coufin, en fa fainte & digne garde. Ecrit à Choify, le 21 Août 1778. Signé, LOUIS: & plus bas, AMELOT.

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En conféquence, l'archevêque de cette ville, dans un mandement du 24 du mois dernier adreffé à tous les fideles de fon diocefe, obferve combien la reine a déjà intéreífé le ciel en fa faveur par un acte de charité qu'on ne peut fe rappeller fans attendriffement. « Les prieres du pauvre dit le prélat, font fi efficaces: que n'obtiendront pas celles de tant de malheureux qui, par le recouvrement inattendu de leur liberté, ont été rendus à leurs familles & à des enfans qui réclamoient les fecours de leurs peres, en même tems qu'ils étoient la caufe innocente de leur détention »? Pour réunir encore à ces pric res ferventes celles de tous fes diocéfains, l'archevêque ordonne que dans toutes les églifes de fon diocefe, exemptes ou non exemptes, il fe dira tous les jours, aux messes hautes ou baffes, jufqu'à ce que la reine foit accouchée, la collec te, la fecrette & la poft-communion prefcrites dans le Miffel, & intitulées:Pro muliere gravida, y inférant, fuivant la rubriqué, Maria, Anto-, nia, Jofeph, Joanna, regina noftra, exhortant les fideles de fon diocese, dans la joie dont ils font pénétrés, de prévenir par des au nones & d'autres bonnes œuvres le bonheur public qu'annonce cet événement fi defiré.

On voit ici le bufte de la reine modélé en terre d'après nature, par M. Couanon, fculpt ur, & exécuté en carton par M. Gardeur. Au bas de ce Bufte eft placé ce quatrain de M. Blin de Sain

more.

Dans ce bufte fidele Antoinette refpite.
Je ne fuis point furpris, qu'avec-autant d'attraits
Ele ait foumis à fon empire

Et le monarque & les fujets.

On dit que ce fut à la nouvelle du combat d'Oueffant que la reine fentit pour la premiere fois treffaillir le fruit qu'elle porte dans fon feim On a fait à ce fujet les couplets fuivants fur l'airy Reçois dans ton galetas, &c.

Sera-t-il alle ou garçon,

Cet enfant cher à la France
Qui bientôt d'un roi fi bon
Fera la plus douce efpérance 1-
Oh teuez, j'en fuis certain:
C'e un dauphin, c'est un dauphin..

Sous ce tant joli corfet

Lorfqu'on penfe qu'il repole,
Du premier faut qu'il a fait

Chacun a deviné la caufe.
Oh ! tenez, &&c.

Sa maman Ka reconnu,
A fen inftin& pour la gloire;
Dans fes flancs il s'eft ému

Au premier cri de la victoire.

Oh btenez, &c.

Le roi a mandé une députation du parlement de Rouen, au fujet de l'arrêté de cette cour dont on a fait mention.

Le parlement a rendu un arrêt pour préve nir les malheurs dans les carrieres des environs de cette capitale. Il paroît auffi une ordonnance du bureau des finances, concernant le même objet. Le défaftre de la carriere près du chemin de Menil-Montant ne feroit pas arrivé, fi les propriétaires & les ouvriers s'étoient con

formés aux déclarations & ordonnances rélatiwes à l'exploitation des carrieres. D'après le rapport des commiffaires nommés 'pour vifiter ces carrieres, on vient de faire abattre fur la monagne de Belleville plufieurs-moulins qui étoient dans un danger imminent; & comme il s'est encore fait quelques excavations, on fait venir une compagnie de mineurs pour faire fauter tout ce qui menace ruine,

Le procès de M. Luneau de Bois-Germain pour obliger les imprimeurs affociés de l'Encyclopédie, à reftituer 2 ou 3 millions aux soufcripteurs, & dont on a tant parlé pendant l'exil du parlement, a été jugé définitivement le 14 du mois dernier, au rapport de l'abbé de Malézieu. M. Luneau l'a perdu avec tous les dépens, qui font très-confidérables.

Le juif Peixotto vient de publier une confultation intéreffante en réponse à celle de la Dame Mendès d'Acofta & de fon époufe. Il veur prouver dans la premiere partie, que la loi judaïque autorile réellement le divorce, & dans la 2e., que cette loi, même devant un tribunal chrétien, eft celle qui doit gouverner les mariages des Juifs. Sans difcuter la force des preu ves de cette piece, nous obferverons qu'elle a donné lieu à des recherches curieuses. On y rapporte par exemple, les traités d'alliance que les empereurs Louis le Debonnaire & Charles le Chauve firent avec les Juifs de Barcelone contre les Sarrafins. Dom Bouquet, fçavant bénédictin, rapporte en effet, que les Juifs ont régné à Barcelone pendant 300 ans, & que Charlemagne reçut à la cour de France un patriarche juif dont la femme avoit rang de ducheffe. On y cite ce fait beaucoup plus récent. «Il y a quelques années qu'un Juif mourut à Bordeaux fans poftérité. La veuve preffa de frere du défunt

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de l'époufer. Sur fon refus, elle le traduifit devant les rabbins, qui le condamnerent à époufer fa belle-four, ou à fouffrir l'ignominie de l'extraction du foulier. Ce frere, qui étoit déjà marié, refusa d'obéir à cette décifion. L'affaire fut portée au parlement de Bordeaux, où il fut or donné que la décifion des rabbins feroit exécutée, & que le frere du défunt y feroit contraint, même par corps, & par la faifie de tous fes biens ».

Après avoir rapporté tout ce qui concerne l'affaire de MM. de Queyffat, il convient de transcrire ici deux lettres qui peuvent fervir de confolation à ces officiers, & faire plaifir à ceux qui s'intéreffent à leur fort.

Lettre de M. le maréchal de Broglie à M. le garde des fceaux.

A Faris, le 24 Juillet 1778.

J'ai témoigné à Monfieur le garde des fceaux prendre trop d'intérêt à MM. de Queyflat pour qu'il puiffe douter du chagrin avec lequel j'ai appris que la requête en caffation qu'ils avoient préJentée au confeil n'y avoit point été admife; j'avois efpéré que ce tribunal, ou tant d'infor tunés ont trouvé la fin de leurs peines, termineroit celles de ces braves officiers, & diffiperoit les nuages que l'arrêt rendu contr'eux fembloit avoir jetté fur leur honneur. Ils ne peuvent craindre que cet honneur foit en aucune façon altéré ni dans l'efprit de leurs chefs, ni dans celui de leurs égaux, qui, comme moi, connoiffent leurs fervices leur bravoure diflinguée & la délicateffe de leurs fentimens ; mais leur défefpoir eft extréme de croire qu'une partie de la nation pourra douter de leur innocence. Il feroit affreux pour eux qu'on put les foupçonner d'un crime, & c'est ce qui les a fait recourir au confeil, pour faire caffer un arrêt qu'ils regardoient comme désho

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