صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

raffinements de leurs geôles. Philippe II et le Saint-Office tuaient pour cause de religion; ils tuaient parce que avant tout ils désiraient de conserver intact le dépôt de la Foi, parce qu'ils savaient qu'en effrayant l'Hérésie par les tourments ils avaient à moitié sauvé leur patric de ses manœuvres. Cette politique peut et doit être sévèrement appréciée; mais on ne trouve jamais Philippe II et l'Inquisition mentant à la postérité et calomniant leurs victimes jusque dans la tombe. La Reine d'Angleterre n'a fait grâce à aucune des siennes. Tous les Jésuites, tous les Catholiques qu'elle a mis à mort, et le nombre en est considérable! tous, d'après ses magistrats, ont payé de leur vie d'improbables, d'impossibles attentats contre sa personne. Croire en Dieu et en l'Eglise Catholique, Apostolique et Romaine, oser le pr. clamer sur une terre de liberté et y venir encourager le petit troupeau resté fidèle au milieu des apostasies, c'était conspirer la mort de cette princesse.

La mort vint enfin; mais Élisabeth n'en avait pas fini avec le bourreau. Les Jésuites commençaient à lui manquer; il fallut que cette vieille femme, dans un ridicule accès de jalousie, fît tomber sur l'échafaud la tête de son jeune et dernier favori, Robert Devereux, comte d'Essex. Henri VIII, son père, assassinait juridiquement les concubines qu'il n'aimait plus; il les accusait de crimes contre la sûreté de l'État. Elisabeth le suivit à la trace du sang; elle chargea Robert d'Essex du même forfait. Il périt comme Anne de Boleyn et comme Catherine Howard; puis, lorsque la Reine se sentit atteinte au cœur, elle repoussa tous les secours de l'art, et elle dit aux médecins : « Laissez-moi, je veux mourir; la vie m'est insupportable. »

Le 3 avril 1603, cette souveraine, gouvernante de

l'Église d'Angleterre, qui avait autant d'hypocrites vertus que de grandes qualités royales, expira. Elle avait façonné les Anglais à son image, essayant d'être redou tée sur le continent, sans se préoccuper des misères ou des hontes de l'intérieur. Afin de séduire l'étranger par la gloire et par l'éclat des richesses, elle se para avec coquetterie du manteau de la liberté religieuse et commerciale; mais cette double liberté n'arrêta point la persécution. On étouffait les cris des victimes sous le bruit des fêtes, et si un gémissement parvenait à se faire entendre,. on le niait. Élisabeth développa l'orgueil britannique, elle le résuma dans sa personne, et le peuple anglais la salue encore comme l'expression la plus vraie dú caractère national. Des vertus mensongères au dehors, des vices ou des crimes au dedans, de magnifiques paroles servant à voiler les turpitudes les plus étranges, et la duplicité s'asseyant sur le trône pour tromper les nations, telle fut la politique qu'elle légua en héritage à ses sujets. Fatale et puissante politiqué que les gouvernements faibles ou lâches se laissent imposer et qui corrompt tout sous la vanité de sa philanthropie marchande.

Le trépas d'Élisabeth ne devait apporter aucune modification au système suivi contre lés Jésuites. Là conspiration des Poudres viendra, deux ans après sa mort, en manifester toute la cruauté.

[ocr errors]

CHAPITRE VI.

Début d'Aquaviva dans le Généralat, Sa lettre sur l'heureux accroissement de la Société. L'église du Gesu et la Maison professe à Rome. Mort du Père Maldonat. Le Père André Spinola. Seconde lettre d'Aquaviva sur la rénovation

de l'esprit.

[ocr errors]

-

-

[ocr errors]

Les Jé

Le calendrier grégorien et le Père Clavius. -Le Ratio studiorum, Mort de Salmeron. Sédition à Naples apaisée par les Jésuites. Sixte-Quint Pape. - Son portrait. On suppose qu'il sera hostile à la Compagnie. suites dénoncés à l'Inquisition d'Espagne par un Jésuite. Le Saint-Office fait arrêter le Provincial et plusieurs Pères. — L'Inquisition se décide à faire l'examen des Constitutions. -Les Jésuites espagnols et le Père Vasquez demandent une réforme de l'Institut. — Sixte-Quint évoque l'affaire à Rome. - Philippe II se mêle à toutes ces discussions et nomme un visiteur royal. Les Jésuites refusent de le recevoir. - Mission du Père Parsons auprès du roi. Succès de sa mission. Sixte-Quint publie deux décrets sur la Société. Le Jésuite Vincent lui défère la lettre d'Ignace de Loyola comme entachée d'hérésie. - Jugement des examinateurs pontificaux. - Bellarmin prend la défense de cette lettre. pose de réformer l'Ordre de Jésus. Points sur lesquels porte cette réforme. Le Pape et le Général. - Les princes du Nord demandent au Pontife de renoncer à ses projets. Lettre de Maximilien de Bavière, — Sixte-Quint veut exclure les Jésuites du maniement des affaires publiques. Le Sacré Collège s'oppose au dessein du Pape. - Sixte-Quint met à l'index l'ouvrage de Bellarmin, De Pontificis romani potestate. Il ordonne de supprimer le nom de Compagnie de Jésus, Aquaviva rédige lui-même le décret Mort de Sixte Quint,

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

le Sacré College annulent tout ce qu'il a fait contre les Jésuites. — Congrégation des Procureurs. - Mort de Louis de Gonzague. Le Père Tolet Cardinal. — La contre-réforme établie en Allemaguc par les Jésuites. Russie, - Iwan Basilowicz et le roi de Pologue. Russes. · Canses de cette guerre.

[blocks in formation]

Légation de Possevin en Victoires des Polonais sur les comme médiateur entre le czar Caractère d'Iwan.

- Projet de Le czar

Possevin pour la réunion de l'Église grecque à la Communion romaine. charge Possevin de sauver la Russie, mise en danger par les Polonais, — Posseviu au camp de Bathori.— Iwan nomme des ambassadeurs pour traiter de la paix avec ceux de Pologne sous la présidence du Jésuite. Conférences de ChiverouaHorca. Intervention de Possevin. Les Polonais refusent de reconnaître à Ivan le titre de czar. - Conclusion de la paix. Possevin est reçu à Moscou avec tous les honneurs dus à sa dignité. — Les Anglicans à Moscou. Possevin explique au

[blocks in formation]

Possevin est choisi comme médiateur par l'empereur d'Alemagne et Aquaviva le rappelle. — Progrès des Jésuites en Allemagne. Les Protestants et Sigismond, roi de Pologne. Les Jésuites expulsés de Trausilvanie. La diète de Pologne les conserve. — Accusation contre la Compagnie. Les Protestants ne veulent pas accepter le calendrier grégorien. Emeutes contre les Jésuites. Les bouchers d'Augsbourg et les Luthériens de Riga. Les Jésuites à Liége. — Guillaume d'Orange est assassiné. - Philippe II et Alexandre Farnèse accordent aux Jésuites le droit de posséder en Belgique. Les Jésuites à Luxembourg. Baïus dénonce au Pape des propositions théologiques du Père Lessius. Le Pape les approuve. Mort de Baïus. Le Père Delrio et Juste Lipse. Juste Lipse penche vers le Calvinisme. Delrio Tarrête.

-

Lettre de Juste

« السابقةمتابعة »