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Jésuites connaissaient Aquaviva; ils sourirent de la stu-. péfaction si naturelle du Pontife, et ils le prièrent de confirmer l'élection. Le Pape s'en rapportait à leur prudence, il souscrivit au vœu de la majorité. Le SaintSiége et la Congrégation n'eurent qu'à se féliciter d'avoir, placé à la tête des Jésuites un homme qui, à travers les circonstances les plus orageuses, sut, par sa fermeté, jeter un nouvel éclat sur la Compagnie.

Claude Aquaviva, fils du prince Jean-Antoine Aquaviva, duc d'Atri, et d'Isabelle Spinelli, naquit au mois d'octobre de l'année 1543. Il n'avait encore que trentesept ans, mais chez lui la maturité avait devancé les années. Renonçant au monde, à la cour romaine, à toutes les espérances que son nom et ses talents devaient lui faire concevoir, il était entré dans la Compagnie. Depuis ce jour, il avait tellement grandi en piété, en vertu et en science, qu'il devint une des colonnes de son Ordre. Les obscurs travaux auxquels il s'était livré, son ardeur à réprimer les saillies d'un caractère impétueux fanèrent promptement cette grâce du jeune homme que chacun admirait. Ses cheveux noirs avaient déjà blanchi sous l'étude et la réflexion; mais ce que le nouveau Général avait perdu en beauté, il le rachetait par un extérieur plein de dignité et par la mâle expression de son visage, sur lequel se reflétaient toutes les nobles pensées. Ses yeux brillants, sa parole animée, sa douce gravité donnaient à l'ensemble de cette physionomie un charme puissant c'était une des plus majestueuses images du calme dans la force et de l'autorité tempérée par la bienveillance. Il y avait chez Aquaviva ce mélange de qualités contraires qui souvent se paralysent dans leur action, mais qui quelquefois font mieux ressortir les natures privilégiées, Energique et conciliant, doux et

sévère, habile et franc, humble pour lui, fier quand il s'agissait des droits de l'Eglise ou de la dignité de sa Compagnie, le Père Claude réunissait tous les contrastes, et savait dans une mesure parfaite mettre à profit tant d'avantages personnels ou acquis. Son nom n'avait pas encore franchi la frontière d'Italie, car, comme un grand nombre d'autres Jésuites distingués, la volonté des supérieurs attachait Aquaviva à l'administration intérieure. Il n'était connu que de ses frères, que de ses égaux dans l'obéissance: il va se révéler dans le commandement.

CHAPITRE V.

Situation de l'Angleterre sous Henri VIII et pendant la minorité d'Édouard VI. — La servitude dans la liberté de religion. - Marie Tudor. - Caractère de cette priucesse.— Causes de son inflexibilité.— Les pouvoirs législatifs, les grands et le peuple catholique avec elle. Élisabeth. Son portrait et sa politique en religion. William Cecill. - Bulle de Pie V contre Élisabeth. Édit en réponse à cette Leurs rivalités. - Les Jésuites en Ecosse, Les Anglais catholiques émigrés.

bulle. Marie Stuart et Élisabeth.

- Élisabeth leur interdit l'entrée de ses États.

- Fondation du collège de Douai, Le docteur Alleu, Les Protestants saccagent le collége de Douai. Allen et les Jésuites.

- Il est transféré à Reims par le Cardinal de Lorraine, - Séminaire anglais à Rome. Divisions qui y éclatent, --Témoignage du Cardinal Baronius. — Espions d'Élisabeth dénoncés par l'histo

