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CHAPITRE II.

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Le cardinal Alexandrini, légat du Pape, et Borgia partent pour l'Espagne. Succès des Jésuites dans la Péninsule. Révolte des Maures de Grenade. Les Jésuites en sont les premières victimes. La flotte de don Juan d'Autriche et les Pères.— Christophe Rodriguez et les condamnés aux galères. — La peste à Salamanque, Alcala, à Séville, à Tolède, à Cadix, — Charité des Jésuites. François d'Espagna

Portrait de don Sébastien.

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Bataille de Lé

et sa mère. Les Jésuites interdits à Alcala pour cause de captation.- Le cardinal Alexandrini et Borgia à Barcelone.— L'inquisition fait publier les opuscules ascétiques de François de Borgia. Entrevue du Père et de Philippe II. — Borgia décide le roi d'Espagne à entrer dans la coalition contre le Turc. pante. Borgia en Portugal. Les Jésuites précepteurs du roi don Sébastien, Pasquier et le Catéchisme des Jésuites. Accusations portées contre les Pères. - Ils ont voulu être rois de Portugal. — Ils ont empêché don Sébastien de se marier. - Ils l'ont fait guerrier. Ils ont semé la discorde dans la famille royale.Le Jésuite Louis-Gonsalves de Camara, son précepteur. — De Thou et l'historien génois Conestaggio. — Lettre du Père Gonsalves au Général des Jésuites sur le mariage de don Sébastien. — Politique du Pape par rapport au Portugal, · La reine Catherine d'Autriche. -Lettre du Père Maggio à François de Borgia sur les affaires de Portugal. Le Père Gonsalves écrit au cardinal Rusticucci. Caractère des Portugais. Les historiens portugais en désaccord avec Etienne Pasquier. - Première expédition de don Sébastien chez les Maures. Gonsalve lui écrit. Sa lettre le fait renoncer à ses projets. Mort de Gonsalves. - Dou'eur du roi. Les Jésuites disgraciés. Causes de leur disgrâce. Intrigues à la cour de Portugal. Les Jésuites, confesseurs du roi, de la reine-mère et du cardinal Henri, ont-ils conspiré pour perdre la famille royale? -Divulgation des secrets de la confession. - Mort de Sébastien. Le cardinal Conduite des Jésuites dans les intrigues pour la succession. — Leur politique dans les îles Açores. L'avocat Pasquier et l'avocat Linguet, —'François de Borgia arrive en France. - Possevin à Bayonne. — Le chancelier de L'Hôpital écrit en faveur des Jésuites. - Lutte de l'Université et des Calvinistes.-L'Université de Paris demande le concours des Protestants contre les Jésuites.-Ramus et Galland.

roi.

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— Plaidoyers de Pasquier et de Versoris. Le connétable Anne de Montmorency et les Jésuites. —Le Père Perpinien et l'Université de Paris. — Conspiration des Calvinistes découverte à Paris par le Jésuite Olivier Manare.— Complot des Protestants dirigé contre Lyon.-Le Père Auger le fait avorter.-Bataille de Jarnac.- Le duc d'Anjou et le Père Auger. Auger à Toulouse. Son sucre spirituel. — La ville d'Avignon et Possevin. L'inquisition et les Jésuites. Auger à Avignon. - Victoire de Moncontour. Les Jésuites à Dieppe, Rouen, Auch, Poitiers et Verdun. La Saint-Barthélemy. Navarre. Insurrection

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Portrait de Charles IX. — François de Borgia à Blois.
Causes de ce crime. Le Père Maldonat et le roi de
des Pays-Bas.
Les Gueux. Le cardinal de Granvelle.

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Les Calvinistes fran

çais et le prince d'Orange préparent une république universelle.—Le duc d'Albe à Bruxelles. -Les Jésuites réintégrés à Tournai et à Anvers. - Leurs différends avec l'Université de Douai, qui les agrège. Le butin de Malines. Mort de François de Borgia.

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Tandis que le Cardinal Commendon et le Père Tolet s'occupaient glorieusement des affaires de l'Église, le

Cardinal Alexandrini et François de Borgia arrivaient en Espagne pour mettre à exécution le plan tracé par Pie V.

Après son élévation au Généralat, Borgia avait nommé de nouveaux Provinciaux: Jacques Carillo pour la Castille, Gonzalès Gonzalve pour Tolède, Jacques d'Avellaneda pour l'Andalousie, et Alphonse Roman pour l'Aragon; l'ile de Sardaigne faisait partie de cette dernière Province, elle possédait déjà deux colléges dans les villes de Cagliari et de Sassari. Un autre collége avait été commencé à Tolède; mais, en 1566, on changea la destination de l'établissement pour en faire une maison professe, afin de répondre au vœu de la Congrégation Générale, spécifiant qu'il y en aurait une par chaque Province. Au mois de juin de la même année, Jean Valdervano prit le gouvernement de cette maison, qui comptait parmi ses profès Simon Rodriguez, Antoine de Cordoue et François Strada. Ces trois Pères avaient vieilli dans les dignités de l'Ordre, et, par un de ces profonds calculs auxquels Ignace soumettait ses disciples, ils se trouvaient alors rejetés sur la seconde ligne. L'action était pour les jeunes, le conseil et la prière appartenaient aux vétérans, la maturité participait de ces deux états. Cette obscurité devenait pour tous une faveur; elle tournait alors à l'avantage des habitants de Tolède. Les trois Pères se mirent à l'oeuvre avec une ardeur de novices; ils eurent bientôt opéré dans cette cité les prodiges qui avaient signalé leur jeunesse. De pareils travaux consumèrent le peu de forces que l'étude avait laissées à Antoine de Cordoue; l'humilité de ce favori de Charles-Quint était si grande que, sur sa proposition, les Jésuites, assemblés en congrégation générale, décidèrent que le titre honorifique de Dom

- serait supprimé dans la Compagnie. Il mourut à Oropesa chez son parent, le comte Ferdinand Alvarès de Tolède.

