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quis des effets à très-bas prix eft forcé de quit ter fa charge. Il résultera de toutes ces recherches, qu'avec 4 ou 5 millions on éteindra toutes les dettes du marquis de Brunoy, & que les débris de fa fortune feront encore très-confidé rables. Il. eft toujours gardé à vue, & fans être enfermé, il jouit à la campagne de tous les agré mens qu'on peut y trouver.

Quelques papiers publics qui fe plaifoient & répéter les éloges donnés à M. de Voltaire, & à rendre compte des triomphes dont il a joui dans la capitale, fe font tus tout-à-coup depuis la mort de ce grand homme. Attentif à recueillir tout ce qui peut le concerner, nous, nous fommes procuré les détails fuivans; ils, font exacts. & partent d'une fource refpe&table.. Au mois de Mars dernier, M. de Voltaire étant dangereufement malade envoya de fon propre mouvement chercher l'abbé Gauthier prêtre approuvé, & confeffeur de plufieurs perTonnes connues. Ce prêtre, peu de jours après. L'arrivée de M. de Voltaire à Paris, s'étoit préfenté à lui, & lui avoit offert, en cas de mala die, les fecours fpirituels.. M. de Voltaire fe. confeffa, durant plus d'une heure, à l'abbé Gau thier, & après la confeffion, lui donna, en pré fence de témoins, la déclaration fuivante, écrites toute entiere de fa main.

Je fouffigné déclare qu'étant attaqué, depuis quatre jours, d'un vomiffement de fang, à l'âge de 84 ans, & n'ayant pu me traîner à l'églife, M. le curé de St. Sulpice ayant bien voulu ajouter à fes bonnes œuvres celle de m'envoyer M. l'abbé Gauthier, prêtre, je me fuis confessé à lui & que fi Dieu difpofe de moi, je mœurs dans la fainte religion catholique, où je suis né, espérant, de la miféricorde divine qu'elle daignera pardonmer toutes més fautes, & que fi j'avois jamais

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~fcandalifé l'églife, j'en demande pardon à Dieu & à elle. Signé VOLTAIRE. Le 2 Mars 1778, dans la maifon de M. le marquis de Villette. En préfence de M. l'abbé Mignot, mon neveu, & de M. le marquis de Villevieille, mon ami.

M. le curé de St. Sulpice, qui vint voir M. de Voltaire, le même jour, prit copie de cette profeffion de foi, & la déclara authentique par un écrit qu'il donna à M. l'abbé Mignot, en ajoutant feulement à cet écrit que l'abbé Gauthier n'avoit pas été envoyé par lui, comme M. de Voltaire l'avoit cru.

M. de Voltaire, dans fa derniere maladie, qui a duré près de 15 jours, & qui a été causée par une trop grande quantité d'opium, qu'il avoit prife, n'a jamais eu la tête libre deux minutes de fuite, & cette raison a empêché M. le curé de St. Sulpice de le voir, comme il y étoit invité par la famille. Cependant le famedi 30 Mai, M. de Voltaire, dans un inftant lucide, ayant enver chercher M. l'abbé Gauthier, M. l'abbé Mignot alla chercher auffi M. le curé de St. Sulpice, qui vint avec le confeffeur; mais par le peu de mots que M. de Voltaire prononça avec peine, ces deux Meffieurs jugerent, & M. le curé de St. Sulpice en prit à témoin la famille, qui étoit préfente, que le malade n'avoit pas fa tête. M. le curé de St. Sulpice donna, à la réquifition de M. l'abbé Mignot,l'écrit fuivant,refté entre les mains: Jeconfens que le corps de M. de Voltaire foit emporsé fans cérémonie, & je me départs à cet égard de tous droits curiaux.

M. l'abbé Gauthier d'un autre côté, donna la déclaration fuivante; Je fouffigné certifie à qui il appartiendra que je fuis venu à la réquifition de M. de Voltaire, & que je l'ai trouvé hors d'état de l'entendre en confeffion.

M. de Voltaire mourut ce jour-là, à 11 heures

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du foir, & fut tranfporté le lendemain à l'ab baye de Sellers, dont M. l'abbé Mignot eft ti tulaire, & dans l'églife de laquelle il a été folemnellement inhumé le mardi 2 Juin, en présence d'un peuple très nombreux.

L'extrait du registre des ctes de fépulture de l'abbaye royale de Notre-Dame de Selliers, diocefe de Troyes, porte ce qui fuit : « Ce jourd'hui 2 Juin 1778, a été inhumé dans cette églife Meffire François-Marie Arouet de Voltaire, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, l'un des quarante de l'académie françoife, âgé de 84 ans ou environ, décédé à Paris, le 30 Mai dernier, préfenté à notre églife le jour d'hier, où il eft dépofé, jufqu'à ce que, conformément à fa derniere volonté, il puiffe être transporté à Ferney, lieu qu'il a choifi pour fa fépulture; ladite inhumation faite en présence, &c. &c. »

Le marquis de Villette ayant voulu donner des marques de fon attachement & de fon refpect à l'illuftre auteur de la Henriade, avoit ob tenu de Mme. Denis la permiffion de prendre fon cœur ; il fe propofoit de le dépofer dans fa terre, & de lui élever un fuperbe maufolée; mais fes neveux auffi jaloux & à plus jufte titre, defirant remplir ce devoir, qui devroit être ce lui de toute la nation, ont réclamé ce cœur, & il leur a été rendu. Il y aura, dit-on, pour inf cription: Son efprit eft partout, mais fon cœur n'eft qu'ici.

