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quelles font les fàretés qui vous refteroient, même pour la jouiffance des confolations que vous recevez de cette religion pour laquelle vos peres ont bravé l'Océan? Des idolatres, des déferts? Sçavez-vous que l'œil qui guide cette plume, a vu tout récemment votre vil & lâche congrès à la meffe, priant pour l'ame d'un catholique romain en purgatoire, participant aux rits d'une églife conare la corruption anti-chrétienne, de laquelle vos pieux ancêrres euffent fait des proteftations fcellées de leur fang? Quant à vous qui avez été foldats dans l'armée continentale, peut-il vous manquer aujourd'hui des preuves que les fonds de votre pays font épuifés, ou que ceux qui en ont l'adminiftation, les ont appliqués à leurs ufages particuliers? Gertainement dans l'un ou l'autre cas vous ne pouvez continuer de les fervir avec honneur ou profit; cependant, jufqu'à préfent vous les avez foutenus dans l'exercice de cette cruauté qui ( avec une indifférence égale pour votre fang, vos travaux & pour ceux des autres) dévore un pays qui, du moment où vous quitterez leurs drapeaux, fera fouftrait à leur tyrannie. Mais à quoi fervent les raifonnemens pour ceux qui éprouvent infinitment plus de mifere qu'il n'eft au pouvoir de la langue de l'exprimer: je me bornerai à promettre la réception la plus affectueufe, les plus grands égards à tous ceux qui font difpofés à fe joindre à moi dans les mesures néceffaires pour mettre un terme à nos affli&ions, qui, tout infupportables qu'elles font, ne peuveut que continuer de s'accroître jufqu'à ce que nous ayons la fageffe (dont l'frlande a donné récemment l'exemple) de nous contenter de la liberté de la mere contrée, qui continue de nous of frir fa protection avec la reftauration immédiate de nos anciens privileges civils & facrés, & une exemption perpétuelle de toutes taxes à l'exception de celles que uous jugerons convenable de nous impofer nous-mêmes. Fait à New-Yorck, le 20 Octobre 1780.

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(Signé)

HOLLAND E.

B. ARNOLD.

LA-HAYE (le 5 Janvier.) Le chevalier Yorke, ambaffadeur extraordinaire & plénipotentiaire d'Angleterre, eft parti d'ici, fans prendre congé, le 25 du mois dernier, à7 heures du matin. Cependant on obferve que ce ministre ne s'éloi

gne qu'à petites journées, & qu'il prend un chemin détourné, pour fe rendre en Angleterre. Il a paffé toute la journée du 25 à Rotterdam; le 26, il coucha à Slydrecht, village près de Dordrecht; le 27, il continua fa route fur Breda, pour paffer, dit-on, delà à Bruxelles, & y attendre de nouveaux ordres de fa cour, avant que de s'embarquer.

L'exprès qui a apporté à ce miniftre l'ordre de quitter La-Haye, étoit parti d'Angleterre le 16 Décembre; mais le vent contraire l'obligea jufqu'à deux fois de retourner, étant déjà la premiere fois près de la côte de Hollande, de forte qu'il arriva à La-Haye que le 23 fort card, & peu avant la réception des lettres de Londres des 15 & 19. Cette circonftance prouve de nouveau que ce n'eft nullement un refus de fatisfaire aux plaintes de la Grande-Bretagne, relativement au plan d'un traité avec l'Amérique, qui l'a déterminée à rompre avec les Provinces-Unies, mais uniquement leur accellion à la neutralité-armée. La cour de Londres ne pouvoit encore avoir alors la réponse des Etats-Généraux au second méinoire du chevalier Yorke, préfenté le 12 Décembre. Elle étoit moins encore inftruite de la réfolution des états de Hollande de demander l'avis d'une cour de justice éclairée & impartiale, avant de prononcer, fur la requifition d'une puif fance étrangere, un arrêt rigoureux contre des membres diftingués de leur fouveraineté indépendante.

Depuis le départ du chevalier Yorke, il a déjà été expédié par des pinques de Schevening deux exprès avec des dépêches importantes pour Angleterre les premieres contiennent, dit-on, la réponse provifoire de de L. H. P. au dernier mémoire de l'ambaffadeur; les fecondes, leur réfolution pour rappeller immédiatement le comte

:

de Welderen, leur envoyé près de S. M. Brit. Il paroît néanmoins, qu'il reste encore des efpérances, quoique très-foibles, d'un accommodement. Une lettre de Douvres, du 21 Décembre, porte qu'on y avoit été informé par exprès, « que, malgré la proximité d'une rupture entre les deux nations, l'on obferveroit rigoureusement le traité de Breda de 1667; qu'en conféquence les vaiffeaux qui fe trouveroient dans les ports refpectifs au moment de la déclaration de guerre, en pourroient librement partir, & qu'il feroit donné un délai de 6 mois pour retirer réciproquement les effets de chez l'ennemi ». Ainli la nouvelle de la faifie des vaiffeaux hollandois dans la i amife,annoncée par des lettres particulieres de Londres du 21, paroît avoir été prématurée. Ce qui le confirme, eft l'arrivée à Rotterdam d'un navire parti de Gravefend le 21, avec 20 autres bâtimens de notre nation. D'un autre côté, l'on écrit d'Oftende, que deux cortaires anglois qui y mouilloient, avoient reçu des lettres de marque pour courir fus aux vaiffeaux portant pavilion de la république, & qu'un paquebot arrivé à Oftende en avoit vu conduire 4 à Ramfgate.

