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le 25 juillet 1593, Henri IV abjura le Calvinisme dans la basilique de Saint-Denis.

S'il y eut un vaincu dans ces guerres, à coup sûr ce fut le Béarnais, glorieux vaincu qui avait triomphé par les armes de tous ses ennemis, et qui acceptait la loi qu'ils lui imposaient. Le Roi était Catholique; mais, soit calcul, soit aveuglement, soit défiance, les Ligueurs, alors rébelles, n'avaient pas consenti à lui ouvrir les portes de sa capitale; la voix du Souverain Pontife était l'oracle qui devait les réduire à l'obéissance, et cette voix restait muette. Les Ligueurs ardents voyaient dans Henri IV un prince qui croyait que Paris valait bien une messe. Clément VIII, tout en rendant justice au grand homme, se méfiait de cette conversion, dont les suites pouvaient être si heureuses ou si défavorables à l'Église. L'Espagne, d'un autre côté, avait intérêt à prouver au Saint-Siége que l'abjuration du 25 juillet était un acte de pure condescendance. Selon Philippe II, le Béarnais, une fois tranquillement assis sur son trône, ne tarderait pas à la révoquer pour revenir au Protestantisme. La question ne pouvait plus se vider en France, le sort des armes avait décidé; le Saint-Père seul tenait entre ses mains la paix ou la guerre. Philippe II connaissait la situation; il négociait pour empêcher le Pape de réconcilier le Roi de France avec l'Eglise Universelle.

Dans cet état de choses, dont Henri IV ne se déguisait pas les embarras, il lui fallait à Rome un plénipotentiaire aussi dévoué à la Religion Catholique qu'à luimême il choisit Louis de Gonzague, duc de Nevers. Le 19 novembre 1593, l'ambassadeur entrait dans la ville pontificale, il y entrait malgré Clément VIII et grâce au Père Possevin. Ce Jésuite, Italien d'origine, avait été

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déjà plus d'une fois consulté par le Pape sur l'abjuration du Roi de France, et, avec sa science des hommes, il avait émis un avis favorable pour la faire recevoir. Clément VIII n'ignorait pas que Possevin était depuis long-temps l'ami du duc de Nevers; il savait le fond de sa pensée. Pour adoucir ce qu'il y aurait de trop violent dans la résolution prise par la Cour de Rome, il charle Jésuite d'aller à la rencontre de l'ambassadeur et de lui dire que le Saint-Père refusait d'entendre parler de Henri IV et de ses négociateurs. La présence de Nevers dans la capitale du monde chrétien mettait un terme à beaucoup d'intrigues espagnoles; elle contribuait à la paix. Possevin remplit avec tant de dextérité sa mission que le duc de Nevers, dans le récit de son ambassade, insinue que le Jésuite ne lui fit point pressentir la volonté si formelle du Souverain Pontife.

Possevin, sous les yeux du Général de la Compagnie de Jésus, venait de désobéir au Pape pour servir Henri IV et la France. L'ambassadeur, comte d'Olivarès, se montra si courroucé, et Clément VIII partagea si amèrement son irritation, que, dans la nuit même, le Père se vit obligé de prendre la fuite. « Possevin, Jésuite, dit Julien Peleus', s'enfuit de Rome pour avoir tenu quelques propos de réconciliation du Roi avec le Saint-Siége. » Les conseils qu'il donna, ajoute un autre annaliste', le firent détester par les Espagnols, qui se plaignirent vivement de lui, et «< il fut contraint, reprend L'Estoile3, de sortir de Rome pour éviter la colère du Pape. »

Ce ne sont pas les seuls témoignages qui confirment l'intervention de Possevin dans cette affaire. Le 29 avril

Julien Peleus, t, iv, 1. XIV, p. 723.

2 Mercurii Gallo-Belgici, t. 11, liv. vn, p. 92. Voir aussi les Lettres du Carelina! d'Ossat, t. 1, p. 672.

5 Journal de Henri II,

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Guillemi Sossi, De vita Henrici Magni, lib. 11, p. 81.

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