صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

tes et en prose d'états généraux, laquelle vaut bien des

vers.

» M. de Mirabeau remplira le principal role; son confident sera l'étonnant Barnave, jeune homme de la plus grande espérance. »

Puis, après avoir désigné personnellement les députés, on les plaça par catégories.

Ceux qui siégèrent au côté gauche furent appelés les Bais;

Ceux qui siégèrent au côté droit furent appelés les Noirs; Ceux qui siégèrent au centre furent appelés les Impartiaux.

[ocr errors]

Le tribunal du Châtelet. Origine du Châtelet. — Ordonnance de Louis IX. Le Châtelet tribunal suprême.

[blocks in formation]

L'appel au parAugeard et Bezenval acquittés.

- Le quatrain de Camille Desmoulins. Le marquis de Favras. Son portrait. - Accusation portée contre lui. Ses accusateurs. Monsieur, frère du roi.

Sa conduite.

laire Barreaux. — Monsieur à l'hôtel de ville.

Favras devant ses juges. · Sa contenance.

L'heure de l'exécution.

Joie dans Paris.

[ocr errors]

La circuSon triomphe. L'arrêt.

Le pourboire.

Les apprêts du supplice. Notre-Dame. Testament. reau, fais ton devoir.- Bis! - L'inhumation.

mémoire de Favras.

L'égalité dans le supplice.

[blocks in formation]

Une phrase du

Nous avons parlé du Châtelet, érigé en tribunal de lèsenation; à peine eut-il son brevet de juge, qu'il se mit à la besogne.

Un mot sur l'origine du Châtelet.

Philippe-Auguste était, comme chacun sait, un grand bâtisseur. Il båtit Notre-Dame, ou à peu près. Il fonda les hôpitaux de la Trinité, de Sainte-Catherine et de SaintNicolas du Louvre. Il pava les rues de Paris, dont la puanteur l'empêchait de rester à sa fenêtre.

Enfin, au moment de partir pour la croisade, voulant que les bourgeois ne perdissent pas leur temps pendant qu'il allait si bien employer le sien, il leur ordonna de se mettre incontinent à bâtir une enceinte à leur ville; enceinte dont il donnait lui-même le programme, et qui devait être composée d'une muraille solide garnie de tourelles et de portes.

Cette enceinte fut la troisième qui environna Paris.

Comme on le comprend bien, les ingénieurs ne prirent pas juste la mesure de leur capitale. Paris avait grossi assez vite pour faire comprendre qu'un jour il ferait craquer la troisième ceinture comme il avait fait craquer les deux autres.

On lui tint donc la ceinture lâche, et, dans cette ceinture, on renferma, par précaution pour l'avenir sans doute, une foule de pauvres hameaux et de petits villages destinés à devenir plus tard des portions de ce grand tout.

Ces hameaux et ces villages, si pauvres qu'ils fussent, avaient leur justice seigneuriale comme Louis IX avait la sienne.

Car il est bon qu'on sache ceci : c'est que, quand Louis IX rendait justice sous le fameux chêne devenu proverbial, il rendait justice comme seigneur et non comme roi.

Or, toutes ces justices seigneuriales qui, la plupart du

temps, se contredisaient les unes les autres, enfermées dans la même enceinte, rendirent l'opposition plus sensible et finirent par se heurter si singulièrement, qu'elles mirent une grande confusion dans cette étrange capitale. Cette confusion nécessitait l'intervention de Louis IX. Aussi Louis IX ordonna-t-il que toutes les causes jugées par ces petites justices seigneuriales seraient portées par voie d'appel devant son Châtelet de Paris, dont la juridiction se trouva ainsi toute-puissante, chargée qu'elle était de juger en dernier ressort.

Le Châtelet demeura ainsi le tribunal suprême jusqu'à l'heure où le parlement, devenu sédentaire, connut à son tour, par voie d'appel, des causes jugées au Châtelet.

Mais, le 2 novembre 1789, l'Assemblée nationale ayant, comme nous venons de le dire, suspendu le parlement, le Châtelet reprit non-seulement son ancienne importance, mais encore une importance nouvelle, chargé qu'il était de connaitre non-seulement de tous les crimes qui lui avaient été soumis jusque-là, mais encore du crime de ·lèse-nation.

Or, pour le moment, trois hommes étaient accusés de ce crime:

Le fermier général Augeard, le baron de Bezenval et le marquis de Favras.

Le Châtelet débutait aristocratiquement, comme on voit. Le fermier général était accusé d'avoir fourni à la cour les fonds avec lesquels la camarilla de la reine payait les troupes rassemblées au Champ de Mars. Augeard était peu connu; la populace ne lui en voulait aucunement; les juges

furent indulgents, et Augeard, qui devait plus tard payer зon tribut à la guillotine, fut acquitté.

Bezenval venait après lui.

Il n'en était point de Bezenval comme d'Augeard. Bezenval était connu, lui. Il était colonel général des Suisses et avait commandé au Champ de Mars en juillet 1789; le peuple se souvenait qu'il l'avait chargé, et le peuple n'était pas fâché de prendre sa revanche.

Aussi, au moment où Bezenval parut devant ses yeux, des cris s'élevèrent de tous les coins de la salle :

- A la lanterne, Bezenval! Bezenval, à la potence! Puis, comme le tribunal avait réclamé un instant de silence, profitant de cette trêve, un assistant s'écria :

Je demande qu'on le coupe en treize morceaux et qu'on en envoie un à chaque canton!

Malgré la culpabilité bien constante de Bezenval, au point de vue du peuple, devenu son juge, bien entendu, malgré les vocifératioes des assistants, Bezenval fut acquitté.

Aussi Camille Desmoulins, indigné de ce double acquittement, envoya-t-il aux juges ce flamboyant quatrain :

Magistrats, qui lavez Augeard,

Qui lavez Bezenval, qui laveriez la peste,

Vous êtes le papier brouillard :

Vous enlevez la tache, et la tache vous reste.

C'est dans ces fâcheuses circonstances que se présenta le procès Favras.

Après les deux impopulaires acquittements qui venaient

d'avoir lieu, le troisième accusé devait nécessairement être un coupable.

Ce troisième accusé était Thomas Mahi, marquis de Favras. Le marquis de Favras était un homme de quarantecinq ans, véritable type de l'ancien gentilhomme et réunissant à la fois en lui noblese, élégance, dignité.

Il était entré au service dans les mousquetaires. Il avait fait la campagne de 1761, était devenu capitaine aide-major dans le régiment de Belzunce, puis lieutenant des Suisses de la garde de Monsieur, frère du roi; mais il s'était, en 1775, démis de cette charge pour se rendre à Vienne, où il avait fait reconnaître sa femme comme fille légitime du prince d'Anhalt-Schauenbourg.

En 1787, après avoir pris part à l'insurrection de Hollande, il revint à Paris, et, vers la fin de 1789, fut accusé d'avoir tramé contre la Révolution en essayant d'introduire, la nuit, dans Paris, des gens armés, afin de se défaire des trois chefs principaux de l'administration, d'attaquer la garde du roi, d'enlever le sceau de l'État et d'entrainer le roi et sa famille à Péronne.

Favras était accusé par trois misérables racoleurs nommés Morel, Turcati et Marquies.

La dénonciation portait que le marquis avait proposé à la cour de lever sur les frontières de France une armée de cent .nquante mille hommes pour renverser la nouvelle constitution.

Favras s'y prenait à l'avance, comme on voit : la nouvelle constitution n'était pas encore faite.

Mais ce n'était point là le crimc principal. La crime prin

« السابقةمتابعة »