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plus qu'elle & la Pruffe. La parrie autrichienne de la Pologne & la Buckowine enlevée aux Turcs ne font pas plus étendues que la portion de la Russie; mais elles renferment plus d'hom→ mes, & au moins la moitié plus que les lots des deux co-partageans enfemble. Selon les meilleures relations, celui de la Ruffie ne coutient què 2,100,000, celui de la Pruffe, 650,000, & la partie Autrichienne 2,800,000 ames. Outre ce furplus de population, elle a l'avantage des riches falines de Wielitska, & la plus grande partie de la Pologne dépend de ces falines pour les befoins de la vie. Les forces de l'Autriche font ramaffées; celles de la Ruffie difperfées. "

Dans ces détails & dans ce qui regarde les revenus de l'Angleterre, on remarque quelques erreurs. Il eft conftant même que la Pruffe a gagné au partage de la Pologne plus que fes deux alliées, en ce que fon acquifition a donné de la folidité & de l'énergie à tout le royaume, de maniere qu'il n'eft plus gêné par cette partie de la Pologne, fituée entre la haute & la baffe Pruffe.

Citons encore les confidérations de M. de Riesbeck fur le fyftême des finances de Fré déric II.

"Le roi de Pruffe, difent les Hollandois, qui font d'excellens juges dans cette matiere n'entend rien au commerce. Ils fe trompent, ils n'entendent rien au fyftème pruffien. Il rend utile les monopoles, les douanes & l'excife. Le commerce, les manufactures, les encouragemens de l'induftrie privée, qui tendent à produire une grande inégalité dans les richeffes & rendent une partie des citoyens opulente aux dépens de l'autre, rien de tout cela n'eft la pierre angulaire de ce fyftême il repofe entièrement fur Pagriculture; & fi nous confidérons la politique

du roi de Pruffe fous ce point de vue, nous trouverons une parfaite harmonie entre toutes fes parties. C'eft für ce principe que la portion là plus nombreufe des fujets a le moins de befogre, &eft plus difpofée à vivre aux dépens de la claffe ouvriere des habitans, & que celle-ci fe voit obligée de contribuer le plus aux frais du gouvernement. Quiconque voudra fe donner la peine de comparer les divers articles de l'excife pruffienne, reconnoîtra bientôt qu'ils ont la plus exacte proportion poffible avec le luxe, & font comme ils doivent être, toujours d'autant plus forts que l'article de confommation fur lequel ils portent, eft plus éloigné des premieres néceffités de la vie que fournit le cultivateur. C'eft pour cette raifon que l'excife varie toujours, & cela doit être. Le roi a devant lui un état fidele de tous les articles de luxe importés. Lorfqu'il voit que la confommation de quelques-uns monte trop haut, il la diminue, en élevant l'excife de ces articles. C'est ce qu'il a fait récemment fur le café, qui felon fon état avoit ces dernieres an nées, fait fortir plufieurs millions de fon royau me. L'objet de cette fage opération étoit de recommander à fes fujets la bierre chaude, qui est une production du pays plus faine, d'un goût plus flatteur que le café, & dont l'ufage lui avoit été très-falutaire dans fa jeuneffe. Une autre fois, ayant remarqué qu'il fortoit par an 12,000 florins de fes états, pour des œufs que l'on apportoit de Saxe à Berlin, il impofa une taxe confidérable fur les œufs de Saxe, & encou ragea par-là les laboureurs à nourrir des poules. Ce principe eft un des plus fimples dans la légillation, & celui qui prévaut dans tous les états. éclairés, quoiqu'on ne l'y fuive pas avec autant d'exactitude & d'intelligence qu'en Prufe. On fait qu'en Angleterre les douanes & l'excife tom bent directement fur le boire & le manger, & qu'on dit proverbialement en Hollande, que de chaque plat de poiffon qu'on y mange, on paie à l'état cinq parties & une au marchand qui l'a vendu. “

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L'auteur fe trompe fouvent encore au sujet du fyftême de finances des Anglois & de leur administration. Il n'eft pas favorable à la France. Il prétend qu'elle a facrifié fa puiffance continentale à l'indépendance de l'Amérique & à la fupériorité de fa marine, &c.

