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à ravager, & à commettre beaucoup de violen ces fur les frontieres de la Moldavie. Ils attaquent des villages entiers. Le 21 Octobre, ils attaquerent le village de Zalucze

entourerent

la maison d'un gentilhomme qui n'étoit pas chez lui, attacherent les valets dans les écuries tuerent le fecrétaire, qui voulut se défendre donnerent plufieurs coups du plat de fabre à la Dame, pillèrent la maison & emmenerent en

cores chevaux. Après avoir achevé ce vol confidérable vers 4 heures du matin, ils attaquerent encore la maison d'un cabaretier, qu'ils blefferent à mort, & lui emporterent 600 florins.

On doit fe rappeller les bruits qui se répandirent, il y a quelques mois, fur le compte du prince George-Martin Lubomirski, que l'on repréfentoit comme chef d'une infurrection naiffante, &c. Ce prince a fait déposer au grod de Zytomirs le manifefte fuivant:

Pour fe convaincre de la vanité des chofes de ce monde, de l'inconftance & de la viciffitude du fort des mortels, il fuffit de jetter un coup d'œil fur l'hiftoire de tous les fiecles on y verra une quantité d'individus qui, fans naiffance, fans génie, fans mérite, se sont élevés jufqu'au plus haut degré de gloire, & une multitude encore beaucoup plus grande de ces infortunés qui, après s'être fignalés par leurs talens & des actions nobles, ont pourtant été jettés dans l'abyme de la mifere, de l'indigence & du malheur. J'en fuis un exemple, quoique prince & général de troupes farmates, dont le bifaïeul, à la tête de 8000 Polonois, accompagné du margrave Louis de Baden, ayant pénétré, en 1683, lors du fiege de Vienne en Hongrie, pour empêcher la jonction d'un grand corps de Turcs avec l'armée du grand-vifir, battit & difperfa toute cette formidable cohorte; & c'eft en mémoire de cet événement que tous fes defcendans portent encore les trois queues de cheval dans leurs armes. Depuis l'âge le plus tendre, je me fuis vu en butte au deftia le plus cruel, & expofé à une perfécution des plus atroces. Mon unique foin fur toujours de fervir le roi & mes concitoyens. Pour toute récompenfe, je fus élu, cm 1773, nonce du palatinat de Sandomir, & en 1776,

de Kiovie, & mes élections se firent unanimement. Je levai enfuite à mes frais ce beau régiment de grenadiers que je laiffai à la folde du roi, parce que S. M. parut en avoir envie. Mon goût pour le militaire me porta à lever encore un corps affez nombreux de huffards & de chaffeurs, dont l'entretien exigeoit une dépenfe confidérable je l'exerçois journellement dans le maniement des armes, & je le tenois prêt pour le fervice du roi & de la république. Mais, comme on le dit, l'abeille aime autant à extraire fon miel des plus belles & douces fleurs que l'araignée à en tirer fon venin mes ennemis & mes envieux ont tiré du poifon de mes actions les plus pures & les plus innocentes, & répandu l'écume de leurs calomnies fur mon honneur & ma réputation. Ils firent fermer clandeftinement les quartiers de mes foldats, en Sadreffant à la jftice du tribunal de Pétrikau, en m'accufant comme un perturbateur du repos public. Je n'eus d'autre reffource que de me jetter aux pieds du trône, & de réclamer juftice, en donnant les preuves les plus claires & les plus convaincantes de ma bonne foi, de mon défintéreffement & de mon innocence. J'efpérois tout de la fageffe & de l'équité du roi; il fit examiner l'affaire, & me fit décharger de toute imputation. Mes lâches accufateurs furent confondus. En reconnoiffance, je fis préfent au monarque de 8 de mes meilleurs efficiers, avec 180 huffards bien montés, avec armes & bagiges, précédés de mes quatre poftillons fonnant de leurs Cors à l'entrée dans la capitale. Cependant (& qui s'y feroit attendu ? ) à peine me flattois-je de jouir de quelque repos, que je fus tout-à-coup furpris la nuit dans mon propre château, par 100 hommes de nos troupes nationales, dont le chef et même l'audace d'avancer qu'il agissoit par ordre des fupérieurs. En vertu de cetordre prétendu, il me fit prendre avec mes gens, au nombre de 16 perfonnes, & nous mena, liés & garottés, dans le fond d'un bois épais, à deux lieues de mon château, où il fallut paffer la nuit au bivouac ; & le lendemain, on nous laiffa retourner à mon chàteau, qui fe trouva entierement pillé. Pour couvrir cet affreux attentat, on prétendit que j'étois complice du meurtre de deux officiers des troupes nationales , que mes fujets avoient fabrés dans un des villages de ma domination, pour se venger des infultes qui leur avoient été faites 3 en leur extorquant par force de l'argent pour des impôts. Je demande aujourd'hui vengeance & réparation; & c'eft pour l'obtenir que je fais répandre le préfent manifefte

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parmi tous mes concitoyens. C'eft à vous que je m'adreffe, Meffieurs les officiers ci-devant fous mes ordres, & qui êtes maintenant au fervice du monarque; c'eft vous

