صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

:

fain durant cette courte marche. S. M. le roi de Pruffè ne manquera pas de payer tout ce qui aura été livré elle demande feulement qu'il y foit mis un jufte prix. S'il étoit poffible qu'il fat envoyé un commiffaire à la rencontre de ces troupes, qui réglát les li vraifons & les quartiers, on préviendroit infailliblement par-là toute occafion de défordres; & S. M. le roi de Pruffe, dont l'intention eft qu'il ne foit donné aucun fujet de plainte, verra avec fatisfaction un arrangement au moyen duquel on pourra les prévenir.

Au reste, le fouffigné ne peut fe difpenfer de finir cette priere en obfervant que comme elle eft innocen-) te dans fon but, amicale dans la forme, & justifiée d'avance par toutes les confidérations qui prouvent en même tenis fa néceffité inévitable, & qui peuvent lui procurer un accueil favorable, elle ne fçauroit fans' doute faire d'autre impreffion ni caufer d'autres effets que ceux que les fentimens d'un état voifin qui pense amicalement à l'égard d'une cour voifine & amicale doi vent lui affurer de la maniere la plus parfaite. A Warfovie, le 13 Avril 1778.

(Signé BLANGHOT. La réponse du miniftere polonois contenoitce qui fuit.

Sur la note remife le 13 de ce mois par M. le réfia dent de S. M. le roi de Pruffe, le fouffigné a l'honneur de répondre ce qui fuit. Les expreffions fi amicales de la fufdite note ont donné lieu à l'ordre que le fouffigné a reçu du roi, de l'avis de fon confeil, d'affurer pareillement M. le réfident du defir très-fincere dont le roi & fon confeil font confiamment animés de maintenir, autant qu'il fera,poffible, la bonne harmonie avec S. M. Pruf.; mais ces mêmes expreffions amicales ci-deffus mentionnées font efpérer que S. M. le roi de Pruffe, qui a eu tant de part aux réglemens de la derniere diete en Pologne, conviendra elle-même que l'attention du roi & de fon confeil ont dû principalement s'attacher à examiner jufqu'où s'étendoit le pouvoir que cette conflitution leur avoit accordé à cet égard. Comme le résultat de cet examen a convaincu le roi & fon confeil qu'ils ne font pas autorifés à accorder le passage demandé des troupes par le territoire de la républi. que, le fouffigué a reçu ordre d'en informer M. le réfident, & de lui rappeller en même tems les raisons de toute efpece que le fouffigné lui a déjà expofées de bouche, & qui font defirer vivement au roi & à fon con

[ocr errors]

feil qu'il plaife à S. M. Pruf. de donner une autre di rection à la marche de fes troupes, afin qu'elles ne paffent point par les états de la république ; ce qui paroît d'autant plus aifé que, par un petit détour feulement de quelques milles, lefdites troupes peuvent fe rendre également bien de la Pruffe en Siléfie. Plus les motifs de cette propofition font connus à M. le réfident, plus le fouffigné fe flatte qu'ils convaincront S. M. Pruf, qu'en cette occurrence comme en toutes autres le roi, & fon confeil n'ont été guidés que par leur devoir, & n'ont eu en vue que de garantir de tout dommage & perte tant le corps de la république en général que chacun de fes membres en particulier.

A Warfovie, le 15 Avril 1778.

(Signé),

MLODZIEJOWSKI.

On voit déjà les effets de l'amniftie accordée par L. M. I. Quantité de déferteurs fe rendent chez leur miniftre en cette cour, qui les envoie aux régimens autrichiens le moins éloignés de nos frontieres.

ALLEMAGNE.

HAMBOURG (le 10 Juin.) Le prince Charles de Heffe Caffel, gouverneur des duchés de Slefwick & de Holftein, arriva ici le 31 du mois dernier, vers 11 h. du natin; le 1er. de ce mois, après midi il continua fa route pour l'armée pruffienne en Siléfie, où le prince héréditaire, fon frere, eft déjà employé comme général-major.

La régence de Hanovre a reçu ordre de la cour de Londres de faire une augmentation dans toutes les troupes de l'électorat, de 21 hommes par compagnie de grenadiers, & de 11 hommes par compagnie de fufiliers. Ces nouvelles levées, auxquelles on travaille avec beaucoup de vivacité, porteront chaque régiment à mille hommes. On préfume que S. M. Brit. a quelque deffein d'employer au dehors l'armée hanovrienne.

Les troupes faxonnes fe renforcent vers Pirna, pour s'opposer à une invafion quelconque de la part des Autrichiens. On éleve des redou

tes près de Dobéritz, entre Drefde, & Pirna, fur le grand chemin d'Auffig ou de la Bohême; on conftruit auffi différens ouvrages près de Neudorff fur l'Elbe, à un quart de lieue de Drefde, fur la route qui conduit en Mifnie, pour couvrir les ponts de bateaux qu'on fe propose d'établir fur cette riviere.

