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on le foupçonne perdu à la côte de Hollande. La Subtite, autre corfaire de Dunkerque, y a débarqué, le même jour 29, fept Anglois pro venant de deux prifes qu'il a expédiées pour un des ports de la Manche.

Il est entré à Morlaix, le rer. Décembre, une prife angloife, faire la veille, à la hauteur de Ster pointe, par le corfaire de Dunkerque la Civilité. C'eft le Neptune de Londres, de 500 tonneaux percé pour 22 canons mais n'en portant que de 6 livres de balles. Cette prife faifoit partie d'un convoi destiné pour New Yorck, forti de Ply mouth, le 29 Novembre, fous la conduite de 8 vaiffeaux de guerre & de plusieurs frégates. Elle eft chargée de vivres & a 22 hommes d'équipage. Un autre corfaire de Dunkerque, le Sanse peur, s'eft emparé, le 25 Novembre, du navire anglois le Briton, de 20 hommes d'équipage, & de 8 canons, qu'il a conduit à Oftende. Ce bâtiment étoit parti de Mémel pour Londres, avec un chargement de matieres & de bois de conftruction.

Le corfire la Ducheffe d'Harcourt eft entré à Cherbourg, le 30 Novembre, fuivi de trois bâtimens anglois dont il s'étoit emparé la veille fçavoir: deux floops, chacun de 50 tonneaux, & un bricq de 80; il en avoit pris un quatrieme mais il l'a perdu de vue pendant la nuit.

Le corfaire de Saint-Malo l'Epervier, capitaine Jean-Baptiste Hébert, eft entré dans le même port avec le bricq anglois l'Elifabeth, de 160 ton neaux, chargé de fucre & de biere, allant de Londres à Corck. Ce bâtiment qui étoit une lettre de marque, a été enlevé à l'abordage, & le capitaine anglois a été tué, ainfi que fon fecond.

Le 4 de ce mois, il eft entré à Morlaix deux prifes angloifes,faites par le corfaire de Saint Ma

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lo le Duc de Mortemart, fçavoir: un bricq d'en viron 180 tonneaux & de 17 hommes d'équipa ge, allant à la pêche de la baleine, & un floop de 40 tonneaux,

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Le corfaire de St. Malo, l'Union, capitaine le baron de la Vieuville a conduit, le 6 de ce mois à Cherbourg, le bricq anglois le Diuton, dont il s'étoit empré la veille à l'abordage. Ce bâtiment, qui eft de 200 tonneaux alloit de Sunderland à Londres, avec un chargement de charbon de terre; il étoit armé de 3 canons, & avoit 12 hommes d'équipage.

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Le corfaire de Boulogne la Jeune - Dunkerquoise a auffi mouillé, le même jour, dans la rade de Cherbourg, ayant à bord's prisonniers provenant du bricq anglois le Succès, dont il s'eft emparé, & qu'il a envoyé à Morlaix, C'eft un bâtiment de 100 tonneaux, également chargé de charbon de terre.

Le Lo de ce mois, le corfaire le Calonne, de Dunkerque, a conduit dans la rade de Breft le bâtiment anglois le The-Friend-Schip, de 600 tonneaux, chargé de charbon de terre ; il étoit armé de 14 canons de 6 liv. de bales, & avoit 48 hommes d'équipage. Le même corfaire a envoyé à Morlaix le lougre anglois le Ranger, de 4 ca12 pierriers & 22 hommes d'équipage. Le corfaire le Mouftic, de Calais, qui étoit forti, de ce port le 9 de ce mois, eft rentré le lendemain, avec le navire le Jacob-Watson, 100 tonneaux, forti de Londres pour New-Yorck, avec un chargement de comeftibles & autres marchandifes.

nons,

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de

On écrit d'Antibes, en date du 25 Novem bre, que la veille, à 3 heures après-midi, la mer étant prefque calme, on avoit apperçu un corfaire mahonois donner chaffe à deux tartanes venant de Nice,& chargées de différentes mar

chandifes de valeur. Les deux tartanes, pourfuivies, & fe trouvant à la hauteur de la premiere batterie de la radé d'Antibes, nommée la Grenille, diftante de la ville de près de 3 quarts de lieue, manœuvroient de toutes leurs forces pour le mettre fous la défense de cette batterie qui avoit 2 canons de fer du calibre de 24. M. de Lefrat, commandant pour le roi à Antibes voyant que le corfaire n'éroit pas à portée du canon du rempart, & fçachant qu'il n'y avoit à la batterie de Grenille qu'un canonnier invalide, donna fur le champ des ordres pour qu'il y fût envoyé un détachement du corps royal de l'artillerie, qui s'y rendit en courant: cependant, à fon arrivée, les deux tartanes, que leurs équipages avoient quittées, étoient au pouvoir du corfaire, qui y avoit envoyé du monde. Heureufement pour le commandant de la ville, qui s'occupoit de la reprise des deux tartanes, il s'apperçoit que le vent leur eft contraire pour le trajet qu'elles ont à faire afin de rejoindre le Mahonois; il fait prendre auffi-tôt deux chaloupes, fur chacune defquelles il fait pafler 20 grenadiers. Le feu des remparts pouvant fe réunir alors à celui de la batterie de la Grenille, & les chaloupes faifant force de rames, le corfaire rappelle à lui les équipages des deux tartanes, qui les abandonnent après avoir lâché quelques coups de fufils, & fur lesquelles remontent leurs premiers équipages répartis fur deux canots qu'avoient protégé les chaloupes. A 5 heures du foir, on reçut avec acclamation dans le port toute cette flotille, fi bien fervie par les ordres de M. Lefrat, qu'on avoit vu courir d'une batterie à l'autre, ainfi que M. de Couftou, major, & M. de Crouzillat, aide-major, M. Duvivier, lieutenant-colonel du régiment d'Artois, & les offiçiers du fecond bataillon de ce régiment ont

