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eu lieu que par la négligence de cette précau tion.

Le 13 de ce mois, on a commencé à avoir recours au lavage pour le nettoiement d'une par'tie de la rue St. Honoré. Le 16 & le 17, il a eu licu dans toute fa longueur depuis la rue du Four jufqu'à St. Florentin, & l'on y a compris les rues de la Monncie, du Roule & FroidManteau. Cet effai a eu un fuccès complet, & on ne peut que s'applaudir de ce moyen. En effet, le ruiffeau de la rue St. Honoré, conftamment boueux, eft maintenant tel qu'à la fuite d'un orage. Il y a lieu de préfumer que les habitars de ce quartier, plus particulierement intéreffés à cette opération, de laquelle il réfulte pour eux propreté & falubrité, fe prêteront plus qu'ils ne l'ont fait à ce fervice, qui exige le concours & l'intelligence de tous; ce qui confifte 1o. à ne point porter, comme la plupart continuent de le faire, les ordures au ruiffeau, mais à les garder aux portes des maifons; 2°. à ba layer en même tems & à pouffer la molange directement au ruiffeau, fans fe donner la peine de la mettre en tas, fa liquidité furtout s'y oppofant; 3. enfin, à jetter de l'eau, foir en balayant, foit le balayage fait, pour faciliter l'écoulement. Ce qu'il y a de certain, c'eft qu'on refpire dans la rue St. Honoré un air plus pur, & qu'on ne fent plus cette odeur de boue quí féjournoit continuellement dans les ruiffeaux. Ce fervice, moins embarraffant qu'on ne l'avoit imaginé, finira par l'être beaucoup moins encore, lorf qu'une fois les rues feront nettoyées à fond, ce qui eft l'affaire de peu de jours, & furtout lorfque les habitans voudront bien y contribuer.

Dix jeunes gens ayant fait la partie d'ailer dîner au moulin de Javelle, partirent le 3 de ce mois dans une petite chaloupe. Au lieu de s'ar

rêter à l'endroit convenu, on alla jusqu'à Seve, où l'on aborda au port où la galiote débarque ordinairement. Il avoit été décidé, avant le départ, qu'on ne fe ferviroit pas de la chaloupe pour revenir. Pendant le dîner, deux ou trois imprudens changerent d'idée, & déterminerent tous les convives, à l'exception de trois, à remonter la riviere. En conféquence, on loua dans le village un cheval & un conduteur; on attacha au haut d'un mât de quinze pieds, qui dominoit le petit bâtiment, une corde mince & ufée. Sept s'embarquent, la chaloupe démarre & s'éloigne da bord; le cheval part, & du pre.nier coup de collier renverfe le bateau, trop léger pour réfifter à cet effort. Au fecond, la corde caffe, & la goniole, déjà pleine d'eau, part avec rapidité fous une des arches du pont de Seve. Deux des infortunés, enfermés dans cette gondole out affez de préfence d'efprit pour caffer les carreaux de verre dont elle étoit entourée; ils paffent par les enbrafures des croifées, s'attachent au mât, & ont été fauvés. Les cinq autres ont été noyés. Cet accident et d'autant plus affreux, que le plus âgé de ces malheureux n'avoit que vingt ans. De ce nombre est M. Caperonier, qui avoit fuccédé à fon pere dans les places de profeffeur du grec au college royal, & à la bibliotheque royale, jeune homme de la plus grande efpérance & à qui fa chaloupe appartenoit.

On dit que M. de Beaumarchais, déjà connu par fes écrits, vient de reparoître fur la fcene par la publication d'un mémoire en faveur d'une Dame qui, par une fuite de fes li ifons avec le fils d'un riche négociant de Marfelle eft accouchée de deux garçons. Son amant, qui étoit tetourné à Marfeille, lui avoit écrit pendant fa groffeffe, que fi eile lui donnoit un garçon,

il lui enverroit 20 mille écus. La Dame ayant fait deux garçons, demande le double de cette fomme; mais le jeune négociant foutient que, puifqu'elle a fait deux garçons, & qu'il n'en avoit demandé qu'un, il eft dégagé de fa parole. La Dame doit le citer au tribunal de la juftice.

