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inftallé à fa place le Général Haldimand. Tout n'y eft pas auffi tranquille qu'on l'a prétendu, s'il eft vrai qu'avant fon départ il ait cru devoir priver de leurs places quelques Juges de cette Province. Cer acte d'autorité doit avoir eu un but, & cette nouvelle, fi elle est vraie, dit-on dans un de nos papiers, ne peut que furprendre le public, qui a accueilli juf qu'ici avec une crédulité fans exemple, tous les contes dont il a plu aux Miniftres de le bercer.

L'acte du Parlement en faveur des Catholiques d'Irlande, n'a pas été reçu également bien par le peuple; il s'eft trouvé des fanatiques qui ont murmuré, & s'il faut en croire une lettre de Dublin, . ne s'en font pas tenus aux plaintes. . On a reçu ici la nouvelle de différens foulèvemens dans les Comtés d'Antrim & de Down; on affure que les féditieux, qui avoient déja fait beaucoup de mal, avoient entr'autres brûlé plufieurs chapelles Catholiques. Deux régimens ont ordre de fe porter dans ces Provinces pour y rétablir la tranquillité «.

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Nos papiers préfentent ces foulèvemens d'une manière plus allarmante; le fanatifme religieux, felon eux, y a moins de part que celui de la liberté. Ce Royaume, fur lequel on a fi long-tems apéfanti le joug, ne fonge qu'à s'en affranchir. » Sa fituation, lit-on dans un, paroît actuellement reffembler exactement à celle des Colonies, lorfque les divifions entr'elles & la Grande-Bretagne ont commencé. Les Irlandois, à l'exemple des Américains, ont formé des affociations pour ne point faire ufage de différens articles des manufactures Britanniques. S'ils n'ont, ni gaudronné, ni emplumé ceux qui en ont importé, ils ont abattu leurs maisons, & détruit leurs marchan difes. Le Lord Lieutenant d'Irlande, comme les Gouverneurs des Colonies, a rendu des proclamations avec des promeffes de récompenfes pour ar rêter les féditieux, mais tout cela n'a fervi de rien. En Amérique les foulèvemens ont commencé par la s Odobre 1778. E

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populace; il en eft de même en Irlande. En Amérique, les féditieux étoient foutenus par les gens riches & par ceux qui avoient l'autorité, & on affure qu'en Irlande ils trouvent les mêmes encouragemens. Si la perte de l'Amérique eft fuivie de celle de l'Irlande, F'Angleterre n'aura plus beaucoup de foins à fe donner; & femblable à l'ancienne Rome, elle tombera du plus haut point de gloire & de fplendeur, dans la' même obfcurité, ou ce qui eft encore pire, elle deviendra tributaire d'un Monarque voisin «.

Le Duc de Glocefter a reçu au commencement de ce mois des lettres du Roi de Pruffe; fa santé chan celante a fait croire que fon départ étoit renvoyé à l'année prochaine; la faifon en effet s'avance, & dans fon état, il feroit dangereux de s'expofer à une campagne d'hiver. Cependant on affure aujourd'hui que fon départ eft fixé à la fin de ce mois.

Le tems de l'élection d'un Lord Maite approche; plufieurs citoyens de cette ville, voulant témoigner M. l'Alderman Oliver la fatisfaction qu'ils ont de fa conduite, lui ont fait propofer de fe mettre fur les rangs pour cette place, avec offre de le foutenir; il leur a répondu qu'il étoit fenfible à leur confiance; mais que dans l'état où font fes affaires, loin de pouvoir fonger à un nouvel emploi, il eft forcé de femettre le fien. La majeure partie de les biens eft dans les ifles. Ces ifles jadis fi floriffantes, font partie des Colonies qui nous reftent, & à ce que j'efpère, dépendent encore de la couronne ; mais à qui que ce foit qu'elles appartiennent actuellement, on qu'elles puiffent appartenir dans la fuite, l'état précaire dans lequel fe trouve cette partie de ma propriété qui a taut fouffert, demandera bientôt ma préfence, & je n'ai jamais eu l'intention d'obtenir des places dont l'abfence me feroit négliger les de voirs, &c. ce

ÉTATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE-SEPTENT.

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Chefter, du 10 Juillet. Le Congrès affemblé le 7 de ce mois, a réfolu unanimement » que les remerciemens du Congrès feront faits au Général Washington, fur l'activité avec laquelle il s'eft porté du camp de Valley-Forge à la pourfuite de l'ennemi; les talens diftingués qu'il a développés en fuivant l'ennemi & formant fon ordre de bataille, & la bonne conduite avec laquelle il a conduit l'attaque, & remporté l'importante victoire de Monmouth fur l'Armée Britannique, immédiatement commandée par le Lieutenant-Général Sir Henri Clinton, lorfqu'elle marchoit de Philadelphie à New-Yorck. Réfolu de plus, que le Général Washington fera chargé de notifier les remerciemens du Congrès aux braves Officiers & Soldats qui fe font également diftingués par leur bonne conduite & leur valeur à la bataille de Monmouth «<,