donné dans cette occafion les preuves du plus grand zele. On a vu quelques-uns de ces derniers, le levier à la main, fervir à la manœuvre du canon. De fimples citoyens fe font jettés volontairement dans les chaloupes avec les grenadiers. A l'égard de l'artillerie, on ne peut ou blier M. de Bompar, lieutenant-colonel, fous-directeur du corps-royal, fecondé par MM. Forquet & Mantaux, & par le Sr. Stoppau, garde d'artillerie. Les ordres des uns, & la manœuvre des autres ont produit dans cette affaire des effets fi heureux, que la reprise des deux tartanes leur eft due en partie.

rançon

Les lettres des ports de Bretagne & de Normandie difent que les armateurs fe récrient beaucoup contre l'ordonnance qui défend de ner les prifes; ce qui annonce qu'ils font plus animés de l'efprit d'intérêt, que de celui de patriotifme: car il eft bien démontré que les rançons n'enrichiffent que l'équipage, fans être utiles à la nation, & fans beaucoup nuire à l'ennemi, qui continue fes courfes, & cherche avec plus d'ardeur à fe dédommager de la perte qu'il a effuyée.

Depuis l'arrivée du chevalier de la Peyrouse & du vicomte de Rochambeau, qui font revenus de Rhode-Ifland fur la frégate l'Amazone, on a appris les particularités fuivantes.

<<< Ces deux officiers ont laiffé l'armée & la flotte du roi dans le meilleur état & prefque fans aucuns malades. Les troupes étoient encore campées, & n'ont dû prendre leurs quartiers d'hiver que vers la fin du mois de Novembre. Les vivres font affez abondans à New-Port, quoiqu'un peu chers, excepté la farine & les légumes, qu'on fournit à très-bon compte, & qui font d'une excellente qualité. Les retranchemens de M. de Rochambeau font inexpugnables; & les batte

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riès de mortiers & de canons, qui défendent
le port, mettent M. de Ternay à l'abri de tou-
te infulte. A fi l'amiral Rodney n'a pas fonge
à l'attaquer : il a envoyé feulement 6 de fes vaif-
feaux croifer pendant quelques jours devant Rho-
de-Ifland. Il eft conftamment refté lui-même à
-New-Yorck, où il étoit encore le 27 Octobre,
occupé à fe radouber, & très-fâché, à ce que l'on
affure, d'avoir pris le change fur la route que
M. de Guichen a tenue. Il regne une parfaite union
entre les officiers des troupes américaines & no-
tre armée. M. de Rochambeau s'eft fouvent abou-
ché avec le général Washington; & tous les jours,
il envoie dans le camp des Américains quelques-
uns de fes officiers, qui font reçus de la maniere
la plus amicale. Il s'y en eft trouvé un grand nom-
bre lors de l'exécution de l'adjudant-général An-
dré, dont ils ont déploré le fort. M. de la Fayette
écrit qu'il n'a pu figner fa condamnation fans
répandre des larmes. Ce jeune officier étoit rem-
pli d'efprit, & doué de toutes les qualités qu'on
peut defirer dans un homme de guerre: il étoit
fils d'un négociant génevois établi à Londres;
il a des proches parens parmi nos principaux ban-
quiers. La frégate l'Hermione, commandée par
-M. de la Touche, qu'on affuroit à Londres avoir
été prife par un vaiffeau de guerre anglois, eft
reflée tout l'été dans le port de New Port, cù
-M. de la Touche commande la batterie princi-
apale du centre. L'amée du général Washington,
-composée de 5 à 6 mille hommes forfque M.
-de Rechambeau arriva, a été portée jusqu'à 20
mille: comme le plus grand nombre de ces trou-
pes eft enrégimenté, il n'eft pas à craindre qu'el-
jest le féparent pendant l'hiver; & elles pourront
agir offenfivement à l'ouverture de la campagne.
M..de Rochambeau defire ne recevoir le renfort
qui lui est destiné, que vers la fin du mois d'Avril.

&

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