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rien de Thou, — Les complots qu'ils inventent. Crédulité calculée des ministres anglais. Peine de mort contre les Jésuites. Les Pères Edmond Campian et Røbert Parsons. - Mission d'Angleterre. Le Jésuite Thomas Pond. Les tortures qu'il subit. Division entre les Catholiques anglais. Causes morales de cette division. CamÉdits de la reine et persécution contre ses sujets catholiques. pian et Parsons à Londres, Le Père Donall tué en Irlande. — Politique de Cecill. - Dévouement des Catholiques. - Les Dix Raisons du Père Campian. secrétaire d'Etat Walsingham et l'apostat George Elliot. Elliot vend Campian. Campian en présence d'Élisabeth, du comte de Leicester et du comte de Bedfort, Campian au chevalet. - On le force à discuter, encore tout meurtri, avec des ministres anglicans. — Briant et Sherwin, Lettre interceptée du Père Campian à Pond. Campian et ses compagnons devant la cour de justice de Westminster. On ne veut pas les juger comme prêtres, mais comme conspirateurs.-Le jury en matière politique, Bodin et le duc d'Anjou à Londres. Supplice du Père Campian. - La harangue du Jésuite au pied de la potence. l'ambassadeur d'Espagne à Philippe II et à sa sœur. — Lettre de Parsons. Les lords Paget, Catesby, de Southampton et d'Arundel poursuivis. - Marie Stuart et le Père Walsh.-Conseil tenu à Paris sur les affaires d'Ecosse.-Les Pères Gordon et Critton. Exécution du Père Thomas Cottam, La torture de la fille de cavin

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- Percy, comte de Northumberland, et Arundel meurent pour la foi dans les cachots d'Élisabeth. Les Jésuites périssent à York sur l'échafaud. — Ceci I et son ouvrage intitulé: Justitia Britannica. - L'historien Camden mis en opposition avec Cecill. Les Jésuites de France, le Père Matthieu entre autres, s'opposent à ce

qu'on envoie d'autres Pères en Angleterre, Le docteur Allen repousse avec

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· Complot de Parr. -Ses insinuations aux Jésuites. Ses dénonciations à Élisabeth. — Sa fin.

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Le Père Bellarmin et l'Académie anti-bellarminienne fondée par Elisabeth.Discorde dans le séminaire anglais, à Rome, fomentée par les ministres d'ÉlisaLe Père Weston et le complot d'André Babington. — Exécution de Mar:e Nouvel édit contre les Jésuites. — Jacques Stuart les protége. Il retombe sous le joug d'Elisabeth. - L'Écosse et l'Irlande. Les Écossais battent les Anglais. Les Jésuites sont accusés par Élisabeth d'avoir préparé le succès. - Mort d'O'Calan.-Supplices de Cornelius, de Southwell et de Walpole.-Mort d'Élisabeth,

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Depuis que Henri VIII, pour faire asseoir l'adultère sur le trône, s'était séparé de la communion romaine,

l'Angleterre, ce royaume jusqu'alors si catholique, et qui, par l'éclat de sa foi, avait mérité le surnom d'lle des Saints, se livrait à toutes les débauches de l'intelligence. L'apostasie avait été commandée par le monarque. Les corps constitués, les grands et le peuple se précipitèrent dans la servitude, non pas par entraînement ou par conviction, mais par lâcheté ou par cupidité. Au milieu de cet empressement d'une nation à renier son vieux culte parce qu'il plaît à un roi de répudier sa femme, il se leva pourtant une partie de cette même nation pour protester contre de semblables attentats. Il y avait en Angleterre un saint que, depuis l'année 1170, on vénérait comme le martyr de la Religion Catholique et des libertés anglaises : c'était Thomas Becket, assassiné au pied de l'autel par les courtisans du roi Henri II. Le prince n'avait fait que désirer sa mort, et cette mort étendit sur le reste de sa vie un voile de deuil. Henri VIII alla plus loin que le père de Richard Coeur-de-Lion; il ordonna que les cendres de saint Thomas de Cantorbery fussent jetées aux vents. L'Église Universelle avait adopté le culte du martyr; Henri VIII, par une loi, déclara nul l'acte de canonisation; il confisqua le trésor de la cathédrale de Cantorbéry. Afin de colorer d'un prétexte de bien public la spoliation des monastères, Henri VIII avait annoncé que cette confiscation mettrait les finances du royaume dans un tel état de prospérité désormais il n'y aurait pas besoin de prélever d'impôts. Au témoignage de Jean Stow, écrivain protestant', sous ce règne d'exactions et de pillages, le Parlement, dans l'espace de quelques années, improvisa plus de lois fiscales qu'il ne s'en était voté pendant les cinq cents ans qui avaient précédé.

que

1 Préface de la Chronique de Jean Stow.

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