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plions, toi, notre respectable Père, de nous procurer une Robe Noire comme ceux qui instruisent les Indiens dans le voisinage de Montréal.

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» Notre Père, sois charitable envers tes enfants; écoute-les. Nous désirons être instruits dans les mêmes principes de religion que professaient nos ancêtres quand la Mission de saint Ignace existait.

» Nous nous adressons à toi, le premier et principal chef des États-Unis; nous te prions de nous aider à élever une maison de prière.

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>> Nous donnerons de la terre à cultiver à ce ministre du Grand-Esprit que tu enverras pour nous instruire nous et nos enfants. Nous nous efforcerons de lui plaire et de suivre ses bons avis. Nous nous trouverons heureux, si tu veux bien nous envoyer un homme de Dieu, de la Religion catholique, de la même sorte que ceux qui ont instruit nos pères. Tel est le désir de tes enfants dévoués. Ils ont la confiance que toi, qui es leur Père, auras la bonté de les écouter. Voilà tout ce que tes enfants te demandent à présent.

» Tous tes enfants, Père, te présentent la main et serrent la tienne avec toute l'affection de leur cœur.

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Une nouvelle forme de gouvernement a produit de nouvelles mœurs; la population primitive du Canada, dont une partie a refusé d'abandonner ses savanes, vit au fond des forêts. Là, s'arrangeant un bonheur à sa manière, elle invoque le concours du président des États-Unis, « pour être instruite dans les mêmes principes de religion que professaient ses ancêtres quand la Mission de saint Ignace existait. » Et ce souvenir des temps passés, qui frappe au coeur les peuples dont la

virginité n'a pas été souillée par les révolutions, ce n'est pas seulement chez les tribus canadiennes qu'il se réveille. Les Catholiques de l'Amérique méridionale font entendre le même voeu; de la Louisiane à la NouvelleGrenade, il retentit. Dans un même sentiment de gratitude et d'espérance, tous demandent à l'Institut religieux qui civilisa leurs pères de venir apprendre à leurs enfants les devoirs du chrétien et du citoyen. Les monarques de l'Europe avaient, dans un jour de faiblesse que tant d'autres, plus coupables, suivirent, consommé la ruine de la Société de Jésus; ils brisaient ainsi la chaîne qui attachait le Nouveau-Monde à l'ancien, dont il était tributaire.

Le Nouveau-Monde, libre et républicain, n'accepte point les préjugés ou les haines de convention qui fermentent contre la Société de saint Ignace de Loyola. Il sait les services qu'elle a rendus à cet univers créé par ses travaux; il appelle les Jésuites pour qu'ils continuent à en rendre de semblables dans un autre ordre d'idées. Tous ces peuples, tirés de la barbarie par les Missionnaires, ont des intérêts différents, des passions et des vues opposées; mais, du haut des Montagnes Rocheuses à la mer des Caraïbes, de l'Inde au Paraguay, ils se confondent dáns un même désir. Ils remontent tous le courant des révolutions, afin d'offrir à la jeunesse comme à l'âge mûr les guides spirituels dont leurs ancêtres éprouvèrent la foi, et dont eux veulent mettre à profit le zèle et la science.

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La Compagnie de Jésus en face des adversaires de premier but la destruction des Jésuites. —'Le Son caractère. Il est protégé par les Jésuites. son arbitraire. -11 règne sur Pombal comprend que, pour

Il domine le faible Joseph I". — Ses mesures et

le roi en lui faisant peur de complots chimériques.

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rester seul maître de la position, il faut éloigner les Jésuites. — Il cherche à détacher le roi des Pères de l'Institut. Exil des Pères Ballister et Fonseca. — Causes de cet exil. Monopole administratif. Tremblement de terre de Lisbonne. Courage de Pombal et des Jésuites. Charité du Père Malagrida. Le roi rcvient de ses préventions contre la Société. Pombal sans intelligence avec la secte encyclopédique. - Différence de leurs plans. Pombal rêve d'établir une espèce de religion anglicane en Portugal. — Il attaque la Compagnie de Jésus dans ses Missions. Traité d'échange entre l'Espagne et le Portugal. Les sept Réductions de l'Uruguay et la colonie del Santo - Sacramento. Motifs de cet échange. Les mines d'or des Jésuites. - Les deux cours chargent les Pères de préparer les néophytes à l'émigration. — Les Pères Barreda et Neydorffert. -Les Jésuites, au risque de perdre le Christianisme et leur popularité, obéissent à l'injonction. On les accuse de soulever les Indiens. Concessions qui deviennent Leur obéissance les compromet dans les deux camps. Les néophytes

funestes.