La premiere pinque qui étoit partie de Schevening, avec un exprès de L. H. P., pour Londres, en eft revenue le 28. L'équipage rapporte qu'en approchant des côtes d'Angleterre, ellea été prise & conduite par un navire deguerre dans un village près de Londres, où l'exprès ayant été débarqué, avoit continué fa route vers Londres. L'équipage de cette pinque, qui a été 24 heures à bord du navire de guerre, fe plaint du traitement des Anglois à l'égard de la nourriture; mais il est de

retour en bon état.

Le 26, le prince Stadhouder a propofé à l'affemblée des états-généraux, que, l'année derniere, il avoit déjà fait part aux provinces refpectives

qu'il étoit d'avis que l'on équipâr 50 à 60 navires, & que l'on augmentât les forces de terre jufqu'à 50 à 60, ooo hommes.

Que les places frontieres fuffent miles dans un état convenable de défenfe, & les magafins pourvus des munitions de guerre néceffaires afin de maintenir la république dans fes droits légitimes. Qu'il avoit vu avec plaifir que, pour ce qui concerne la marine, elle avoit été mife en quelque maniere en meilleur état, & qu'il fe flattoit que, puifque l'on ne pouvoit pas être actuellement trop fur les gardes, les états de toutes les provinces la renforceroient avec une ardeur redoublée pour l'année prochaine. Qu'il étoit pareillement néceffaire de mettre la république dans un état convenable de défense du côté de la terre, & qu'il efpérait qu'à préfent on fongeroit férieusement à augmenter les fortifications, & à pourvoir les magafins du néceffaire, & que les provinces refpectives réfoudroient tout cela; qu'autrement il ne pouvoit répondre des fuites, & jugeoit qu'il étoit de fon devoir de mettre fous les yeux des confédérés, fuivant la vérité, la fituation de la république ; & qu'ainfi on ne pourroit lui rien imputer', vu qu'il avoit averti d'avance, au cas que la république vînt à fouffrir quelque dommage par la négligence, & enfin que fes propofitions actuelles dans ces dangereufes circonftances trouveroient plus d'influence près des confédérés refpectifs, que par le paffé, tandis que, fi elles avoient été fuivies on pouvoit avoir droit de s'attendre · que les puiffances belligérantes auroient plus ménagé la république...

S. A. S. ayant été remerciée par L. H. P. pour fon zele affidu, & fon foin à maintenir P'état dans la jouiffance de fa liberté & de fon indépendance, il a été réfolu « qu'il feroit fait

part aux provinces refpectives de ce qui venoit d'être propofé & repréfenté; que S. A. S., animée de l'amour le plus pur pour la patrie, infifte actuellement & avec raifon, vu que le péril annoncé menace, & que la guerre paroît inévitable, afin de réunir tous leurs efforts pour conjurer le danger imminent, & par-là, ainfi que par le courage & la prudence réunies, en préferver la république ; que la marine n'eft pas encore fuffifante pour protéger dans toutes fes branches le commerce, la fource du bonheur de l'état, & couvrir contre toute attaque toutes les poffeffions dans les Indes orientales & occidentales. Que par ces motifs L. H. P. fe trouvoient obligées de prier les confédérés, de la maniere la plus amicale & la plus preffante de fixer le plutôt poffible leur attention fur ces objets, vu que l'orage qui s'éleve du côté de la mer, pourroit fort facilement, par une tournure imprévue, être porté fur le continent, &, par conféquent, qu'une augmentation dans les forces de terre étoit auffi néceffaire que dans la marine... Qu'ainfi L. H. P. fe flattent que, puifqu'il n'eft plus au pouvoir de la république d'opter entre la paix ou la guerre, les confédérés refpectifs tenteront tout pour défendre avec union, force & cordialité, la chere patrie, avec tout ce qu'elle contient de cher & de précieux ».

Le 28, le confeil d'état de la république, ayant le prince Stadhouder à la tête, a préfenté, avec les formalités ufitées, aux Etats-Généraux la pétition ou l'état de guerre pour l'année 1781. On apprend que les dépenfes de la marine en forment une partie confidérable, notre gouvernement étant réfolu à maintenir par tous les moyens convenables la dignité de fon pavillon & la fûreté de la navigation & du coin

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