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« Le prieur clauftral & curial de l'abbaye de Scelliers, qui lui a fait des obfeques comme à tout catholique, ayant été deftitué par l'abbé de Pontigny, fon général, d'après les defirs de plufieurs évêques, il a écrit une lettre de la plus grande force, pour démontrer qu'il étoit irréprochable dans fa conduite au fujet de l'inhumation de M. de Voltaire, vu qu'il a exigé des preuves, qu'on lui préfentoit le corps d'un catholique, & qu'en vertu de ces preuves la fépulture ne pouvoit lui être refufée fans bleffer les loix religieuses & civiles ». ( Sup. de Leide n°. 52.)

Le teftament de M. de Voltaire, trouvé à Fer. ney, & que fon fecrétaire a apporté ici, avoit été fait il y a cinq ans ; Mme. Denis, fa niece y eft inftituée légataire univerfelle, & fes deux neveux ont chacun 100,000 liv. ; il donne 8000 liv. une fois payées à fon fecrétaire & 400 liv. de penfion; les autres domefliques font gratifiés de deux années de leurs gages; le curé de Ferney pourra difpofer de cent écus pour les pauvres de fa paroiffe, s'il y en a, dit le teftateur. M. de Voltaire laiffe un mobilier confidérable outre 200, 000 liv. en efpeces; il avoit environ 120, 000 liv. de rentes; fa légataire hérite de 70, 000 liv., le refte n'étant que viager. On ne dit point qu'il y ait d'autres legs que ceux dont on vient de faire mention.

Si l'on en croit la Gazette de Leide', no. 52, << il y a eu une émeute affez confidérable à Touloufe, à l'occafion de la cherté du pain, qui y étoit à 6 fols la livre les capitouls l'avoient taxé à 4 fols; mais les boulangers refuferent de le donner à ce prix. En conféquence leurs maifons & les marchés ont été pillés. L'on a été obligé de faire prendre les armes aux troupes & à la garde

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bourgeoife: il y a eu quelques perfonnes tuées & bleffées, & l'on a arrêté quelques-uns de ceux qui ont provoqué ces troubles. La cherté des denrées de premiere néceffité a forcé les fermiers généraux d'augmenter les appointemens de leurs employés en Languedoc ».

Voici ce que porte une lettre de Toulouse du 10 Juin, à la même occafion.

Le renchériffement des grains ayant fait crain→ dre aux capitouls quelques inquiétudes de la part du peuple, fi le prix du pain s'accroiffoit à prom portion de celui du bled, ces magiftrats avoient pris des mefures pour que les boulangers vendif fent le pain pendant quelque tems à 26 fols la marque, quoiqu'à raifon du prix du bled il valûs 18 fols. Cette intention étoit louable ; mais le bas prix du pain, qui n'avoit lieu que dans cette ville, y a attiré bientôt une multitude d'acheteurs de campagne & des petites villes voifines, de forte que les boulangers n'ont pu être fournis d'une quantité fuffifante de pain, & que nous avons été menacés du défordre le plus fácheux.

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L'adminiftration, juftement allarmée des plaintes du peuple, s'eft trouvée dans la néceffité d'aug menter tout-à-coup le prix du pain de deux fols par marque, quoiqu'il n'eût augmenté jufquesta que de 4 deniers à la fois ; & rendre cette augmentation plus fupportable aux pauvres, les capitouls ont prié les vicaires généraux de M. Parchevêque de permettre le travail pendant les deux jours de fête qui fuivent celle de la Pentecôte, & d'autorifer une quête générale, dont le produit feroit employé à payer, pour les pauvres, l'augmentation du prix du pain.

Les vicaires-généraux, en l'absence de M. l'ar shevêque, ont non-feulement permis le travail pendant les fêtes, mais convaincus par une longue expérience de la grande charité de ce prélat, its

fe font chargés de payer fur le champ de ses fonds l'augmentation du prix pour tous les pauvres de la ville & de la banlieue. Cette bonne œuvre, qui s'exécute depuis jours, a produit tout l'effet qu'on en pouvoit attendre, & elle a fait naître une noble émulation parmi nos bureaux de charité. Quand on confidere que notre pafleur a fait des dons fi confidérables pendant les années dernieres, on ne peut affez admirer combien l'efprit de bienfaifance & de charité qui l'anime eft intariffable.

Ön mande de Pau que, le 7 Juin, le 7 Juin, à 7 heures 53 minutes du matin, on y a reffenti une forte fecouffe de tremblement de terre, qui heureusement n'a duré que quelques fecondes.

