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d'Alembert, étoit expofé aux yeux de l'Affemblée. Quoique la médaille ne doive être, fuivant l'ufage, que de soo l., un Amide M. de Voltaire, voulant encourager les concur rens & rendre le Prix plus digne du fujet, a demandé à l'Académie la permiffion d'ajou. ter au Prix une fomme de 600 l., ce qui fera une médaille de la valeur d'onze cens francs. L'auteur de ce nouveau bienfait eft encore M. d'Alembert, & c'eft à lui que l'Académie doit l'honneur d'avoir la première acquitté la dette de la Nation. La forme de l'ouvrage & la mefure des vers feront au choix des Auteurs. Seulement l'Académie defire que les Pièces de concours n'excèdent pas deux cent vers.

Le Prix d'Eloquence pour la même année 1779, qu'on avoit déjà annoncé l'année dernière, eft l'Eloge de l'Abbé Suger.

M. d'Alembert a rempli la Séance par la lecture de deux Eloges, celui de Crébillon, & celui du Préfident Rofe. Ce dernier n'offroit guères que des anecdotes curieufes. Le premier préfentoit des réflexions juftes & fines fur l'art dramatique, une analyfe très-judicieufe des beautés & des défauts des Tragédies de Crébillon. analyfe d'autant plus piquante, que M. d'Alembert a fu rendre juftice à l'Auteur d'Orefte, de Sémiramis, & de Rome Sauvée, fans rien ôter de ce qui étoit dû à l'Auteur de Rhadamifte & d'Atrée, quoiqu'il eût fait aufli une Sémiramis & un Catilina.

SPECTACLES.

ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE.

Le Curieux Indiferet, Opéra bouffon d'Anfoffi, a eu le même fuccès que les précédens; la matique a réuffi malgré les paro les. Parmi les airs qui ont fait le plus de plaifir, on a fur-tout admiré le Septuor du premier Acte, & quelques Scènes ont paru plaifantes & fur-tout très-bien jouées. Le Signor Caribaldi, la Signora Rofina Ballioni, ont reçu de très grands applaudiffemens. La Signora Conftanza Bagnioli, qui a paru pour la première fois dans le rôle de Clorin de, a plu généralement par la beauté de fa voix & la vivacité de fon jeu.

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Mardi 18 Août, on a donné après Orphée, la première repréfentarion de Ninette à la Cour, Ballet Pantomime, de la compofition de M. Gardel l'aîné. Le Sujet eft affez connu pour nous difpenfer d'en rendre compte. Les principaux perfonnages ont été remplis ainfi: celui du Roi par M. Veftris, celui de la Comteffe par Mademoiselle Heinel, celui de Ninette par Mademoiselle Guimard, celui de l'Amant de Ninette par M.d'Auberval: les nommer c'est en faire l'éloge. Nous remarquerons feulement que Mademoiselle Guimard, dont la grâce est

le premier attribut, a fu fe prêter merveil leufement a la gaucherie & à la ftupidité que doit montrer la Payfane Ninette lorfqu'elle eft au milieu de la Cour, & cette imitation fi parfaite eft encore une forte de grâce.

Le Ballet a été fort applaudi, ainfi que l'avoit été celui de la Chercheufe d'Efprit du même Auteur; mais quoique tous deux foient très-agréables, ni l'un ni l'autre n'a l'intérêt & la perfection de celui d'Annette & Lubin.

LES

COMÉDIE FRANÇOISE.

ES Tragédies mifes au Théâtre en dernier lieu, font Iphigénie, Alzire, l'Orphelin de la Chine & Zaire. Mademoifelle Mars qui avoit débuté, il y a quelque temps, par les rôles de Mérope & de Phèdre, a reparu dans celui de Clytemnestre. Le public n'a pas trouvé que fes moyens répondiffent à fes efforts; & il fera difficile à cette Actrice de furmonter le vice de fon organe. M. Brifard a été d'une beauté fupérieure dans les rôles d'Agamemnon & de Lufignan; M. de la Rive,applaudi dans ceux de Gengiskan, de Zamore, d'Orofmane & d'Achille, a paru fur-tout réunir tous les fuffrages dans le dernier. On fe rappelle quel fuccès eut Madame Veftris dans le

rôle d'Alzire qu'elle joua dans fon début ; & l'étude continuelle qu'elle fait de fon art, la met à portée d'ajouter fans ceffe de nouvelles beautés à tous fes rôles. Mais le public a vu fur-tout avec plaifir, renaître, pour ainfi-dire, les talens de Mademoiselle Sainyal cadette, qu'il croyoit avoir perdus. Elle retrouve tous les jours la fenfibilité qu'elle avoit marquée dans fes premiers débuts, & la douceur de fon organe, fi touchant lorfqu'elle ne veut pas le forcer. On ne peut trop l'exhorter à fe rendre un peu plus maîtreffe & de fes tons & de fes geftes, & rien ne manquera à fes fuccès, lorfqu'el le faura fe pofféder.

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JURISPRUDENCE.

PAR l'Arrêt rendu au Confeil d'État, le 30 Août 1777, au fujet des Contrefaçons des Livres, tout poffeffeur ou ceffionnaire du Privilége d'un Ouvrage a été autorisé à fe faire affifter d'un Inspecteur de Librairie, ou, à fon défaut, d'un Juge ou Commiffaire de Police, pour vinter les Imprimeries, Boutiques ou Magafins des Imprimeurs, Libraires ouColporteurs, & y faifir les exemplaires contrefaits: de ces Ouvrage; mais comme cette forme étoit infuffifante pour affurer la découverte des contrefaçons, & de ceux qui pourroient en être les Auteurs ou les diftributeurs, il a été rendu, d'après les Obfervations de l'Académie Françoise, un nouvel Arrêt de réglement, le 30 Juiller dernier, qui

empêchera probablement que perfonne ne foit déformais affez imprudent pour effayer de commettre un délit dont la punition feroit inévitable. Pour remplir cet important objet, le nouvel Arrêt a permis aux Propriétaires des Priviléges de procéder par voie de plainte & d'information contre les Auteurs, Pof-. feffeurs, Diftributeurs & Fauteurs des Contrefaçons.

Il eft évident que par ce moyen on peut acquérir avec la plus grande facilité, les preuves néceffaires pour faire punir les Coupables, ce qui doit rendre les Contrefaçons auffi rares qu'elles étoient communes autrefois.

Il a en même-temps été ordonné que l'Article LXV de l'Édit du mois d'Août 1686, l'Art. CIX. du Réglement de 1723, & les Articles I & III de l'Arrêt du 30 Août 1777, feroient exécutés felon leur forme & teneur.

Il réfulte de ces différentes Lois, que celui qui fe rend coupable, fauteur ou diftributeur d'une contrefaçon, doit être condamné à une amende de fix mille livres pour la première fois, & aux dommages & intérêts du propriétaire du Privilége; & en cas de récidive, aux mêmes peines, & à être puni corporellement, fans pouvoir à l'avenir faire directement, ni indirectement le Commerce des Livres.

SCIENCES

E T ARTS.

GRAVURE.

LAVUE du Havre de Grâce. Deffiné d'après nature par Bacheley, & gravé par le même; cette Vue eft prife de la montagne d'Ingouville. Elle fe vend à Paris chez Leveau, Graveur, rue S. Jacques, à côté de la veuve Duchefne, Libraire ; & à Rouen, chez l'Auteur. Prix 3 livres.

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