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Diète prochaine. On fe propofoit auffi de rétablir les mines d'Olkas; mais l'exécution de ce projet entraîneroit des dépenfes confidérables, qu'il eft impoffible de faire dans un moment où la République a befoin de tous les fonds. Les armées nombreufes qui font répandues fur nos frontières exigent notre attention & nous font fentir la néceflité d'augmenter nos troupes; cet objet fera fans doute le premier qu'on mettra fous les yeux de la Diète. La guerre allumée entre l'Empereur & le Roi de Pruffe, celle qui doit éclater bientôt entre la Ruffie & la Porte, & qui paroît à préfent décidée, peuvent avoir des effets funeftes pour nous, même fans y prendre part, & nous ne devons négliger aucune précaution pour nous mettre à l'abri de toute entreprife étrangère.

Le corps de troupes que le Prince de Repnin raffemble près du Dniefter fera, dit-on, de 30 à 40,000 hommes. On affure que le Lieutenant - Général d'Igelstrom eft nommé pour commander fous lui. Beaucoup de Seigneurs Polonois entrent au fervice de la Ruffie; on nomme principalement parmi eux, le Starofte de Samogitie, le Comte de Solohub & le Prince Jofeph Lubormirski, il y en a auffi plufieurs qui paffent à celui du Roi de Pruffe, qui a des agens chargés de lever ici des recrues, & qui enrôlent un grand nombre d'hommes. Le Miniftre à la Cour de Vienne en a porté des plaintes au Roi & à la République, & exige qu'on renvoye au plutôt les enrôleurs Pruiens; on ignore encore ce qui lui a été répondu. Par une claufe expreffe du traité de ceffion, il a été ftipulé qu'aucune des Puiffances contractantes ne pourra faire recruter fur les terres de l'autre.

Le Prince Sulkowski eft de retour de la GrandePologne: on dit qu'il a été voir l'Ambaffadeur Ruffe à Nieporow, terre à cinq lieues de cette Capitale, qui appartient au Prince de Radziwill, Palatin de Wilna. Ce Prince au moment où la Dière s'affemblera ici, doit fe rendre en Lithuanie.

ALLEMAGNE.

De VIENNE, le 15 Août.

LES perquifitions que M. le Chancelier, Prince de Kaunitz Riethberg, a fait faire pour retrouver la malle du Courier ordinaire de Conftantinople, du 17 Juillet, n'ont produit encore aucun effet ; on croit que les brigands qui ont commis ce crime font partie des troupes Afiatiques, qui font en marche pour Choczim, & qui le font rendus auffi coupables du meurtre de leur propre Bacha. On dit qu'il le trouve, parmi ces fcélérats, un grand nombre de Moldaves, qui ont commis pareillement beaucoup de dégats depuis Bender, jufques fur les frontières de la Tran

filvanie.

On redouble d'activité & de précautions fur toutes nos frontières, pour faire fubir la plus rigoureuse quarantaine à tout ce qui vient de la Turquie. Les lettres de Trieste nous ont donné des allarmes, qui rendent ces précautions indifpenfables; s'il faut les en croire, la pefte fait toujours de grands ravages dans Conftantinople; elle s'eft auffi manifeftée dans quelques diftricts de la Natolie & de la Romélie, & prefque tous les bâtimens Vénitiens & Ragufiens qui fe trouvent dans le Levant, en font infectés.

Les prières extraordinaires pour le fuccès de nos armes devant être continuées, une fois par mois, pendant la guerre, elles ont eu lieu, le 9 de ce mois, dans la Cathédrale de Saint-Etienne; elles fe feront fucceffivement le 6 Septembre, le 4 Octobre, le 8 Novembre & le 6 Décembre.

L'entrée du Prince Henri en Bohême a fait ici beaucoup de fenfation ; on a voulu faire un crime au Général Major de Vins de l'échec qu'il a effuyé près de Gabel, où il avoit été envoyé avec un détachement pour s'oppofer, autant qu'il étoit poffible, aux

progrès ultérieurs des Pruffiens & des Saxons. Cet Officier dont le zèle & les talens militaires font connus, s'eft pleinement juftifié. On dit aujourd'hui que la perte qu'il a effuyée doit être attribuée d'un côté à un Major qui avoit été détaché en avant, & qui avoit été fait prifonnier de guerre ; & de l'autre à la trahison des payfans. L'Empereur voulant examiner cette affaire à fond, a voulu ravoir ce Major; & a offert en échange un Colonel des Gardes Saxonnes; mais les Pruffiens ont refufé d'y consentir. On est inftruit qu'un bataillon de Gaifrugg, un de Caprara, un de Kinski & un de Croates, ainfi que deux divifions de Chevaux-Légers, qui occupoient un bois fur la route que tenoit la première colonne enneinie, ont beaucoup fouffert après s'être long-tems & bien défendus. On avoit d'abord évalué notre perte à plus de 2000 hommes ; mais il a paru qu'elle ne montoit qu'à 1000 ou 1200, parmi lesquels fe trouvent plufieurs Officiers de l'Etat-Major; en attendant le mémoire que la Cour annonce depuis quelque tems, elle a fait publier l'article fuivant dans la Gazette d'aujourd'hui.

