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et leurs alliés. C'est la seule marche légale, la seule 1800 convenable dans les négociations qui pourront avoir lieu.

Ainsi que vous, monsieur, j'abhorre les fléaux de la guerre; ainsi que vous, monsieur, je désire de voir la fin des maux qui affligent l'univers: mais je ne me départirai jamais de tout ce qui peut tenir à l'honneur de la république françoise et de ses armées. Je suis bien convaincu, que cette façon de penser doit être aussi la vôtre. La bonne-foi et la moralité doivent présider aux traités, que font entre elles les nations. Les républicains françois ne connoissent pas ce que c'est que les ruses de guerre, dont il est parlé dans le papier de Mr. Morieze: ils n'ont d'autres rè-gles de conduite que courage dans le combat, générosité après la victoire, et bonne-foi dans les traités.

Centcinquante Anglois sont prisonniers ici. Si je n'avois consulté que la générosité républicaine, je les aurois renvoyés sans les considerer comme prisonniers: car, échoués sur la côte d'Egypte, ils n'ont pas été pris les armes à la main; et je suis bien assuré, que les consuls de la république françoise m'eussent approuvé mais vos alliés, par la plus vile de toutes les conduites, ont retenu le citoyen Baudot,chef-de-brigade, aide-de camp du général Kleber, lorsque sa personne devoit être sacrée pous les nations les plus barbares. Il avoit été envoyé en parlementaire: j'ai donc été forcé, contre mes principes et contre mon opinion, d'user de représailles envers vos compatriotes: ils ne seront relâchés qu'au moment où le citoyen Baudot arrivera à Damiette. il doit être échangé contre Moustapha - Pacha et quelques commissaires turcs. Si, comme je ne puis en douter, monsieur, vous avez de l'influence parmi vos alliés, cette affaire devra bientôt être terminée: elle intéresse votre honneur et compromet éminemment 150 de vos compatriotes.

Là,

J'ai l'honneur de vous répéter monsieur, que ce sera avec l'enthousiasme de la satisfaction, que je verrai terminer une guerre, qui depuis si longtems désole le monde entier: mais quand de grandes nations traitent ensemble, ce ne doit être que sous des conditions également honorables pour toutes les deux, et avantageuses pour leur prospérité.

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1800 troit à même de vous communiquer l'origine et la nature de cette restriction; et je vous propose de faire le voyage sur une frégate angloise jusqu'au commandant en chef de la flotte nouvellement arrivée dans la méditerranée, pour conferer avec lui là-dessus. Je compte beaucoup sur vos lumières et l'esprit conciliateur qui a facilité les moyens de nous entendre, pour appuyer mes raisonnemens sur l'impossibilité de revenir sur ce qui a été si formellement fait. Après une discussion détaillée et une mûre délibération, je vous propose donc, monsieur, de venir en-` core une fois à mon bord, pour conférer sur ce qu'il à faire dans les circonstances difficiles où nous nous trouvons. Je regarde de sangfroid la responsabilité. grave à laquelle je me trouve expose; il y va de ma vie, je le sçais, mais je préférerois la perdre d'une manière non méritée, que de la conserver méritant nonseulement la mort, mais le déshonneur. J'ai l'honneur d'être avec une parfaite considération et une haute estime,

Lettre

Keith à

y

monsieur, votre très-humble serviteur,

Signé:

SIDNEY SMITH.

De même lord Keith avait ecrit une lettre en date de Minorque, le 8. janvier au général Kleber, portant ce qui suit:

Monsieur,

A bord du vaisseau de S. M. Britannique, la reine Charlotte le 8. janv. 1800.

Je vous préviens que j'ai reçu des ordres positifs

de M. de S. M. de ne consentir à aucune capitulation avec Kleber. l'armée françoise que vous commandes en Egypte et en Syrie, à moins qu'elle ne mette bas les armes et ne se rende prisonnière de guerre et n'abandonne tous les vaisseaux et munitions des port et ville d'Alexandrie aux puissances alliées: qu'en cas de capitulation, je ne dois permettre à aucunes troupes de retourner en France avant qu'elles n'aient été échangées. crois également nécessaire de vous informer, que tous les vaisseaux ayant des troupes françoises à bord, et faisant voile de ce pays, munis de passeports signés

Je

turcs, destinés à servir réciproquement avec lui 1800 d'otages, étoient rétenus au Caire. Cet aide-decamp a été envoyé à l'escadre ottomane, pour être échangé comme vous le désirez; et dans cet intervalle son Exc. le capitain - pacha étant arrivée ici, son absence de l'escadre à fait différer l'échange désiré. Quand son Exc. sera de retour à son escadre, comme l'aide-de-camp Baudot est devant Alexandrie, l'affaire de l'échange pourroit s'y conclure, si vous le jugiez à propos. Mais je ne vois pas pourquoi vous faites dépendre d'une affaire qui ne regarde que vous et la Porte, la mise en liberté de 150 Anglois, qui ont fait naufrage au cap Brulos: J'attends de votre loyauté et de votre justice, que, suivant les règles convenues entre nos deux nations pour l'échange réciproque de nos prisonniers, auquel nous sommes autorisés à travailler, vous permettrez le retour du capitaine Butal, de ses officiers et de son equipage. Les promesses que vous me faites, dans l'espérance de la réciprocité de ma part, ne peuvent être appliquées à cette circonstance; et je crois superflu de vous offrir en réciprocité la promesse de mes bons offices en faveur d'une personne qui se trouve dans une position fâcheuse, que j'ai moi même éprouvée (à Paris). Je suis persuadé, que le grand- visir mettra le sceau de sa généreuse et haute approbation à tous les procédés honnêtes que nous aurons les uns pour les autres. Les ruses de la guerre ne sont connues ni de vous ni de nous; et, outre que je continuerai à me comporter envers vous avec la même franchise et la même loyauté que je l'ai fait jusqu'à présent, j'employerai fortement tous mes efforts, pour qu'aucune personne sur laquelle je puis avoir quelque influence, ne tienne une conduite contraire à ces principes. Soyez persuadé, que les dispositions hostiles qui ont été annoncées par de premières oppositions, et qui ont acquis de l'extension et de la publicité, peuvent se calmer par les moyens que les circonstances présentes fourniront aux deux parties, de correspondre et de s'entendre réciproquement, et qu'à la fin nous serons unis par les liens d'une sine cère amitié. En attendant, nous ferons la guerre avec les moyens que nous avons employés jusqu'à présent contre vous, et ceux que nous pouvons en-,