Si l'on en croit les gazettes étrangeres de Cologne, de Leyde & d'Utrecht, numéros 48 & 49, quelques personnes ont fait l'impoffible pour priver de la fepulture celui qui a tant illuftré fa patrie & honoré le fiecle qui l'a vu naître. La postérité, qui ne le jugera que par fes ouvrages, & ne verra en lui que l'homme célebre, ne pourra fe perfuader qu'on ait cherché à méconnoître

les fervices qu'il a rendus à l'humanité & aux beaux-arts.

Parce que le chapitre général des bénédictins qui fe tenoit ordinairement à Marmoutiers eft actuellement affemblé à St. Denys (*), quelques gazettes étrangeres prétendent que ces religieux fe croient menacés d'une deftruction prochaine. Sans fçavoir quelles font les vues du gouvernement, on a lieu de croire que fi l'on projette de fupprimer quelques corps religieux, on ne commencera pas par le fçavant ordre qui a rendu tant de fervices à la religion & aux belles-lettres.

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On voit ici la lifte des officiers-généraux em→ ployés fous les ordres du maréchal de Broglie en Bretagne, & en Normandie. Il y a 10 lieutenansgénéraux, qui font, par rang d'ancienneté, le mar quis de Poyanne, le comte de Luface, le prince de Beauveau, le marquis de Caftries, le comte de Vaux, le marquis de Traifnel, le comte d'Egmont, le comte de Chabot, le baron de Befenval, le baron de Luckner; vingt-deux maréchaux de cam, fçavoir: le marquis de Talaru, le comte de Rochambeau, le duc du Châtelet, le comte de Caraman, le marquis de St. Georges le baron de Diesbach, le comte de Narbonne Fritzlar, le comte de Jaucourt, le comte de Puyfegur, le comte de la Feronnais, le comte de fla Tour-du-Pin de Paulin, le marquis de Conflans, le comte de Durfort, le baron de St. Victor, le comte de Talleyrand, le duc d'Ayen, le baron de Falckenhayn, le baron de Wimpffen, le comte de la Luzerne, le duc de Guines, le comte d'Hauffonville, & le marquis de Pons. Pour l'artillerie, M.. de Gribeauval, lieutenant-général, & M. de Villepatour, maréchal-de-camp; le duc de Coigny, maréchal de camp, en qualité de

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(*) C'est en vertu d'un arrêt du confeil d'état, annone dans la ire. quinz. d'Avril, page 38.

colonel-général des dragons. Les majors-gene raux de l'armée font le comte de Guibert, maréchal-de-camp, & le comte de Damas, brigadier des armées, & qui a été gendre du maréchal de Broglie. Le premier maréchal-des-logis, faifant les fonctions, eft le marquis de Lambert; il y a 10 aides-majors, 6 aides-maréchaux-des-logis & 3 furnuméraires, defquels eft M. le chevalier de Coigny. Tous ces officiers ont ordre de fe rendre à leur deftination le 1er. du mois prochain.

On affure que les troupes aux ordres du maréchal de Broglie formeront un camp du côté de Granville & de Coutances, en Baffe-Normandie. Il eft auffi toujours queftion qu'il y en au-ra un en Flandre, vers Dunkerque, aux ordres de M. le prince de Condé, ou du comte de Maillebois. Les uns difent qu'une nouvelle convention avec la maifon d'Autriche, nous oblige d'avoir beaucoup de troupes de ce côté, au cas que l'empereur prenne celles qu'il a dans les PaysBas pour fon armée d'Allemagne, & qu'alors Oftende nous fera ville d'otage; d'autres préten dent que la Holiande s'engage à fournir à l'Angleterre des vaiffeaux bien équippés, & même de l'argent, afin de ne pas perdre tout celu qu'elle a dans fa banque, fi elle étoit réduite à faire banqueroute.

Après bien des incertitudes fur l'efcadre du vice-amiral comte d'Eftaing, M. de Sartine fut informé le 5, par un courier d'Espagne qu'el le avoit palé le détroit de Gibraltar le 16 Mai,. Un embargo général qui a été mis dans tous les ports d'Angleterre, afin de s'emparer de tous les matelots néceffaires pour compléter les équipages des vaiffeaux de guerre, indique de grands efforts d'armement qui ne permettent pas à notre ministere de ralentir les fiens. Auffi les travaux ont été pouffés à Toulon avec tant d'activité

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