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roit été fait prifonnier fi fon valet-de-chambre n'avoit trompé les Pruffiens, en s'annonçant lui-même pour le Général. Les Pruffiens ont eu 12 huffards & 6 dragons tués, 30 huffards & 6 dragons bleflés. » Pendant que l'action dura, ajoute la relation Pruffienne, le Major Born, du régiment de Werner, à la tête de 200 chevaux, harcela les huffards de Barco qui étoient campés à trois quarts de mille de-là, afin de les empêcher de fe réunir au régiment de Wurtemberg; ils firent un feu terrible qui ne tua cependant aucun homme; nous fimes encore s prifonniers outre le refte des deux régimens de Wurtemberg & de Modène; les Autrichiens ont encore en Moravie 2 régimens de huffards, 3 d'infanterie au-delà du Mora, & 6000 Croates près de Hartau. Le gué du Mora eft défendu par un bataillon couvert de deux redoutes, & Randenberg eft fortifié & garni de leurs troupes. Le 16, nous avons été reconnoître leur camp près de Heydeplitfch, & malgré le grand feu qu'ils ont fait, nous n'avons eu qu'un homme tué & 4 bleffés «.

Les lettres de l'armée Autrichienne rendent compte de cette furprise avec quelques légères différences; mais il paroît qu'on convient des circonftances effentielles, puifque l'Empereur a ordonné qu'on examinera à quel point les troupes, qui ont été obligées de plier à ce pofte, fe font rendues coupables par leur négligence.

Les grandes armées après s'être obfervées réciproquement, fans en venir à une action que le Roi de Pruffe paroiffoit défirer; & que tous les mouvemens qu'il a faits fembloient avoir le but d'amener, viennent de quitter leur pofition. S. M. Pruffienne ayant vainement tenté de faire fortir l'armée Autrichienne de fes retranchemens, a pris le parti d'abandonner fon camp près de Nachod; lorfque les chemins qu'il avoit fait ouvrir du côté de Trautenau ont été prêts, il a fait défiler les chariots de l'armée par le défilé de Kowakolwitz vers Burkersdorff; ils prirent cette

route le 14; le 15, il préfenta fon armée en ordre de bataille: les Autrichiens firent les mêmes difpofitions; mais pendant que leurs yeux étoient fixés sur le premier rang de l'avant-garde Pruffienne, toute l'armée le mettoit en marche fur 4 colonnes ; la première, commandée par le Prince héréditaire de Brunfwick, par Kladern, Koken & Nimmersatt, alloit camper à Burkersdorff; la 2°. commandée par le Roi en perfonne, s'y rendit pareillement par Welfdorf, Horfitzka & Prausnitz; la 3e. & la 4e. fous les ordres du Lieutenant - Général de Ranim & du Général Tauenzien, se réunirent au défilé de Kowalkowitz & marchèrent à Burkersdorff parPraufnitz; l'avant-garde les fuivit bientôt après, fans-que l'ennemi fît mouvement pour la fuivre. Malgré la proximité de l'ennemi, les défilés qu'une auffi grande armée avoit à franchir, & où les troupes légères auroient pu harceler au moins l'arrière-garde, cette marche s'eft faite avec beaucoup de tranquillité, & il n'y a pas eu un coup de tiré. L'aîle droite de l'armée Pruffienne a formé 2 lignes fur la hauteur de Burkersdorff, & on croit que la gauche prendra une pofition favorable pour former un camp près de Staudenz.

aucun

On raconte une anecdote intéreffante qui a précédé ce mouvement hardi. » Pendant que le Roi de Pruffe préparoit en filence le départ de fon armée, il voulut un jour aller à la découverte : il s'étoit fait précéder par un détachement de huffards peu nombreux; ceux-ci entrèrent dans un chemin creux & le traversèrent tout entier fans appercevoir aucun ennemi; cependant le Roi s'y trouva à peine engagé, qu'il Parut tout-à-coup plufieurs croates qui ne furent apperçus qu'au moment où S. M. fe trouva précisément au-deffous d'eux. S. M. fans s'émouvoir, tourna fon cheval, & revint fur les pas avec la fuite; les croates immobiles, appuyés fur leurs armes, & frappés d'un étonnement refpectueux, regardèrent ce Prince s'éloigner fans lui tirer un coup de fufil. Tant il eft vrai

que la présence d'efprit & le caractère impofant imprimé fur la perfonne des Souverains, ont un pouvoir irréfiftible fur le refte des hommes «.

L'armée du Prince Henri a quitté fon camp de Schwoika pour en occuper un près de Nimes, où il entra le 9; le Général-Major de Platen fe tranfporta de celui qu'il occupoit à Gamig à celui de Linay, où il s'établit le 11; & le 12, le GénéralMajor Podjurfky fe porta derrière les défilés de Catharinenberg pour couvrir le flanc gauche de l'armée, tandis que le corps Saxon fe plaça derrière les défilés d'Olfchwitz & de Mertzdorf; c'eft un détachement du corps du Général de Platen, qui, fous les ordres du Général-Major de Sobeck s'eft emparé de Leutmeritz; les Autrichiens y avoient un magafin où il trouva 1976 quintaux de farine, 2943 boilleaux d'orge, 193 d'avoine, 1307 quintaux de foin & 35 cordes de bois. On a auffi trouvé des provifions dans Nimes & dans Wartenberg. Le Général de Platen s'eft avancé enfuite, avec un corps, de Linay par Lofowitz jufqu'à Kinetz, au-delà de l'Elbe, & a entièrement débarraffé ce fleuve, qu'il a rendu navigable.