M. Gerard, Miniftre Plénipotentiaire de S. M.. T. C., a paffé dans cette ville, où il s'eft repofé quelques jours, & d'où il eft parti pour se rendre à Philadelphie. En arrivant fur les terres des EtatsUnis, il adreffa le meffage fuivant au Congrès qui vient de le faire publier. » S. E. le Comte d'Estaing, »S. Vice-Amiral de France, Commandant l'Efcadre du Roi, défire mettre tous les armemens, foit publics, foit particuliers, des Etats-Unis de l'Amérique Septentrionale, à portée de tirer tous les avantages poffibles de cette Efcadre, à l'effet de faire des prifes fur l'ennemi commun. Le fouffigné a l'honneur d'informer le Congrès, que tous les armemens ci-deffus mentionnés recevront la protection la plus étendue de l'Efcadre de S. M. T. C., & que toutes les prifes qu'ils pourront faire leur appartiendront exclufivement & fans partage. Les Maîtres des navires Américains qui s'adrefferont à S. E. le ViceAmiral, recevront les fignaux néceffaires «.

Philadelphie, du 10 Juillet. Le ir de ce mois M. Gerard arriva dans cette ville, un Comité du Congrès nommé à cet effet avoit été au-devant de lui, & l'accompagna dans le logement qu'on lui · avoit préparé rue du Marché. L'artillerie du Colonel Proctor le falua lorfqu'il entra dans la ville. M. Dean, ci-devant notre Miniftre à Paris, & qui eft venų avec lui, l'a accompagné dans cette ville.

» Le 4 de ce mois, écrit-on des Plaines Blanches, jour anniverfaire de l'Indépendance de l'Amérique, le Général Gates a folemnifé cet heureux évènement par un dîner très-élégant, fervi à un grand nombre de convives. Parmi les fantés qui furent bues, on remarque celles-ci, 1°. La glorieuse Révolution 3 2o. Les Etats-Unis libres & indépendans; 3°. Le Congrès, avec des remerciemens de l'honneur qu'il a fait au Pays par fa vigoureufe réponse aux Commiffaires Britanniques; 4°. Le Général Washington 3 5. La Marine des Etats-Unis, avec des vœux pour qu'elle foit toujours employée à protéger le genre humain & non à le rendre esclave; 6o. La mémoire immortelle des Généraux Warren, Mongomery Mercer, Herkimer, Nash, Woodster, & tous les Héros qui ont verfé leur fang ou qui font morts pour le Pays; 7°. Le Docteur Franklin & nos Miniftres près des Cours étrangères; 8°. S. M. T. C., le Roi de Pruffe, & tous les Rois & Princes en alliance avec les Etats-Unis ; 9°. L'établiffement folide & prompt de la Confédération des EtatsUnis; 10°. Les aimables Filles de l'Amérique, qui ne doivent leurs cœurs & leurs mains qu'aux véri, tables Amis de la Patrie; 119. Vœux pour que le Canada, la Floride & la Nouvelle-Ecoffe jouiffent des bénédictions attachées aux Etats libres; 13o. La guerre étant glorieufement terminée, puiffent les bénédictions de la liberté, de la paix, de l'agri, culture & du commerce, être le partage des Peuples des Etats-Unis «

Charles-Town, du 26 Juillet. On attend avec impatience des nouvelles de New-Yorck, & des opérations de la flotte Françoise & de l'Armée du Général Washington, qui agiffent fans doute de concert pour porter quelque grand coup à nos ennemis. On ne doute pas, d'après la fofition où ces derniers fe trouvent, que nous n'obtenions quelque avantage fignalé. Le Général Clinton refferré à NewYorck & à Long - Island, ne peut tenir dans ces parties, & quand il y tiendroit, fes troupes ne peuvent y paffer l'hiver, faute d'efpace & de provisions ; il feroit obligé de conftruire des barraques pour les loger, & elles ne pourroient que s'y affoiblir & y périr. La fortie n'en eft pas maintenant facile; le Général Washington a fait occuper Kingsbridge; & il faut forcer le paffage pour pouvoir tenter de s'éta blir ailleurs. Les troupes Royales ne peuvent plus fe flatter de la protection de leur flotte, qui dans ces occafions a toujours facilité l'exécution de fes projets.

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La perfpective flatteufe que nos armes ont de ce côté, nous confole de quelques évènemens malheu reux que nous apprenons d'ailleurs. Un corps confidérable d'Indiens & de Toris, foutenu par troupes Angloifes a fait une incurfion dans le Comté de Northumberland, où il commet les excès les plus horribles, maffacrant des femmes & des enfans fans défenfe, dévaftant & faccageant les plantations des Habitans, dont plufieurs ont aban donné leurs fermes. Cependant il en est resté affez pour arrêter les progrès des ennemis, que les troupes régulières qu'on rassemble ne tarderont pas à diffiper.

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Bofton, du 30 Juillet. L'Efcadre Françoise, qui le 11 de ce mois étoit à l'entrée de Shandy-Hock en eft partie le 22. Le Comte d'Estaing avant fon départ a affemblé fur fon vailleau tous les pilotes de l'Efcadre, pour délibérer fur la poffibilité de la

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