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BAYERISCHE

STAATS-
BIBLIOTHEK
MUENCHEN/

LE DRAME

DE QUATRE-VINGT-TREIZE.

SOMMAIRE. Le roi est revenu à Paris.

tionale. La nation. Le lion et le chien.

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Cocarde na-
Marat.

La

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Abandon de Versailles. Made

guerre aux mots.
moiselle de Montansier. - Mirabeau. ·
Le boulanger François.

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La loi martiale.

Le boulanger à la lan

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La loi martiale demandée, discutée et

Fleur d'Epine.

Secours à la veuve Fran

Texte de la loi martiale.
Mirabeau. Sa crainte.

LE DRAME, T. 1.

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Les caricatures. Les biens du clergé.

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L'évêque

d'Autun.
mort. - Le manége. Les chevaux.

Vacance des parlements. · Les lettres de

L'affiche de

théâtre. - Les acteurs. Les Bais. Les Noirs. Les Impartiaux.

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Nous aurions pu intituler cet ouvrage : Louis XVI et la Révolution, parce qu'effectivement à partir du moment où nous commençons notre récit, 6 octobre 1789, Louis XVI et la révolution sont bien en pré

sence.

En effet, le retour du roi à Paris, au milieu de ce peuple qui l'a reconquis, comme dit Bailly, est le complément logique du mouvement insurrectionnel qui a pris la Bastille et force le roi de quitter momentanément Versailles, pour venir à l'hôtel de ville reconnaître la cocarde tricolore comme la cocarde de la nation.

Remarquez la valeur que prennent les mots : la cocarde tricolore n'est pas la cocarde de la France, c'est la cocarde nationale, c'est-à-dire la cocarde de la nation.

Il commence donc à exister en France quelque chose de plus avancé que la France, quelque chose qui existait et dont on ignorait l'existence, quelque

chose qui point, qui sort de terre, qui apparaît et dont on salue l'apparition.

Ce quelque chose, c'est la nation.

Puis au sein de la nation autre chose encore. Un pouvoir qui grandit en un instant, qui, inconnu la veille, sera le lendemain l'égal de la royauté; qui, le surlendemain, sera son maître.

Ce pouvoir, c'est l'Assemblée nationale.

Aussi, quand le roi quitte Versailles, vous allez voir l'Assemblée suivre le roi.

Ce terrible pouvoir qui grandit, ne quittera plus ce faible pouvoir qui tombe.

Assemblée nationale, elle le protége.

Assemblée législative, elle lutte contre lui.

Convention nationale, elle l'étouffe.

Tant que la royauté avait séjourné à Versailles avec les Broglie, les Bezenval et les Lambesc, la royauté était retranchée contre le peuple. Et le peuple était le serf de la royauté.

Mais le peuple a pris Versailles, comme il a pris la Bastille, comme il prendra les Tuileries. Le roi est le mandataire du peuple.

Vous rappelez-vous avoir vu au jardin des Plantes, enfermé dans la même cage, ce lion fier et puissant, qui caressait de la patte un pauvre petit chien tout. tremblant? car il ne pouvait croire à la clémence de son terrible compagnon.

Eh bien! c'est le peuple et la royauté.

Seulement, comme çe lion, quand on lui donna ce chien, le peuple fut enchanté; quand il fut maître de son roi, il commença par jouer avec lui, par le caresser, par hurler d'aise aux caresses qu'il en reçut.

En effet, le roi installé aux Tuileries, le jardin fut

encombré non pas de curieux, mais de fidèles sujets voulant voir le roi.

A cette époque, tout le monde est encore royaliste, excepté Camille Desmoulins, qui est déjà républicain, et Marat qui se transforme.

Soyez tranquille, nous allons parler de Marat, cette puissante individualité qui, pendant ses quatre ans de royauté démagogique, n'a voulu s'allier avec aucun principe, et qui fait répondre à Camille Desmoulins et à Fréron, qui lui proposent de fondre l'Ami du peuple avec la Tribune des Patriotes:

-L'aigle est toujours seul, mais le dindon fait troupe.

Seulement son tour n'est pas encore arrivé, et il faut que nous revenions d'abord à l'Assemblée nationale.

Le roi parti, l'Assemblée s'occupa de le suivre. Le 8 elle envoie une députation pour choisir le local provisoire de ses séances, jusqu'à ce que le manége des Tuileries, qui lui est destiné, soit prêt à la

recevoir.

La députation choisit pour son local provisoire la salle de l'archevêché.

En attendant, l'Assemblée fait la guerre aux mots. Elle change par un décret le titre de Roi de France et de Navarre en celui de Roi des Français.

Elle proscrit les formules royales de notre science certaine et pleine puissance, et car tel est notre bon plaisir, et décide qu'à ces formules seront substituées celles-ci :

Louis, par la grâce de Dieu, et par la loi constitutionnelle de l'État.

Puis, le 19, elle vient s'établir dans la salle de l'ar

chevêché, tant elle a hâte de se rapprocher de son roi, ou plutôt de veiller sur son prisonnier.

De ce moment commence l'agonie de ce favori sans mérite qu'on appelle Versailles. Versailles vivait de la royauté, la royauté le quitte et Versailles s'en va mourant. La planète entraîne les satellites, les courtisans s'en éloignent, les familles riches l'abandonnent, et mademoiselle de Montansier, elle-même, directrice du théâtre, se déclare comme l'Assemblée nationale, inséparable de Sa Majesté, et accompagne Sa Majesté à Paris.

Aussi voyez, voici les deux pouvoirs à Paris, le roi dans son château, l'Assemblée dans son archevêché; tous deux ont une garde.

Consignons ici les événements qui surgirent entre le 19 octobre, jour de l'entrée de l'Assemblée nationale à l'archevêché, et le 9 novembre, jour de son installation au manége.

Le retour du boulanger, de la boulangère, du petit mitron et des soixante voitures de farine qui les suivaient, n'avait pas, comme on le pense bien, suffi pour faire disparaître la famine; des attroupements avaient eu lieu à la porte des boulangers, mais il n'y avait rien à faire contre ces attroupements, le droit de réunion étant consacré par la déclaration des droits de l'homme.

Déjà, le 14 octobre, Mirabeau, en relation avec la cour au parti de laquelle il allait passer, Mirabeau, disons-nous, avait proposé la loi martiale, mais cette loi martiale portait une grave atteinte à l'esprit de la Révolution et l'Assemblée nationale n'avait point osé l'adopter.

Cependant, la cour avait grand besoin que cette loi passât.

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