La ville de Valladolid avait été choisie comme le siége de la Maison Professe de Castille; Jérôme Ripalda en fut le supérieur, et Jean Fernandez cut la direction du collége. La maison professe et le collége de Medina étaient gouvernés par le Père Balthazar Alvarès, le confesseur qui conduisait dans les voies de la perfection sainte Thérèse et Marie Diaz. A Marcena, dans la Province d'Andalousie, le collége florissait par les soins du duc d'Arcos et de sa femme, sœur du père de Cordoue. A Cadix, les Jésuites ne se contentaient pas de former les jeunes gens à la piété et aux belles-lettres; ils se dévouaient encore à l'instruction religieuse des Maures très-nombreux dans ce port.

Ce que des Jésuites faisaient à Cadix en faveur des anciens dominateurs de l'Espagne, d'autres Jésuites le continuaient à Grenade, dans la poétique capitale des Abencerages. Depuis 1559, la Société occupait une maison dans l'Alrézin; la révolte des Maures contre Philippe II força les Pères à abandonner cette demeure, et, sous la conduite de Jean Albatolus, Maure lui-même d'origine, ils cherchèrent un autre asile. Les Mahométans,

que

la force avait faits Catholiques, n'attendaient qu'une occasion favorable pour se soulever contre les Rois dont, pendant de longs siècles, ils avaient usurpé le trône et tenu les sujets captifs sous la garde de leurs cimeterres. Cependant, à l'arrivée des Jésuites à Grenade, les prédications amenèrent à résipiscence ce peuple devenu esclave à son tour. La plus grande preuve de conversion que les Maures appelés Nouveaux Chrétiens par les Espagnols purent donner, ils l'offrirent aux Apôtres

leur apprenant que le poids des chaines terrestres était léger pour le ciel. On vit ces hommes, aussi attachés à l'argent, aussi avides que des Juifs, restituer le bien acquis par l'usure.

Le gouvernement de Philippe II était, en 1569, inquiet de leur attitude; des mesures plus énergiques sont adoptées à Grenade. Il est ordonné à tous les anciens sectateurs de Mahomet de démolir leurs bains, de renoncer à la langue arabe, et les femmes doivent désormais se vêtir à l'espagnole. La conspiration que le Roi le Roi pres sentait éclate enfin. Les conjurés se réunissent dans les montagnes; ils forment le projet de surprendre la ville. L'abondance des neiges leur en ferme le chemin, et une centaine seulement parviennent à se frayer un passage. Un jeune homme de leur caste les commandait; il se nommait Ferdinand de Valore. Parvenus au centre de Grenade, ils font retentir les cris de Vive la liberté ! Vive Mahomet! puis, comme les Jésuites sont les prêtres qui obtiennent le plus de véritables conversions dans leurs rangs, c'est sur les Jésuites que, par esprit de vengeance, ils dirigent leurs premiers coups. La croix qui protégeait la maison est abattue; ils font le siége de cette maison, et ils demandent avec des cris de rage que le traître Albatolus leur soit livré.

La sédition fut bientôt repoussée; elle se répandit dans les terres d'Apulxara et d'Almeria, profana les églises, massacra les prêtres et les religieux, se porta à tous les excès, et se retrancha enfin derrière des rochers inaccessibles. Philippe ne devait endurer papas tiemment un tel affront. Son frère naturel, Don Juan d'Autriche, prend le commandement de l'armée qui va agir contre les Sarrazins; et, comme on craignait quelque tentative de la part des Maures d'Afrique, Louis de

Requesens, amirante de Castille, accourt des Pays-Bas avec sa flotte pour surveiller le littoral.

Christophe Rodriguez était embarqué sur cette escadre avec quelques autres Jésuites; plusieurs suivaient l'armée de don Juan pour la soutenir dans ses marches difficiles, pour l'encourager dans les combats et offrir aux mourants les secours de la Religion. Le Père Christophe ne perdait pas son temps sur l'escadre de blocus. A Malaga il y avait un hôpital où souffraient plus de sept cents malades et blessés; les Jésuites s'improvisent leurs infirmiers. Les galères se voyaient pleines de condamnés dont le temps était expiré, et qui, par un déplorable abus de pouvoir, ne sortaient pas du bagne parce qu'on leur refusait une attestation constatant qu'ils avaient subi leur peine. Les Jésuites acquièrent la preuve de ces iniquités; à tout prix il faut qu'elles cessent. Il était nécessaire de recueillir quelque argent afin d'arriver au redressement de tant d'injustices, qui portaient les forçats à blasphémer contre l'ordre social; les Jésuites mendient. Quand ils ont rendu à la liberté tous ces malheureux, ils obtiennent qu'un magistrat sera nommé pour exercer gratuitement l'office que leur charité vient de créer.

Lorsqu'en 1571 le duc d'Arcos, qui avait pris le commandement de l'armée, eut, dans une bataille décisive, anéanti les Maures, la Compagnie de Jésus fut réintégrée dans sa maison de l'Alrézin.

Cette année s'ouvrit pour la Péninsule avec des calamités de toutes sortes. Une fièvre pestilentielle affligeait l'Europe; en Espagne, elle sévit avec plus d'intensité qu'ailleurs; le climat et les habitudes du pays semblant redoubler sa violence. Philippe II avait fait déporter dans les provinces les Maures du royaume de

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