Il nous refte à présenter un échantillon du talent descriptif de M. le baron de Riesbeck: voici ce qu'il écrit de Saltzbourg.

"Ce fut avec le plus grand plaifir que je voyageai dans ce pays romanefque. Un jour étant campé fur la pointe d'un vafte rocher, je vis fous moi des nuages entaffés, des plaines fans bornes, des lacs innombrables, des rivieres, des ruiffeaux, des vallées d'une profondeur effroyable, & les fommets nuds des rochers élevés de granits... Quelquefois je me logeois dans le creux d'une nontagne, ou dans la hutte d'une bergere qui demeure durant l'été dans ces régions fouterraines, s'il eft permis de parler ainfi & n'eft vifitée que par fon amant, qui gravit trois ou quatre milles de montagne pour arriver à elle, par quelque chaffeur de chevres fauvages ຫ par quelque chevalier fourvoyé comme moi. "

En général, il y a des fautes dans l'ouvrage de M. de Riesbeck, mais elles font rachetées par des idées neuves ou inftructives que l'on ne trouve point dans ces infipides copies où un pefant imitateur craint de perdre fon original un inftant de vue.

(Cenfeur univerfel anglois; Journal encyclopédique.)

INSTITUTS politiques & militaires de Tamerlan, proprement appellé Timour, écrits par lui-même en mogol, & traduits en françois fur la verfion perfane d'Abou-Taleb al Hoffeini, avec la vie de ce conquérant d'après les meilleurs auteurs orien taux ; des notes & des tables hiftorique, géographique, &c. par L. LANGLÈS, officier de NN. SS. les maréchaux de France. A Paris, chez Lottin de S. Germain, libraire & imprimeur ordinaire de la ville, rue S. André-des-Arts } Didot, fils aîné, libraire, rue Dauphine, No. 116; Née de la Rochelle, libraire, rue du Hurepoix, 1787. Avec approbation & privilege du roi. Un vol. In-8vo. de 522 pag.

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ET ouvrage, attribué à Tamerlan, a été compofé en langue mogole, & traduit en perfan par un auteur nommé Abou-taleb; on n'en connoit qu'un feul manuscrit, qui se trouve en Angleterre, dans la bibliotheque du docteur Hunter. M. White, profeffeur d'arabe à Oxford, l'a fait imprimer avec des notes & une table géographique, & M. le major Davy y a joint une traduction angloise, & c'eft d'après cette édition que M. Langlès a entrepris d'en donner une traduction françoise. Il convient que cette traduction eft affez exacte, mais il affure y avoir apperçu quelques contre-fens qu'il a corrigés,

& divers endroits obfcurs qu'il a éclaircis; de plus, qu'il a fait plufieurs reftitutions dans le texte perfan à tout ce travail il a joint différentes notes qui, dit-il, fuffifent pour le mettre à l'a bri de l'inculpation du plagiat. Comme on n'a qu'un feul exemplaire de cet ouvrage, & que le traducteur françois n'a pu comparer l'imprimé avec le manufcrit original, ni avec aucun autre, il paroît difficile de hafarder des corrections, c'est ce qui a augmenté les difficultés de fon travail il penfe même qu'il eft absolument impoffible de donner une traduction de cet ouvrage d'après la verfion angloife, fi l'on ne confulte pas le texte. Il refte fur cet ouvrage une difficulté plus importante eft-il de Tamerlan? M. Langlès pour y répondre, transcrit dans La préface tout ce que M. le major Davy a écrit fur ce fujet. Celui-ci affure qu'il ne produira aucune preuve hiftorique de l'authenticité de ces inftituts, & en effet il ne propofe à cet égard que des conjectures qui ne levent point les doutes que nous pourrions avoir. On peut lire dans l'ouvrage de M. Langlès tout ce que M. Davý dit à ce fujet. Ce dernier eft perfuadé cependant que c'est l'ouvrage de Tamerlan, & M. Langlès adopte fon fentiment. Nous ne nous permettrons fur tout ceci qu'une feule obfervation. Les preuves qu'on apporte pour appuyer l'au` thenticité de cette production, réfifteroient-elle's à une difcuffion approfondie? Que de chofes dans ces inftituts font difparate avec la façon de fe conduire dé Tamerlan! Il eft vrai qu'il ne feroit pas le premier écrivain dont la vie &

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