1800 core nous procurer; et nous tâcherons de nous rendre dignes de l'estime de vos braves troupes.

Les hostilités que vous avez commises sans attendre la réponse de l'amiral Keith, qui n'avoit pas eu connoissance de la convention conclue pour l'évacuation de l'Egypte, ont servi de règle à notre conduite. Je n'avois pas demandé à ma cour sa ratification; je n'avois cherché qu'à lever quelques difficultés imprévues, qui avoient pu s'opposer au retour des François dans leur patrie. Le général Kleber, dans les derniers préliminaires qui ont été arrêtés, n'ayant pas fait entendre que le traité, qui devoit suivre, avoit besoin de la ratification des consuls qui gouvernent aujourd'hui la France, cette condition, que vous mettez dans vos preliminaires, semble être un refus d'évacuer l'Egypte; et le grand-visir m'a chargé de vous demander à ce sujet une réponse claire et précise. Vous désirez comme moi, la fin du fléau de la guerre qui désole tout l'univers.

Il est dans votre pouvoir d'écarter un des obstacles qui s'opposent à la paix, en évacuant l'Egypte aux conditions convenues avec le général Kleber; et, si vous vous y refusez, nous employerons tous nos moyens et ceux de nos alliés, pour vous y contraindre à des conditions, qui pourront bien ne pas vous être si avantageuses. Je ne puis pas vous dissimuler, combien il m'en coûteroit de remplir ce devoir; mais, l'évacuation de l'Egypte étant un point si intéressant pour le bien de l'humanité, les voyes des conférences et des correspondances, pour faire les dispositions nécessaires a cette sin, sont toujours ouvertes. Comme l'amiral sous les ordres duquel je suis, se trouve à des distances éloignées de moi, je suis autorisé à souscrire à tels arrangemens que les circonstances nécessiteront; et quoique par la nature des événemens, je ne sois pas dans le cas de vous faire aucune nouvelle proposition, cependant je suis prêt et disposé à entendre toutes celles que vous voudriez me faire. Je puis vous déclarer officiellement, que jemployerois tous mes efforts et tous mes moyens pour empêcher toute démarche inconsiderée, et pour m'opposer à toutes vexations de la part de qui que ce soit. Je remplirai à la lettre les instructions précises de ma cour: je connois ses principes fondés

Ces nouvelles instructions étaient déjà parvenus 1800 à lord Keith alors devant Génes, quand Poussielgue, parti d'Egypte le 14. mars pour se rendre en France, muni de passeports de sir Sidney Smith après être arrivé à Alexandrie en Italie, écrivit la lettre suivante à lord Keith en date du 20 avril 1800.

Lettre de M. Poussielgue à lord Keith.

(Nouv. polit. 1800. Nr. 66. suppl.)

A bord de la Constance, le 30. germinal
an 8. (20. avril 1800.)

20. Avril

sielgue

Mylord, Au moment de quitter l'Egypte pour re- Lettre tourner en France, en vertu de la convention signée dePous à El-Arish, j'ais appris à Alexandrie les obstacles à Keith. que vos ordres apportoient à l'exécution de cette convention, quoiqu'elle eût déjà eu en partie son effet avec cette bonne - foi que devoit inspirer la loyauté des parties contractantes. Je me suis décidé à me rendre auprès de vous, my lord, pour vous demander de révoquer vos ordres, en mettant sous vos yeux tous les motifs qui doivent vous y déterminer, ou pour vous prier, dans le cas où vous ne pourriez pas prendre ce parti, de me faire remettre promptement en France, afin que le gouvernement françois traite directement cette affaire avec le gouvernement anglois. Il s'agit peut être de la vie de 50,000 hommes, qui peuvent s'égorger aujourd'hui sans aucun motif, puisque, d'après le traité solemnellement fait avec les Anglois, les Russes et les Turcs, tout êtoit terminé.

Je n'ai pas de pouvoirs ad hoc, pour la démarche que je fais auprès de vous, mylord; il n'en étoit pas besoin pour réclamer une chose, qui seroit de droit entre les nations les moins civilisées; elle me paroissoit si juste et si simple, elle étoit d'ailleurs si urgente, que je n'ai pas cru devoir attendre les ordres du général Kleber, qui, j'en etois sûr, ne voudroit pas consentir à ce qu'il fût apporté la moindre modification au traité, quoique sa fidélité à l'exécuter eût rendu sa position beaucoup moins avantageuse. Au moment où nous conclûmes' la convention à ElArish, sous la simple garantie de la loyauté angloise,

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