Les Ruffes ont étendu jufqu'à Kuderinze territoire de la république de Pologne, le cordon qu'ils avoient établi près de Kaminieck; ils ne permettent à qui que ce foit de fortir de Choczim ou autres places turques, & ils ont fermé tous les paffages du Niefter jufqu'à Mohilow. Si l'on en croit d'autres avis de Choczim les 6 ou 7 mille Turcs qui y tenoient garnison, ont prefque tous abandonné cette fortereffe, après avoir commis tous les excès qu'on pourroit attendre d'une troupe de bandits plutôt que de foldats difciplinés.

Suivant des lettres particulieres de Moldavie, l'hofpodar de cette province a reçu de la part du grand-feigneur, une vifite à laquelle il ne s'attendoit point & dans laquelle on ne lui a demandé rien moins que fa tête, qu'il a donnée avec la plus parfaite réfignation aux ordres du defpote. On en donne pour motifs les liaisons que ce prince avoit formées avec les Ruffes. Ce qui rend cette nouvelle douteufe, c'eft que le nouvel hofpodar ne paroiffoit nullement difpofé à adopter les principes de fon prédéceffeur.

Un Anglois qui réside ici, a reçu de Londres la lettre fuivante:

Notre miniftere fe confole du foulevement du Canada, en croyant que la ville de Quebec & les munitions du roi font en fûreté. La maniere empreffée avec laquelle le lord North a donné son suffrage à la motion de la chambre des communes pour que le convoi & le mausolée du lord Chatham

[ocr errors]

fuffent faits aux dépens de la nation, a fait dire que la haine du parti royalifle connoissoit des bornes, & qu'à leur mort tous les membres de l'oppofition pouvoient efpérer des marques de fon eftime. Au refte, les qualités dominantes du lord Chatham étoient la vaine gloire & l'entétement; peut-être n'eût-il pas pouffé les choses avec l'Amérique auffi loin que le lord North; mais il n'auroit pas non plus reculé, comme celui-ci vient de le faire par fes bills expiatoires. Quand le miniftre Chatham fe félicitoit d'avoir conquis l'Amérique en Allemagne, il oublioit que cette conquête avoit coûté 80 millions fterl. à l'Angleterre, & qu'elle avoit mis ce royaume hors d'état de foutenir toute autre guerre avant un demi fiecle; c'eft enfin cette conquête qui nous coûte aujourd'hui l'Amérique. On regarde à préfent comme extravagan tes des expéditions faites fous fon miniftere fur les côtes de France; expéditions qui ont coûté des millions, & dont le cul véritable profit a été quel ques cloches & quelques canons fleurdelifés, tranf portés avec pompe dans la tour de Londres, où la vanité nationale va fe repaître de leur vue. Il eft à remarquer cependant, que les trois royaumes font ruinés, & que le miniftre meurt infolvable. Cette leçon eft plus pour la nation que pour les mi niftres, &c.

BERLIN (le 2 Juin.) Le roi a nommé le comte de Gortz miniftre privé d'état actuel & grand-maître de fa garderobe. S. M. a difpofé du régiment vacant d'Arnftedt en faveur du colonel de Natalis, qu'elle a élevé en même tems au grade de général-major.

Suivant les lettres reçues de la Siléfie', l'armée du roi a fait un mouvement & s'eft portée entre Silberberg, Reichenbach, Frankenftein & Kamenz; fes poftes avancés s'étendent jufqu'à Neiffe,

qui eft abondamment pourvue de munitions de guerre & de bouche. On a fait de Fréderichstadr un entrepôt pour l'artillerie, les voitures, che vaux, &c. Silberberg eft entourée de foffés profonds, de bastions & de paliffades. Les fortifications de Schweidnitz ont été mises dans un état refpectable, & c'eft pour paliffader cette place que le prince abbé de Griffau, ordrejde Citeaux, a reçu ordre du roi de fournir 12 mille pieds d'arbres.

Les mêmes lettres portent que le roi a transféré fon quartier de Schoenewald à Gros-Peterwitz dans la Haute-Siléfie, & que l'ordre de ba taille de l'armée de S. M. eft formé de la maniere fuivante :

Le prince héréditaire de Brunswick commandera en chef toute l'armée, ainfi que la premiere ligne: S. A. S. aura fous fes ordres le prince Fréderic de Brunswick à la tête de l'alle droite; le général de Stutterheim à celle de l'aile gauche, & le général de Ramin au centre, Ce fera le général de Tauenzien qui commandera la ame. ligne ayant fous fes ordres le général Falkenhayn à la droite, le général Tadden à la gauche, & le général Renzell au centre. Le prince de Pruffe, avec fa brigade, fervira fous les ordres du général Tauenzien.

-Les mouvemens de l'armée du roi en annoncent peut-être d'autres; on en juge par les ordres qui ont été donnés aux provinces circonvoifines de fournir 4 mille chariots & le fourrage néceffaire pour 10 jours: Au refte, tout eft encore tranquille dans cette armée; le foldat y paroît très-fatisfait; ce qui n'eft pas étonnant, parce qu'il jouit d'une augmentation de folde & qu'il trouve des vivres en abondance. Les patrouilles autrichiennes paffent continuellement de Trautenau jufqu'aux frontieres de Silé

« السابقةمتابعة »