Le Maréchal de Laudohn a, dit-on, changé fa pofition en abandonnant Jungbuntzlau & en paffant l'Elbe; il s'eft pofté entre Welwarn, & Budin, à l'oppofite de l'aîle droite de l'armée combinée de Pruffe & de Saxe; il a reçu un renfort de 12 à 15000 hommes : il agit de concert avec l'armée Impériale pour empêcher la réunion de l'armée du Prince Henri à celle du Roi ; & il a fait fucceffivement plufieurs mouvemens pour engager ce Prince à une action: mais jufqu'à ce moment, il a évité toutes les occafions qui lui ont été présentées : il ne faifira, fans doute, que celles qui lui offriront une victoire certaine on fe rappelle que ce Prince a eu la gloire peu commune de n'avoir reçu encore aucun échec depuis qu'il commande des armées.

Toutes les nouvelles préparent, cependant, à une action prochaine. Le Roi de Pruffe a renvoyé tous les bagages embarraЛlans & tous les équipages fuperflus de fon armée : cette précaution eft ordinairement le figne avant-coureur d'une bataille. L'Empereur pour feconder le Maréchal de Laudohn eft, dit-on, forti de fon camp de Jaromirfz, & c'est un des buts que paroît s'être propofé le Roi de Pruffe, qui, pendant que le Maréchal s'oppose à fa jonc tion avec fon frère, le prépare à arrêter l'Empereur, s'il a dessein de se joindre auffi à M. de Laudohn. Quatre grandes armées prêtes à en venir aux mains dans la Bohême, fixent l'attention de l'Europe, qui voit, d'un autre côté, la France & l'Angleterre au moment de s'attaquer avec fureur, & à la veille de fe mefurer encore fur mer; la Grande Bretagne qui y a dominé fi long-tems, ne fe flatte plus de conferver fon empire fans quelque diverfion qu'elle cherche à fe procurer, & pour laquelle elle prépare des armemens confidérables à Hanovre, prêts à feconder la puiffance qui entrera dans les vues, pour engager la France dans une guerre de terre; elle cherche auffi des fecours, & les yeux le tournent vers le nord où l'on croit qu'elle a des efpérances; on affure même déjà qu'une efcadre Ruffe, compofée de 6 vailleaux de guerre, a paru devant Helfingor, & qu'elle a remis immédiatement après à la voile; on ne dit point la route qu'elle a prife, & on veut qu'elle foit deftinée à feconder les Anglois; mais il femble que dans ce moment la Ruffie a de trop grandes affaires fur les bras pour leur prêter des fecours. La Porte paroît enfin décidée à la guerre; une des plus nombreuses flottes qui foient forties des ports Ottomans a pris la route de la Crimée ; des armées confidérables s'avancent vers Choczim, Bender & les rives du Danube, & nous fommes peut-être à à la veille de recevoir la nouvelle de trois actions qui fe feront données fur différens points de l'Europe,

tant fur terre que fur mer

& dont les effets ne

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fauroient être plus intéreffans, parce qu'on espère encore qu'ils rameneront promptement la paix.

De RATISBONNE le 24 Août.

,

LA Cour de Vienne fe donne tous les mouvemens imaginables pour infirmer la validité de l'acte de renonciation de l'Archiduc Albert. Le Baron de Borie vient de faire une démarche remarquable, qui tend au même but ; il a requis, par une lettre cir. culaire, les Monaftères de cette ville de faire dans leurs archives, les recherches les plus exactes pour conftater l'authenticité du ferment que l'Archiduc doit avoir prêté en 1429; on a répandu depuis, que ces perquifitions ont fervi à prouver que ce Prince n'a point été à Ratisbonne dans l'année indiquée. Quel que foit l'effet de cette découverte, plus ou moins fondée, il eft certain que jufqu'tci la réfutation qui avoit été annoncée par la Cour Impériale, n'a pas encore été portée à la Diète, & vraifemblablement elle ne le fera pas de fi-tôt, puifque les vacances caniculaires ont déjà commencé.

Le Miniftre Electoral de Mayence remit, le II de ce mois, à la Diète, une lettre du Prince Evêque de Spire. Il réclame la propriété de la ville & forte reffe de Philipsbourg, dont le droit de défense & de garnifon avoit été accordé à la France & enfuite à l'Empereur & à l'Empire par tous les Traités, & particulièrement par ceux de Munster & de Rifwick. Il forme auffi une prétention qu'il fait monter à 80,000 florins, pour des dépenfes que lui & fes prédéceffeurs ont faites depuis 1710, tant pour l'entretien des fortifications que pour l'approvifionnement de la garnifon, dépenfes qui, devant être faites par l'Empereur & l'Empire, ne peuvent refter à fa charge. En reprenant cette place, l'Empereur & l'Empire feront déchargés des frais de fon entretien.

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