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pot & affiette, d'entreprendre fur les droits def dites communautés, fous telles peines qu'il ap❤ partiendra; & en conféquence, permet S. M. aux fyndics & adjoints defdites communautés de faire des visites chez lefdits détailleurs d'eaude-vie, vendans vins & boiffons à pot & affiet te, fans pouvoir néanmoins exiger aucuns droits ni frais, & faire, aucunes faifies, fauf, en cas de contravention, d'en dreffer procès-verbal lequel fera remis aux officiers de police, à l'effet d'y être pourvu fommairement & fans frais, fur la requête des procureurs de S. M. ou de ceux des feigneurs. N'entend au furplus S. M., rien innover en ce qui concerne la ville & faubourgs de Paris..

L'arrêt du confeil d'état dont on a parlé, & qui caffe celui qui a condamné le comte de Lally à être décapité, caffe & annulle en même tems l'arrêt de MM. Haleu, de Poully, de Gadeville, & de Chaponnay; le premier, major-général de l'expédition de l'Inde, avoit été mis hors de cour; le fecond, grand-prévôt de l'armée, admonefté; le 3me., & le 4me., maréchal-général des logis & aide-de-camp, amendés & blámés ; ces deux derniers avoient été d'eux-mêmes fe mettre en prifon & en font fortis le même jour. Le comte de Lally, fils, s'étoit rendu dès le matin chez le garde des fceaux, où fe tenoit le confeil, accompagné d'une foule d'officiers dont plufieurs avoient fervi dans l'Inde. Il a paffé avec eux toute la journée dans la falle voifine de celle où le confeil étoit affemblé. A l'inftant où les portes le font ouvertes, & où l'on a crié l'arrêt caffé, il a éprouvé une fi forte révolution qu'il n'a pu que s'élancer vers fes juges, & eft tombé tour-à-coup au milieu d'eux fans connoiffance.

La demande qu'il avoit faite d'un tribunal mixe

re, compofé de magiftrats & d'officiers-généraux, ne lui a pas été accordée, quoiqu'il y ait déjà eu an exemple d'une pareille commission, présidée en 1709 par le maréchal de Villars. Le fond du procès a été renvoyé au parlement de Rouen.

Le comtede Lally, fils, s'eft empreffé de faire part du jugement du confeil à M. de Voltaire, qui avoit pris le plus grand intérêt à cette affaire; il étoit alors accablé par les douleurs ; mais il fembla fe ranimer pour lui écrire le billet fuivant : « Le mourant reffufcite en apprenant cette grande nouvelle; il embraffe bien tendrement M. de Lally; il voit que le roi eft le défenfeurde la justice; il mourra content ». On peut regarder ce billet comme les derniers foupirs de: cet homme célebre qui, après l'avoir écrit, retomba dans l'affaiffement qui ne l'a plus quitté.

La légitimité du comte de Lally, qui lui eft difputée par la comteffe de la Heuffe, étoit conftatée quand il est entré au service dans le régiment des cuiraffiers, fous le nom de chevalier de Thalendal. Son pere, qui l'avoit eu de feu la comteffe de Maulde, dame de la cour, avoit avant d'aller commander aux Indes, épousé avec l'agrément du feu roi une demoiselle irlandoife, en lui faifant adopter ce fils à l'églife; & la comteffe de la Heuffe, qui voudroit (dit-on) recueillir un fidéicommis de tréfors de l'Inde non confifqués, n'a pu prouver qu'elle étoit fa niece. Auffi dans le procès qu'elle a intenté, le châ-telet, par une fentence du 27 Juillet dernier lui ordonne de produire préalablement les titres de parenté, & furtout fon extrait baptiftaire. On affure que le comte de Lally vient d'obtenir un brevet de colonel.

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Il paroît deux déclarations du roi. L'une, du FI Avril dernier, enregistrée à la chambre des comptes le 21 Mai, regle la comptabilité des

tréforiers du marc d'or, relativement aux rentes conftituées fur l'ordre du St. Efprit.

L'autre, du 25 Avril, enregistrée à la cour des monnoies le II Mai, concerne les communautés d'orfevres-lapidaires-joailliers & horlogers, qui ne formeront à l'avenir qu'une feule communauté dans les villes du reffort du parlement de Paris, autres que Paris & Lyon, à l'égard defquelles il a été statué par la déclaration du 9 Mai 1777.

Des lettres-patentes du roi, données à Verfailles le 18 Février dernier, & enregistrées au parlement de Bretagne le 4 Avril, indiquent ies 95 offices fubfiftans de confeillers au parlement de Bretagne, & fixent les 4 offices de confeillers au même parlement, fupprimés par l'édit de rétabliffement.