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On mande d'Auxerre que, le 20 Octobre, un bateau chargé de 6 ou 700 feuillettes de vin parti le même jour de cette ville, fut pouffé par la violence des eaux fur une des arches du pont de Ville-Neuve le Roi. Le conducteur principal, qui voulut, par fa manœuvre rêter les efforts, fut coupé en deux, & auffitôt le bâtiment s'entr'ouvrit, & la charge coula à fond. Cet homme qui eft d'Auxerre & nommé Millon, âgé de 40 ans, eft le feul à qui ce malheur ait coûté la vie. Les autres mariniers qui fe font trouvés fur ce bateau, ont regagné le bord à la nage. Cette infortunée vic time laiffe dix enfans vivans, & une veuve enceinte. Cet événement tragique a difpofé les cœurs à la pitié, & ouvert les bourfes de tous les gens riches. Le digne & vertueux prélat qui eft à la tête de ce diocefe, ne s'eft pas borné à donner des larmes au malheur de Millon : il verfé fes largeffes fur toute cette famille défolée, qui ne tiroit fa fubfiftance que du travail du pere; il a promis de la recommander au miniftere. On a retiré de l'eau la plus grande partie du vin.

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La nuit du deux au trois de ce mois brifé la porte collatérale de la paroiffe de NotreDame du Til, diftante de Beauvais d'un demiquart de lieue; cette porte étoit fermée par une barre de fer de trois pouces d'épaiffeur. On a pris dans l'œuvre, de l'argent, ainfi que quatre chandeliers argentés, & deux croix garnies de pierres faufles. Après avoir eu brifé le

tabernacle du maître-antel, on en a enlevé l'or tenfoir & le ciboire, où étoient des hofties confacrées, qu'on a renverfées, & qui ont été trouvées le lendemain matin avec les débris du tabernacle. Les renfeignemens fur ce crime fe bornent à fçavoir que trois hommes ont le foir rodé autour de l'églife. Les religieux de l'abbaye de St. Lucien, feigneur de cette paroiffe, ont été proceffionnellement relever les hofties confacrées, & ont fait dire les prieres des quarante heures. Le jour de la conception, M, Févêque de Beauvais s'eft rendu à l'abbaye, d'où il eft forti proceffionnellement, accompagné de tous les religieux, d'un nombreux clergé, de plufieurs chanoines de Beauvais, des officiers du préfidial, & d'un grand concours de notables, par quatre defquels le dais a été porté à la paroiffe; il y a eu falut, & l'évêque a fait la bé nédiction du tabernacle,

L'académie royale des inferiptions & belleslettres, dans fon affemblée du 28 Novembre élut pour académicien affocié l'abbé Brotier, à la place vacante par la promotion de M. Gaillard à la penfion.On affure que cette compagnie fçavante à arrêté de s'oppofer dorénavant à ce qu'aucun de fes membres afpirât au fauteuil de l'académie françoise.

Le 30 du même mois, l'académie françoise a élu, avec l'agrément du roi, M. le Mierre, & le comte de Treffan, qui fuccedent, l'un à l'abbé Batteux, & l'autre à l'abbé de Condillac.

On écrit de Boulogne-fur-mer, que l'évêque de ce diocefe, defirant d'y faire fleurir la vertu vient d'établir dans chaque paroiffe où ce prélat eft feigneur, un prix de fageffe, fous le nom de prix de la Rofiere, en faveur des filles pauvres & vertueuses. Le prix eft de 100 écus,

& celui de la paroiffe St. Nicolas de la ville épifcopale eft de 500 liv. Le jour de la fête de ce faint, on a célébré la premiere de ces fêtes dans cette paroiffe. Parmi les trois filles qui avoient été préfentées à l'évêque comme les plus vertueufes, il a cru devoir la préférence à celle qui, à mérite égal, étoit orpheline de pere & de mere, qu'elle avoit perdus à l'âge de 16 ans, & qui, quoique privée des fecours de trois fieres, matelots au fervice de S. M., & vivant feule, n'a dû fa fubfiftance qu'à fon travail, & l'eftime publique qu'à fes vertus. Le prélat a prononcé à cette cérémonie un difcours touchant, & digne de fon objet.

C'est prématurément que l'on a annoncé la conclufion du mariage de la bateliere de Grandville. Voici à ce fujet une lettre de cette ville en date du 2 Décembre, & adreffée aux auteurs du Journal de Paris.

«Encore de nouveaux détails, Messieurs, fur notre bonne amie la bateliere de Grandville. Elle eft fur le point d'être unie à son amant. La maifon de ville & les officiers du régiment de Berwick fe propofent d'affifter à la cérémonie. Rofe fera conduite à l'autel par le maire de Grandville, & ramenée chez elle par le colonel en second de Berwick, précédé de la mufique de fon régiment. On diroit que toute la province doit jouer un rôle à cette fête: on defiraroit beaucoup que vous y euffiez part; mais une jouiflance que je peux vous procurer d'ici, c'est en vous envoyant la lifte des bienfaiteurs de Rofe. Elle commence par le nom de notre au

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gufte monarque dont les intentions ont été. remplies par fes miniftres avec un zele qui nous auroit étonnés, s'ils ne nous avoient déjà ac-. coutumés à les voir folliciter eux-mêmes des récompenfes pour la vertu. Mgr. le prince de

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