صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

qo'y prononça un nommé Wraxall, nouvellement élu membre de cette chambre. Sous le prétexte de difcuter les véritables intérêts de la Grande-Bre-, tagne, & de lui tracer la route qu'elle doit tenir pour ranimer fon existence politique par le choix d'un allié puiffant, cet homme a paffé en revue tous les potentats de l'Europe, & il a pouffé la témérité jufqu'à apprécier leur caractere, leurs talens, leurs reffources, dans les termes les plus injuftes & les moins mefurés. Il a employé furtout les couleurs les plus faufles & les plus odieufes pour peindre un des grands princes que l'Allemagne ait jamais vu naître & regner. Nous cuffions donné un extrait de ce difcours extraordinairement fanatique, fi nous n'euffions craint de fouiller ce Journal, qui tant de fois a préfenté les traits touchans & vrais des talens & des vertus. Paudacieux membre des communes s'eft permis d'attaquer. Sa puniffable harangue ne peut qu'accroître l'indignation des nations étrangeres contre un peuple orgueilleux dont la conduite. &la licence effrénée annoncent le terme fatal d'une longue fuite de profpérités.

que

Parmi la foule de brochures qui paroiffent en Hollande, fur les affaires actuelles, on en diftingue une, originairement écrite en langue hollandoife, & qui vient d'être traduite en françois fur la 3me. edition; elle a pour titre: Syfteme politique de la régence d'Amfterdam, expofe dans un vrai jour, & fa conduite juftifiée avec décen-. ce contre l'accufation du chevalier Yorcke, dans une lettre à un membre de la régence de Zélan de en date du 2 Décembre 1780.

[ocr errors]

Suivant l'auteur, le fyftême politique de la régence d'Amfterdam confifte fimplement à prévenir de tout fon pouvoir, & par toute fon influen ce, que la république ne foit entraînée dans les querelles qui s'élevent entre fes voifins. C'est pour

cela que dans la guerre de 1756 elle a eu le crédit d'empêcher que l'état ne fournit à l'Angleterre les fecours ftipulés, attendu que les Anglois étant les agreffeurs en Europe, ce n'étoit pas le cafus fœderis. C'eft d'après ce même plan «qu'en voyant, dit l'auteur, les troubles de l'Amérique éclater & augmenter, la régence d'Amfterdam a travaillé & infifté auffi fortement que jamais pour qu'on s'en tînt à ces fages & heureufes mefures qui lui avoient réussi au-delà de fes efpérances. Il n'eft pas même étonnant, continue-t-il, que cette conduite ait tellement déplu en Angleterre, qu'on y a reffufcité les vieilles accufations, & cherché de nouveau à rendre notre régence odieufe & fufpecte de menées illicites avec l'ennemie naturelle de l'Angleterre. Rien, n'eft plus facile que de diffiper de pareilles accufations; l'on n'a qu'à fe rappeller que le véritable & unique fyftême politique d'Amfterdam. a été & fera toujours de maintenir la bonne intelligence & l'amitié de la France, auffi bien que, celle de l'Angleterre, & d'en refferrer de plus en plus les liens, fans cependant facrifier la liberté & l'indépendance de l'état aux vues particulieres de l'un ou l'autre royaume. Voilà ce que nos régens penfent devoir à eux-mêmes, à la patrie en général, & en particulier à l'illuftre maifon d'Orange, dont les intérêts font tellement liés avec ceux de l'état, depuis que la dignité ftathoudérienne eft déclarée héréditaire, qu'on ne peut donner atteinte aux uns fans que le contrecoup ne porte fur les autres ».

L'auteur, paffant enfuite à la juftification de la conduite de MM. d'Amfterdam, expofe les objections que l'on a formées contre la légalité de cette conduite, pour avoir lieu de les réfuter.

Nous ne voulons point, dira-t-on, attaquer la fidélité & la vérité de cet expofé. Mais ce tableau

[ocr errors]

s'accorde-t-il avec la correfpondance fecrete que MM. d'Amfterdam ont liée dès l'an 1778 avec des émiaires américains, au point d'avoir déjà préparé le plan d'un traité de commerce, fans en avoir fait l'ouverture aux autres membres de la confédération? Voilà, pour parler franchement, qui prouve qu'Amfterdam s'arroge auffi bien fur les autres corps politiques de la Hollande que fur les états des autres provinces, une fupériorité qui va beaucoup trop loin, puifqu'il s'agit ici d'un traité particulier que l'union d'Utrecht défend, en un mot, d'une démarche que le chevalier Yorcke ne crains pas de représenter comme étant fans exemple dans les annales de la république.