D'autres lettres-patentes données à Marly le 23 Mai dernier, & enregistrées au parlement de Paris le 1er. Juin, ordonnent l'exécution du tarif des frais & droits à percevoir par les procureurs de ce parlement.

Par une ordonnance du roi du 7 Mai, il a été fait, dans la répartition des régimens provinciaux ou de garnifon, les changemens fuivans. Au lieu d'un troifieme bataillon qui devoit être fourni par la généralité d'Aufch, il en fera levé un quatrieme dans celle de Poitiers, & le nombre total des bataillons provinciaux fera porté à 106, compofés chacun de 710 hommes. Des trois bataillons qui forment le régiment provincial de Senlis, le premier fera attaché aux deux premiers bataillons du régiment du roi, le fecond au régiment de l'Ile-de-France, & le troifieme à celui de Beauvoifis; des deux bataillons de Mantes, le premier aux deux derniers bataillons du régiment de S. M., & le fecond au régiment de Chartres; des trois bataillons de

Soiffons, le premier au régiment de Soiffonnois, le second au régiment de Brie, & le troifieme au régiment d'Orléans; enfin le nouveau bataillon de Poitiers fera attaché au régiment de Foix.

Un curé du diocefe de Noyon, dont on a parlé l'byver dernier, accufé d'avoir recelé des effets volés par un affaffin avec qui il avoit contracté amitié dans la prifon de la conciergerie, où il étoit depuis deux ou trois ans, vient d'être jugé par les grand-chambre & tournelle affemblées, & condamné aux galeres pour fa vie.

Deux Lorrains proteftans avoient épousé les deux fœurs de la veuve Remi, dans le tems que la Lorraine n'appartenoit pas encore à la France. Cette veuve avoit fouferit trois obligations au profit de fes deux beaux-freres ; & ces obligations avoient été confirmées par des tranfactions poftérieures. Cependant depuis la mort du roi Stanif las, cette veuve, après avoir embraffé la religion catholique-romaine, avoit fait une donation de tous fes biens à fon petit-neveu, qui n'étoit pas fon héritier préfomptif, mais catholique, & à la charge qu'il paieroit toutes les dettes de la donatrice. La veuve étant morte l'année derniere, ce neveu prit des lettres de refcifion contre les trois obligations, fourint que c'étoient des libéralités déguifées, pour éluder les loix contre les proteftans qui fortent du royaume; que lès fœurs de la donatrice s'étant mariées en pays étranger avoient encouru la peine portée par ces loix, & qu'enfin le crime d'un proteftant qui fort du royaume imprimoit fur lui & fur fa postérité une tache qu'on ne peut effacer. Les billets avoient été déclarés nuls & fimulés, par le premier juge ( le prévôt de Phalzfbourg); fur l'appel, le parlement de Metz les avoit jugés valides; mais fon arrêt fut caffé eu 1771

l'affaire envoyée au parlement de Paris, o

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la troifieme chambre des enquêtes a enfin confirmé Farrêt de Metz. On a été plus loin; la chambre a cru devoir profiter de cette occafion pour s'occuper des moyens de rendre l'état civil aux proreftans; elle a fait part de fes vues aux autres chambres, & toutes ont nommé des députés qur fe font déjà affemblés plufieurs fois pour délibérer fur cet objet. Le premier parlement de France qui voudroit rendre aux proteftans la qualité & les droits de citoyen, & le parlement: britannique qui eft fur le point de les rendre aux catholiques, forment une époque bier intéreffante pour l'humanité.

Une Américaine âgée de 14 ans, fans pere ni mere, héritiere d'une grande fortune, eft devenue l'objet de la cupidité d'un homme qui a cherché à l'époufer. Pour y parvenir, il a gagné le fuffrage du tuteur, qui, au mépris de: Les devoirs, & pour s'affurer de n'être point inquiété dans la reddition de fes comptes, a donné tous les pouvoirs afin que ce mariage eûr lieu. La jeune perfonne, qui eft au couvent à Paris, livrée à la féduction des gens intéreffés à cette alliance, étoit au moment de fe marier lorfqu'une tante, à qui l'on avoit caché cette manœuvre, s'eft oppofée à la célébration, ce qui forme une inftance au palais, qui va dévoiler les moyens infidieux dont on s'eft fervi pour par→ venir à cette surprise. Le prétendu n'a pour toute fortune que fon emploi de capitaine de cavalesie, & il a près de 50 ans.

Les recherches judiciaires faites fur les titres de la plupart des créanciers du marquis de Bru-noy ont fait découvrir des manœuvres odieuses. Plufieurs d'entr'eux ont reconnu la nullité de leurs prétendues créances en avouant les mo-yens illicites dont ils s'étoient fervis pour se less approprier. Un financier convaincu d'avoir ac

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