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fait que des propofitions vagues, obfcures & nullement fuffifantes, voulant abfolument exclure le Roi de l'arrangement de l'affaire de Bavière, pour ne traiter peut-être qu'avec l'Electeur Palatin, & ayant à la fin rompu la première négociation, en déclarant que fi S. M. n'adoptoit pas les propofitions, tout accomodement devenoit impoffible, & tout éclairciffement ultérieur feroit fuperflu; il ne tefte au Roi d'autre parti à prendre que de rompre auffi de fon côté une négociation qui a été infructueule pendant cinq mois, & qui ne finit pas par la faute. Quel autre moyen refte-t-il à préfent pour redreffer, s'il eft poffible, une injuftice fi manifefte, que celui de recourir à la voie des armes? Il eft vrai que ce n'est pas la voie légale dans un corps d'Etat comme celui de l'Empire Germanique, lié par tant de traités & de loix; mais dès que le Chef de l'Empire & le premier membre de cette même fociété mettent de côté tout ce que la conftitution Germanique a de plus facré, dès qu'ils employent la violence & la fupériorité de leurs forces pour le procurer un agrandiffement injufte, il doit être permis à tout Etat de l'Empire & à toute Puiffance fouveraine de s'y opposer par les mêmes voies de la force.

» Ce feroit contre toute raison, fi dans le cas préfent on vouloit attribuer l'agreffion au Roi C'est la Cour de Vienne qui a commencé l'agreffion, en envahiffant la Bavière fans droit & fans titre, & en enlevant à la maison Palatine la jufte poffeffion de fon héritage. Comme elle eft dans la poffeffion de ce qu'elle a ufurpé, elle peut a la vérité attendre tranquillement l'attaque; mais tout le monde raifonnable & impartial reconnoîtra qu'elle eft dans le cas de l'agreffion, & que fi le Roi l'attaque, il ne fait que défendre la liberté & les conftitutions Germaniques léfées, ainfi que les Princes de l'Empire fes amis opprimés. S. M. le fait fans autre vue d'intérêt particu lier, que celui de fa fûreté & de la confervation du

fyftême de l'Empire, ayant d'ailleurs donné dans tout le cours de cette affaire des preuves convaincantes de fon défintéreffement & des vues les plus pures. Elle fe fatte donc, que non-feulement fes coEtats, mais auffi les Puiffances de l'Europe, & furtout celles qui ont garanti la paix de Weftphalie, ou qui prennent autrement part à la confervation de ce grand & refpectable corps Germanique, qui tient fi étroitement au bonheur de toute l'Europe, que ces Etats & Puiffances reconnoîtront la juftice de la guerre que S. M. eft obligée d'entreprendre; que loin de lui être contraires, ces mêmes Etats & Puiffances fe joindront plutôt à S. M. par les voies que leur fageffe leur fuggérera, pour obliger la Cour de Vienne à renoncer au démembrement de la Bavière, pour maintenir la paix de Weftphalie & pour rétablir & conferver l'Empire d'Allemagne dans fon fyftême & dans fa conftitution «<.

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LE 2 de ce mois, l'Envoyé directorial d'Autriche porta à la Diète une Déclaration contre celle que le Roi de Pruffe fit remettre le 9 du mois dernier ; elle a pour unique objet l'acte de renonciation du Duc Albert. En attendant, dit ce Miniftre, les preuvres convaincantes qu'on va donner inceffamment & qui démontreront la fauffeté de cette Chartre, au moyen des connoiffeurs en diplomes, on fe contentera d'y oppofer pour le préfent, le filence qu'ont gardé fur cette importante pièce tous des Hiftoriens de ce tems, & fur-tout le Chronicon Presbiteri Andrea Ratisbonenfis. Cet Auteur a écrit la Chronologie de fon tems, à commencer de l'année 1410 jufqu'en 1433, & il n'y eft fait aucune mention de cet acte folemnel qui devoit être de notoriété publique, ayant été paffé pour ainfi dire fous les yeux, & dans la ville même auprès de la

quelle il faifoit fa demeure (le couvent de SaintMagnus, à Stadam-Hoff).

Le Miniftre de Brandebourg a répondu en peu de mots. » Que le filence d'un ancien Chroniqueur, fur un acte paffé entre deux Princes contemporains, ne prouve rien pour ni contre l'authenticité de cet acte, & que tant qu'on ne pourra alléguer d'autres preuves contre l'original en question, dont la copie d'ailleurs, tant par le ftyle que par toutes les circonftances de ce tems-là, porte l'empreinte de la plus exacte vérité; fon authenticité ne peut être infirmée par la négation pure & fimple de l'Envoyé d'Autriche «.