Le 10 Juin, un peu avant 7 heures du matin, un des moulins à poudre de Metz s'enflamma fans qu'on ait pu découvrir la véritable caufe de get accident. L'explofion peu fenfible produifit peu d'effet; mais le feu ayant pris dans le même inftant à toutes les parties de ce moulin, il fut impoffible d'y porter aucun fecours, & l'on ne s'occupa que des précautions néceffaires pour empêcher que l'incendie ne fe communiquât à F'autre moulin, au grenoir, au féchoir & au magafin. Il n'y a eu en effet aucune communication; mais les progrès du feu dans le moulin où il avoit pris ont été fi rapides, que trois des ouvriers qui y étoient ont péri dans les flammes & qu'un quatrieme eft mort deux jours après l'hôpital où il avoit été transporté.

Le 10 Mai, la fociété royale d'agriculture d'Auch, convoquée par le marquis d'Aftory affifta, dans l'églife des Cordeliers de cette ville, à la meffe fondée pour célébrer l'anniversaire de l'avénement du roi au trône. Le même jour, elle tint une féance publique dans laquelle elle procéda à la diftribution des prix. Le marquis d'Af

tory y lut deux mémoires également applaudis ; l'un du marquis d'Orbeffan, fur la maniere de faire le vin, & l'autre fur le triomphe de l'agriculture fous le regne de Louis XVI. Le prix a été accordé au mémoire ayant pour devife, Venientes venient cum exultatione portantes manipulos fuos. Cette fociété propofe pour le prix de l'année prochaine la question fuivante : Les en grais peuvent-ils être fuppléés par de fréquens labours? Jufqu'à quel point les labours influentils fur la végétation, & peuvent-ils y fuffire? Les auteurs font priés d'appuyer leurs preuves par les expériences, & de démontrer d'une maniere fenfible l'avantage qu'on pourroit tirer de la pra tique des labours plus fréquens. Les mémoires feront envoyés dans le cours de Février prochain au plus tard, & feront d'un quart d'heure de lec+ ture au moins : ils feront mis fous double enveloppe; la premiere, à l'adreffe du fecrétaire perpétuel de la fociété, & l'autre, à celle de l'intendant d'Auch avec une devife au bas du mémoire, & les noms & demeure de l'auteur dans un papier cacheté féparément.

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On apprend par la Nymphe, frégate françoise, qui vient d'arriver de Bofton, que la petite flotte américaine qui a été efcortée jufques hors de la Manche par l'efcadre de M. de la MottePiquet, arrivoit journellement dans les ports de l'Amérique-Unie. La principale partie des four nitures pour l'armée avoit déjà été reçue. La Brune avoit apporté environ 400 balles, la Henriette environ 300, les Trois Amis 180; en tout, 820 balles de laine & de toile, fuffifantes pour habiller 50 mille hommes. Le Deane étoit chargé. de 9878 habits complets de foldats, de 10468 paires de fouliers, de 100293 livres de plomb, 10000 d'étaim, 57685 de cuivre pour faire des canons de fonte. Tous ces chargemens, qui

Etoient pour le compte du congrès, font arri vés à Bofton au commencement du mois de Mai dernier. La nouvelle du traité entre la France & l'Amérique-Unie, qui parvint au congrès le 2 Mai, a été reçue avec une joie auffi vive qu'univerfelle. Čette affemblée, même avant d'en avoir aucune connoiffance, avoit unanimement rejetté les propofitions de paix faites par le miniftere britannique. Non-feulement l'on boit dans les fêtes publiques en Amérique à la fanté de Louis XVI, roi France; mais dans les églifes & les congrégations religieufes l'on prie nommément pour la confervation de ce monarque & pour la profpérité de la nation françoise.

Ces difpofitions des Américains font confirmées par plufieurs lettres écrites aux députés du congrès en France. Voici l'extrait de quelques-unes de ces lettres qui ont été rendues publiques.

(Le 13 Mai.) Je vois que le ciel a réfolu la perte de l'Angleterre; je le vois, non-feulement par les traités en eux-mêmes, & par le bien prodigieux qu'ils feront à l'Amérique, mais par la fageffe & le jugement avec lefquels ils ont été conçus, & par les excellens principes de politique qui en font la bafe. Les fecours & l'alliance d'une auffi grande puissance ne pouvoient pas manquer de donner un nouveau courage aux Américains; mais la générofité de ces procédés gagne nos cœurs & nous attache par d'auffi forts liens à nos bienfaiteurs qu'à l'indépendance même.

Autre du même jour.

Recevez mes félicitations fur l'admirable affaire que vous venez de terminer. Tout ne retentit ici que d'acclamations de joie & des bénédictions qu'on donne à la France & à fon miniftere. Ne manquez pas de lui faire remarquer la conduite que le congrès avoit tenue avant qu'il put Seavoir que nous aurions l'affifiance de S. M. T. Chrét. Les bills conciliatoires & le difcours du lord North avoient dévancé M. Siméon Deane, & le congrès les a rejettés avec la même fierté que s'il eût été certain que notre

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