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que je prends à témoins dites fi je ne vous, avois pas exhortés fans ceffe à être fideles au roi & à la patrie; jamais je vous ai rien ordonné de contraire à la bonne confcience & aux loix de la patrie; fi l'on ne vous avoit pas en tout temas recommandé l'obéiffance envers vos fupérieurs. Et toi, ô valeureux Stempkowski, lieutenantgénéral, commandant d'une grande partie de l'Ukraine & de la Podolie, viens comparoître aujourd'hui au tribunal, où tu diras & avoueras fi je ne t'ai pas toujours inculqué le refpect & la déférence pour ton beau-pere même, que tu auois fi grievement offenfé. Tu fçais bien que ma devife a toujours été : Fais le bien, & ne crains personne. C'eft fur ta dépofition & celle de tous mes autres officiers que mon innocence & mon intégrité fe mafefteront davantage; tout le monde reconnoîtra, d'après, vos aveux, & verra avec horreur qu'en Pologne il y a des gens qui, ne redoutant ni la honte, ni le châtiment. trouvent un plaifir malin dans la ruine de leurs compatriotes, & dans le bouleversement total des loix & de la juftice. Enfin, je déclare à la fin de ce manifefte, dépofé au grod de cette ville, comme dans ceux de plufieurs autres places du royaume, que je me réserve mes droits & actions contre tous ceux qu'il appartiendra, afin d'obtenir une pleine, entiere & fuffifante fatisfaction des injures reçues.

ALLEMAGNE.

HAMBOURG (leg Décembre.) La derniere fommation faite par l'Angleterre aux Etats- Généraux, de lui fournir les fecours ftipulés par les traités, après les avoir enfreints elle-même en enlevant les convois de la république, ne laiffe pas que de dérouter nos publiciftes allemands; les menaces dont cette fommation est accompagnée, leur paroiffent abfolument con-, traires aux premiers principes du droit des gens;; enfin ils ne fçavent comment accorder cette vio lence diplomatique envers un état fouverain & indépendant, avec ces heureux efforts que la nation britannique a fi fouvent faits pour fauver

les libertés de l'Europe, efforts confignés dans la derniere adreffe préfentée au roi d'Angleterre par les fidelles communes.

Toute contradiction eft expliquée en convenant que l'Angleterre a changé de systême; qu'el le ne croit les traités obligatoires qu'autant qu'ils lui font utiles, & que les circonstances l'ont déterminée à attaquer ces mêmes libertés qu'elle a fi souvent fauvées. Il résulte de cette mobilité de principes, qu'elle regardera déformais comme ennemis tous les états fouverains qui n'obéiront point à fes ordres impérieux, & qu'elle fe croit en droit de forcer les Etats- Généraux à opter entre une foumiffion fans bornes à fes volontés, & le jufte maintien de leur existence politique. Les cinq principales provinces de la république, connoiffant l'importance de ce dernier parti, ont enfin voté pour la neutralité armée, à laquelle ils ont accédé malgré les proteftations de celles de Zélande & de Gueldres.

Depuis l'acceffion de cette république à la con fédération du nord, il femble que la GrandeBretagne ne fonge plus à exécuter les menaces. terribles que contenoit le mémoire que fon ambaffadeur a préfenté aux Etats - Généraux. Lorf-: que ce miniftre a vu que les Hollandois faifoient bonne contenance, il en a conclu qu'ils ne fe roient peut-être pas fâchés de le voir partir, & l'on prétend qu'il a dit à ce fujet : Les Hollan dois ont envie que je m'en aille: eh bien, job ne m'en irai pas..

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Il est un membre du corps confédéré dont la conduite a paru à l'Europe une énigme info luble: c'est le Danemarck, qui, par un nouveau traité avec la Grande-Bretagne, a confenti à laiffer vifiter fes propres navires tandis qu'en accédant à la neutralité armée, il venoit de s'engager formellenient à s'oppofer à toute prétention

de cette efpece. Le cabinet de Pétersbourg, étran gement furpris d'un fyftême auffi contradictoire, en a témoigné fon mécontentement à la cour de Copenhague, en lui faisant notifier que l'impératrice fe trouveroit forcée d'employer les moyens convenables pour obliger les états confédérés à remplir les obligations qu'ils ont refpectivement contractées par traité d'union. L'on ne doute point que cette déclaration n'ait puiffamment influé fur la retraite du comte de Bernftorf, & fur l'augmentation de l'efcadre danoife.

On verra donc au printems prochain les forces refpectables de la neutralité armée protéger efficacement leur commerce. L'efcadre fuédoife confiftera en 12 vaiffeaux de ligne & 8 frégates; celle de Danemarck, en 20 vaiffeaux de ligne & Io frégates; celle de Ruffie, en 24 vaiffeaux de ligne & 16 frégates; & il paffe pour conftant que la république de Hollande eft réfolue à faire mettre en mer 20 vaiffeaux tant de ligne que frégates, & qu'elle eft même déjà en état dès à préfent d'en augmenter le nombre. C'eft fans doute lorfque tous ces pavillons flotteront fur la mer, avec une égalité parfaite, qu'elle pourra fe croire libre de l'afferviffement où la tenoient les Anglois; & fi Voltaire vivoit enen voyant l'exécution du projet fublime conçu par l'immortelle Cathérine pour l'honneur & la félicité des nations, il effaceroit au moins le dernier hémistiche de ce beau vers de la Henriade, où il dit des Anglois :

core,

Ils font craints fur la terre, ils font rois fur les eaux. Un phénomene politique étonnant, c'est qu'au milieu de ces armemens qui semblent furtout menacer l'Angleterre, elle jouit du plein exer-, cice de fon acte de navigation. Le jugement des prifes univerfelles eft déféré à fon amirauté. Un navire neutre pris eft il fortement réclamé; on

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