On ignore toujours où en font les nouvelles né gociations entre le Roi de Pruffe & l'Empereur; on ne doute pas qu'elles n'aient été reprises. Les lettres de Vienne, fans avouer qu'elles le font, semblent en convenir. » Nous avons ici la nouvelle certaine, lit-on dans quelques-unes, que deux Ministres Pruffiens fe trouvent depuis le 23 à Glatz, & qu'il y a une négociation fur le tapis, mais on en ignore abfolument l'objet «. Les Lettres de Pruffe ont dit depuis long-tems quel étoit cet objet; elles ajoutent aujourd'hui qu'on ne chercheroit pas à en douter, fi le Roi avoit confenti à l'armiftice qu'on lui avoit propofé, & qu'il n'avoit pas jugé à propos d'accorder avant que les préliminaires ne fuffent convenus

& fignés.

La pofition & la proximité des armées, nous préparent à recevoir bientôt des nouvelles intéressantes; on s'attend à une action décifive, & les Nouvellistes ne manquent pas d'en annoncer une. Selon des lettres de Lipftadt, le bruit s'y eft répandu que le 9 de ce mois, il y en a eu une entre les armées du Prince Henri & du Maréchal de Laudon; que ce dernier a eu le deffous, & que fon aile droite a été entièrement ruinée. Si cette nouvelle est vraie, la confixmation ne peut pas en étre éloignée.

ITALIE.

De LIVOURNE, le 10 Août.

LA rupture entre la France & l'Angleterre, a donné lieu à la publication d'une loi, qui ordon ne la plus exacte neutralité dans tous les ports de la Tofcane, & preferit un Règlement auquel on doit fe conformer, tant ici qu'à Porto-Ferrajo & ailleurs. Le but de cette loi eft de protéger le commerce du Grand Duché, & d'empêcher que les vaiffeaux des nations en guerre, puiffent s'attaquer à une certaine diftance de nos ports, ni s'emparer dans la même distance des vailleaux qui y entreront ou qui en fortiront. Il eft recommandé en même tems d'avoir les mêmes égards & les mêmes attentions pour tous les vailleaux, de quelque nation qu'ils foient, qui entreront dans nos ports.

Le paquebot le Berborough, de 14 canons, venant de Minorque, & arrivé ici le 30 du mois dernier, a rapporté que le 23, » il avoit rencontré entre la Sardaigne & Minorque, une polacre Françoise de 18 canons, convoyant 8 bâtimens de fa Nation, qui l'avoit attaqué, & avec laquelle il avoit combattu près de 2 heures. Heureufement la polacre n'avoit pas voulu trop s'écarter de fon convoi, & le paquebot lui a échappé «. Les affurances fur les bâtimens Anglois, font montés à présent à 20 pour cent.

On mande de Rome, qu'à l'imitation de Benoît XIV, qui avoit déclaré fchifmatique Van-Stiphoet, Evêque d'Harlem, mort à la fin de Décembre dernier, le Pape vient d'excommunier le fucceffeur que l'Eglife d'Harlem lui a donné dans la perfonne de M. Adrien Boekman; il a compris dans cette excommunication l'Archevêque d'Utrecht, & tous ceux qui ont procédé ou procéderont à la confécration de M. Boekman.

Selon les lettres de Maroc, les troubles continuent dans ce Royaume; le troifième fils du Roi, Muley Guiazgud, Prince d'un caractère inquiet, qui eft né de la fille d'un renégat Anglois, s'eft échappé avec 300 hommes de fon naturel, & difpofés à fuivre fa fortune. Il s'eft réfugié dans les montagnes voisines de Fez & de Mequinez, dont les habitans, qui fe font révoltés plufieurs fois, paroiffent difpofés à le fou tenir. Le Secrétaire d'Etat, Samuel Sumbel, a été condamné à une amende de 15,000 piaftres fortes; on doit l'appliquer aux ouvrages de Mogador, auxquels le Roi veut le faire travailler lui-même. On attribue fa difgrace à la partialité qu'il a témoignée pour les Hollandois, & au confeil qu'il a donné au Roi, de faire la paix avec eux moyennant une fomme d'argent. On écrit cependant que cette disgrace ne fera pas de durée; on dit déja que l'amende a été modérée à 10,000 piaftres, & on ne feroit pas étonné de le voir rentrer en faveur.

ANGLETERRE.

De LONDRES, le 21 Août.

ON commence à penfer ici comme à Paris de la dernière expédition de l'Amiral Keppel, la Cour a jugé à propos d'appeller cela du nom de victoire, & pour le perfuader, elle a fait faire des illuminations à Kew; le Capitaine Faulkener, qui en a apporté la nouvelle, a reçu un préfent de 300 guinées, & cette dépenfe & ces réjouiffances n'ont pas convaincu la Nation On ne peut fe refuler à cette obfervation, lit-on dans un de nos papiers, c'est que dans la plupart des victoires complettes que nous avons remportées fur mer pendant la dernière guerre, nous avons pris, détruit,ou coulé à fond un bon nombre de vaiffeaux ennemis ; au lieu que dans l'affaire du 27 Juillet dernier, affaire dont nous nous fommes

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