» Il a été fait mention dans ces feuilles, tant du manifefte que la Cour de Berlin a fait publier au commencement de Juillet dernier, lors de la nouvelle invafion en Bohéme, fous le titre d'Expofé des Motifs, qui ont engagé S. M. Pruffienne à s'oppofer au démembrement de la Bavière, que de la Décla ration du même Monarque aux hauts Co-Etats du Saint-Empire, datée du 3 Juillet. Tous ceux qui ont lu, avec quelqu'attention, certains Ouvrages d'Auteurs particuliers, qui font fucceffivement fortis des preffes de cette ville, fur-tout celui qui a pour titre Réflexions impartiales fur plufieurs Queftions, concernant la fucceffion des Etats du défunt Electeur Maximilien-Jofeph; & un autre intitulé Réponse aux Confidérations concernant la fucceffion de Bavière, qui ont paru à Berlin, ver.

:

ront aisément que les principes établis dans l'Expofe des Motifs & dans la Déclaration aux Co-Etats font apocryphes; que les conféquences que l'on a voulu en tirer font fauffes; & que les principaux árgumens ont déja été réfutés par les Ouvrages mentionnés, puifque l'effentiel de l'Expofé & de la Déclaration ne confifte qu'en pures répétitions de ce qu'on lit dans les Confidérations. Cependant il va paroître de la part de la Cour Impériale & Royale une réfutation détaillée du Manifefte de Berlin & de la Déclaration qui y eft analogue.

La Cour de Berlin a encore donné au public un Mémoire, daté du 14 Juillet dernier, pour fervir de fuite, tant à l'Expofé, qu'à la Déclaration. C'est à ce Mémoire que l'on a trouvé à propos de joindre, comme une foi-difante Pièce Juftificative, un Acte du Duc Albert d'Autriche, par lequel il renonce à toute prétention fur la Baffe-Bavière, fait à Ratisbonne le jour de Saint-André 1429. On prétend en avoir reçu à Berlin une copie authentique, qui doit avoir été vidimée dès l'an 1569, par un Confeiller Bavarois & Notaire-public, & l'on ajoute : » que l'original de cette Chartre décifive fe trouvera fans doute dans les archives de Bavière, s'il n'a pas été perdu dans les tems malheureux de la Bavière". Cette prétendue renonciation doit achever d'anéantir toutes les prétentions de l'augufte maison d'Autriche. Mais, quoiqu'on puiffe fans hésiter s'en remettre fimplement au jugement de tout homme expert, verfé dans l'art Diplomatique, & s'affurer qu'il la reconnoîtra au premier coup d'œil pour un acte contrefait, la fauffeté en fera démontrée au premier jour par les preuves les plus convaincantes. Le public aura lui-même obfervé, que la Cour de Berlin renverse elle-même, par cette prétendue Chartre, les principes qu'elle avoit établis auparavant, pour mettre en conteftation les droits de la maifon d'Autriche fur la Baffe-Bavière ; favoir, que l'inveftiture accor

dée au Duc Albert avoit été nulle ou du moins caffée dans la fuite par une Sentence de l'Empereur Sigifmond; & que d'ailleurs les Agnats du Duc Albert n'avoient eu aucune part à cette prétention. Il est autli remarquable que la Cour de Berlin n'a produit cette pièce qu'après avoir pris les armes, quoiqu'on eût déja dit publiquement, depuis plus de trois mois, qu'elle ne pouvoit être que fuppofée «.

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LES nouvelles des armées Autrichienne & Pruf fienne ne préfentent jufqu'à préfent que des affaires de pofte: la plus confidérable, après celle de Gabel, eft celle de Mladenke dans la Siléfie fupérieure ; le régiment des dragons Impériaux de Wurtemberg, fort de 800 hommes, & une divifion de celui de Modène auffi dragons, étoient venus fe camper à un mille & un quart du camp Pruffien, près de Creutzendorf; le 11 Août, à une heure de nuit, les Lieutenans Généraux de Werner & de Stutterheim se mirent en marche pour les furprendre, avec une partie des huffards de Werner & des dragons de Finkenftein & d'Apenbourg, trois bataillons de grenadiers & quatre canons; après plufieurs détours, ils arrivérent vers les heures : les Autrichiens avoient tenu toute la nuit leurs chevaux fellés, & à l'arrivée des Pruffiens, ils étoient occupés à les défeller pour les mener à l'eau ; ceux-ci avoient devant eux un défilé fort profond & fort large, par lequel le canon ne pouvoit être conduis, ce qui empêcha l'infanterie & l'artillerie d'agir ; les huffards & les dragons s'avancèrent feuls, & donnèrent avec tant de courage qu'ils tuèrent 75 hommes, firent 391 prifonniers, dont 6 officiers, 24 bas-officiers & 2 trompettes; ils prirent 488 chevaux, tous les équipages, la caiffe des régimens & tout le camp. Le Général Autrichien, Baron de Knebel, fe fauva en chemife, & au

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