[ocr errors]

« Je vais commencer par répondre à ce qui concerne la prétendue fupériorité qu'Amfterdam s'arrogeroit en ne déférant pas affez aux égards qu'elle doit à fes confédérés. Je remarquerai d'abord, en peu de mots, qu'en raisonnant de cette maniere on donneroit une tournure abfolument fauffe & odieufe aux procédés les plus innocens qui furent jamais. Jamais la correfpondance préliminaire dont on fe plaint, n'a été ouverte, ni continuée directement, ou indirectement, avec des vues auffi injurieufes aux autres confédérés. Une fuppofition pareille est réellement une injure que MM. d'Amfterdam ne méritent aucunement. On n'a qu'à jetter un coup d'œil fur le plan prépa ratoire du traité : on verra que la ville ne s'y réferve aucun avantage particulier & exclufif. On y verra qu'elle n'a pour objet que le bien commun de la patrie en général. De mépriables intérêts particuliers, de fourdes menées pour fupplanter, des projets de facrifier les intérêts généraux de l'état aux intérêts particuliers de la ville, n'ont point été les mobiles de leur conduite. On peut affurer qu'ils ont rempli avec la derniere fidélité les devoirs qu'impofe la confédération. Ainfi la régence d'Amfterdam a tous les droits de

demander qu'on la déclare innocente de toutes vues baffes & obliques ».

,

Mais pourquoi, dira-t-on, n'en a-t-elle fait aucune communication aux autres membres des corps politiques de l'état ? Je réponds, quand même cela auroit pu fe faire, eût-il été prudent, eûtil été politique de le tenter? Ne valoit-il pas mieux, voiler entierement ce fecret aux membres des états pour leur laiffer l'entiere liberté d'avouer ou de défavouer cette conduite, fuivant que les circonftances, les tems & les intérêts de la patrie l'exigeroient? Et s'il eft permis de hazarder des conjedures, je crois que les bourgmeftres n'ont pas eu d'autres raifons de le dérober également à la connoiffance du fénat d'Amfter lam pour leur laisser auffi leur entiere liberté. Quoi qu'il en foit, on a cru que c'étoit le parti le plus convenable. Je vais prouver maintenant que ce procédé n'étoit ni injurieux aux confédérés, ni dérogatoire à l'union qui eft la bafe & le fondement de cette république. C'eft ce que l'écrivain prouve par une foule d'exemples tirés des annales de la république, qu'il feroit trop long de citer ici.

BERLIN (le 24 Février. ) Le roi a nommé fon envoyé extraordinaire à la cour de Madrid M. Ellerman, Hambourgeois, auquel S. M. a accordé des lettres de nobleffe. Cette nomination semble confirmer que l'intention du roi eft d'étendre le commerce de fes états, déjà très-considérable, furtout en toiles de Siléfie, avec le royaume d'Espagne.

S. M. va faire conftruire à fes frais, près du bailliage de Fréderichfthal, une manufacture où l'on travaillera toutes les pieces qui ont rapport à l'horlogerie; & dans les environs de cette manufacture, on bâtira une vingtaine de maisons pour loger les artiftes qui feront appellés de l'é

sranges,

Le luxe ayant confondu les états & les rangs prefqu'autant ici que dans le pays même où les frivolités de mode prennent naiffance, on parle d'une loi fomptuaire qui établira d'abord la différence qui doit regner entre les habillemens des bourgeoifes & ceux des fervantes. On préfume que cette loi occafionnera quelques changemens dans les manufactures de coton.

Dans la féance de l'académie royale des fciences du 8 de ce mois, M. Taffart, sculpteur du roi, a préfenté une lettre de S. M. qui lui enjoint de placer dans la falle de fes affemblées le bufte de M. de Voltaire, comme un monument la gloire de ce grand homme. Ce bufte, exécuté en marbre blanc, fait honneur au cifeau de M. Houdon,

MUNICH (le 20 Février.) M. Michel de Bergmann, bourgmeftre & grand juge de la ville de Munich, ainfi qu'adminiftrateur de l'hôpital des enfans-trouvés, avoit publié, il y a quelque tems, un ouvrage en faveur de ces victimes du libertinage, où déployant les plus grands fenti mens d'humanité, il déploroit le malheur de ces enfans exclus par leur naiffance de tout emploi quelconque, & privés du droit de pouvoir apprendre quelque métier.

[ocr errors]

L'électeur Palatin, notre fouverain, ayant lu cet ouvrage, a approuvé le zele de ce citoyen bienfaifant, &, par une ordonnance du 29 Décembre dernier a daigné accorder des lettres de légitimation en faveur de ces enfans trouvés, actuellement ici dans l'hôpital du St. Efprit; & pour mieux remplir les vues fages de celui qui en eft l'adminiftrateur, pour les rendre habiles à apprendre des métiers, S. A. S. ftatue & déclare que ceux qui y font, & qui y viendront à l'avenir, feront, dès leur entrée en cette maifon

« السابقةمتابعة »