de hafard. pérance, la modération dans tous les genres trouvent en lui un protecteur (644). Perfonne n'ignore qu'il a interdit le vin aux Musulmans. Vin. Jeux Quelques-uns de leurs Docteurs aiment pourtant à fe perfuader que cette interdiction n'est pas abfolue. Ce verfet eft vraisemblablement la bafe fur laquelle repofe leur opinion: «Ils t'interrogeront fur le vin & les jeux de hafard; dis-leur qu'ils font criminels, & plus funeftes qu'utiles (645)». Et en effet, s'il n'y (644) Coran, t. I, C. 7, V. 29, p. 152. (645) Ch. 2 v. 215, t. I > P. 36. Ce verfet fut donné en réponse à une queftion d'Othman, celui qui devint enfuite Calife, &, d'après elle, on crut pouvoir continuer de boire du vin, malgré les dangers annoncés par le Prophète. Quelque temps après, on abusa de ce privilége, dans un festin donné à Médine. Plufieurs des conviés s'y ennivrèrent à un tel point, qu'emportés par leur déraifon, ils en vinrent à des querelles, & enfuite à des coups. Un des principaux d'entre eux fut bleffé grièvement. Othman fe plaignit de ce défordre à Mahomet qui fit alors defcendre du Ciel le verset du cinquième chapitre, que j'ai rapporté. Il ne fera pas inutile de remarquer que plufieurs Princes, bons Mufulinans, ont pouffé fi loin l'horreur du vin, qu'ils ont défendu par des lois expreffes d'en prononcer le nom dans leurs Etats. C'est ce que fit entre autres Schamfeddin-Khogian-Ali, fixième Prince avoit que ce paffage, leur opinion fembleroit plaufible. Mais que répondre à celui-ci du cinquième chapitre? «O croyans! le vin & les jeux de hafard font une abomination inventée par Satan. Abstenez-vous-en de peur que vous ne deveniez pervers. Le Démon fe ferviroit du vin & du jeu pour allumer parmi vous des diffentions, & vous détourner du fouvenir de Dieu & de la prière (646)». Auffi prefque tous les commentateurs du Coran regardent-ils la défense comme abfolue, & c'eft la doctrine générale de l'Islamisme. reux, Aumô ne. Si Mahomet eft ardent à réprimer tous les Secourir Les proches & excès de quelque genre qu'ils puiffent être, les malheu il ne l'eft pas moins à favorifer toutes les vertus. On l'entend recommander fans ceffe cette douce bienveillance, ce fentiment d'humanité qui renferme & couronne toutes les autres. Les pères, les enfans, les étrangers, & 94 de la Dynastie des Sarbedariens. Voyez d'Herbelot à les voyageurs, les indigens, tous ceux qui, ayant des befoins, n'ont ni appui, ni liberté, ni fortune, excitent fon attention & fa fenfibilité. « Exercez la bienfaifance envers vos pères, les orphelins, les pauvres & ceux qui vous font liés par le fang; exercez-la envers les étrangers, vos compagnons d'armes, les voyageurs & les efclaves. Le Tout-Puiffant hait l'homme dur & orgueilleux.-Les croyans qui verfent dans le fein de l'indigent une portion des biens que nous leur avons difpenfés, font les vrais fidèles. Ils occuperont des degrés fublimes dans le royaume célefte; ils jouiront de l'indulgence & des bienfaits de Dieu. Dieu commande la juftice, la bienfaisance & la libéralité envers les parens.—Rends à tes proches ce que tu leur dois. Fais l'aumône aux pauvres, aux voyageurs, & ne diffipe point follement tes richeffes. Les diffipateurs font les frères de Satan, & Satan fut infidèle à Dieu. Si tu t'éloignes de l'indigent, obligé toi-même d'avoir recours à la miféricorde divine, parle-lui au moins avec humanité (647)». (647) Coran, c. 4, v. 40, t. I, p. 85; c. 8, v. 3 & 4, p. 180; & t. 2 c. 16, v. 92, p. 19; c. 17, V.. 28 & fuiv., p. 18. Voyez auffi dans le t. 1, les p. 29, 1 Il eft peu pour 36, 79, 86, 98, 146 & 147; & dans le t. z 93, 109, 157, 175, 186, 189 & 434. (648) Voyez le t. M 1 › P. 37, 45, 48, 49, 63, 69, 86, 88, 108 , 204, 205, 258, 267; & t. 2 > P. 93, 98, 102, 112, 114, 138, 163, 175, 178, 193, 208, de fes tourmens (649)». Dans un autre endroit, j'avois déjà lu ce confeil étayé d'une comparaifon fublime. « L'humanité dans les paroles & les actions eft préférable à l'aumône que fuit l'injuftice. O croyans! ne rendez point vain le mérite de votre bienfaifance par le murmure & l'iniquité. Celui qui fait l'aumône par oftentation, & qui ne croit pas en Dieu & au jour dernier, eft femblable au rocher couvert de pouffière. Une pluie abondante furvient, & ne lui laiffe que fa dureté (650)». (649) Ch. 9, v. 60, p. 199, & v. 80, p. 203. (650) Ch. 2 > v. 264, & fuiv. p. 47 & 48. « Ceux qui n'ufent de leurs richeffes que pour plaire à Dieu, continue-t-il, & qui font conftans dans la pratique des vertus, reffemblent à un jardin placé fur une colline: une pluie favorable & la rofée défaltèrent la terre & font croître fes productions en abondance. - Qui de vous voudroit avoir un jardin planté de palmiers, orné de vignes, entrecoupé de ruiffeaux, enrichi de tous les fruits de la terre, & être enfuite faifi par la vieilleffe, laiffer des enfans au berceau, & voir ce jardin ravagé par un tourbillon de flammes ? - Faites l'aumône des biens que vous avez acquis, & des productions que nous faifons fortir de la terre. Ne choififfez pas ce que vous avez de plus mauvais pour le donner. N'offrez point ce que vous ne voudriez point recevoir, &c. &c. &c.». On fuit ces maximes avec quelque exactitude. Les dif |