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se révoltent. - Proscription des Jésuites an Maragnon. Les Indiens sont vaincus parce qu'il n'y a pas eu accord entre eux. Expulsion des Jésuites. · On se met à la recherche des mines d'or. Il est démontré qu'il n'y en a jamais eu. Pombal pamphlétaire contre les Jésuites. Les rois d'Espagne Ferdinand VI et Charles III font brûler son ouvrage. Don Zevalos et Guttierez de la Huerta. Les Jésuites disculpés par les autorités espagnoles. Leur éloge des Réductions du Paraguay. La timidité des Jésuites enhardit Pombal. Il demande à Benoît XIV un bref de réforme. Benoît XIV et le cardinal Passionei. Le capucin Norbert protégé par Passionei. Le commerce des Jésuites au Paraguay et dans les Missions.-Ce que c'était que ce négoce. — Édit de Philippe V qui l'approuve. Pombal s'imagine que les Jésuites ont dévié de leur Institut,

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Il prétend les y ramener. Benoît XIV mourant se laisse forcer la main, et signe le bref de visite et de réforme. Le Cardinal Saldanha et Pombal. - Les Jésuites, confesseurs du Roi et des Infants, enlevés de la cour. Le Provincial Henriquez et le Général de l'Ordre enjoignent de garder le silence et d'obéir. - Mort de Benoît XIV. Saldanha exerce des pouvoirs périmés. Il condamne les Jésuites comme convaincus de commerce illicite. Élection de Clément XIII.

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Son caLe Général des Jésuites, Laurent Ricci, se plaint du cardinal Saldanha et des mesures prises sans contradicteurs. Exil des Pères Fonseca, Ferreira, Malagrida et Torrez. - Le Père Jacques Camera. — Attentat à la vie de Joseph Ier. -Le marquis de Tavora accusé. Après trois mois de silence, on l'arrête avec sa famille. Motifs secrets de la colère de Pombal contre les Tavora. bunal de l'Inconfidence présidé par Pombal. Les Tavora à la question. - Le duc d'Aveiro dans les tortures s'accuse lui-même. I accuse ses parents et les Jésuites. Il se rétracte. Supplices de ces familles.

suites.

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Malagrida, Mattos et Jean-Alexandre condamnés à mort. Les autres
Manifeste de Joseph Ier aux évêques portugais.

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Deux cents prélats catholiques protestent contre cet écrit. On enlève les Missionnaires

schisme national.

Les Domi

de toutes les Réductions. Faux bref pour l'expulsion des Jésuites du Portugal. Pombal en fait partir un premier convoi pour les États pontificaux.· nicains de Civita-Vecchia les accueillent. Le cardinal Saldanha cherche à gagner les jeunes Jésuites. Pombal, débarrassé des Jésuites, s'occupe de son Le Père Malagrida, condamné comme régicide, est brûlé comme sorcier. Son jugement par l'Inquisition, dont Pombal est le créateur. · Proscription de la Compagnie de Jésus en Portugal. Les Jésuites prisonniers. — Lettre du Père Kaulen. - L'exemple de Pombal encourage les adversaires de la Société. On ressuscite toutes les vieilles calomnies. . On invente un Père Henry brûlé à Anvers. Ambroise Guis et son héritage. Les Jésuites condamnés à restituer huit millions.

La Cadière, sénistes.

Faux arrêt du Conseil. Le Père Girard et Catherine

- La jeune fille illuminée et le Jésuite crédule. — Intrigues des JanLe parlement d'Aix acquitte le Père Girard. — Le Père Chamillard mort appelant de la bulle. Les miracles faits à son tombeau. Le Père Chamillard ressuscite. Sa lettre.

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Tant que la Société de Jésus n'eut qu'à lutter contre l'instinctive cruauté des Sauvages, contre les haines périodiques des Huguenots, des Universités et des Jansénistes, on la vit s'opposer aux attaques et souvent même jeter dans le camp ennemi la division ou la honte. Forte du principe d'autorité qu'elle proclamait sous tous les modes de gouvernement, elle avait jusqu'alors, à quelques rares exceptions près, trouvé dans les chefs des peuples un constant appui, une intelligente protection qui tournait à l'avantage des nations et des princes. De Rome, le centre de la catholicité, elle régnait par le martyre ou par l'humilité, par les services rendus à l'éducation ou par la gloire littéraire. Le Saint-Siége la présentait dans ses batailles théologiques, comme l'avantgarde et la phalange sacrée de l'Église; mais, au contact d'une nouvelle école qui sapait les trônes en flattant les rois, qui détruisait la morale en calomniant la vertu et en glorifiant le vice, les monarques avaient vu se glisser dans leurs âmes un sentiment de crainte et d'égoïsme. Endormis sur le trône, ils voulaient vivre heureux, sans songer que ce bonheur viager serait la mort de leur empire. Pour ne pas être agités dans leur royale fainéantise, ils laissaient un à un briser entre leurs mains les

ressorts de la puissance publique. Ils s'annihilaient pour le bien, ils n'évoquaient une somnolente énergie que pour consacrer le mal.

Dans cet affaissement de la force sociale, dans cette décomposition du pouvoir, que les philosophes du dixhuitième siècle, nés d'une orgie de la Régence, firent accepter comme un progrès, les Jésuites furent désignés à toutes les colères. Il fallait leur passer sur le corps, afin d'arriver au cœur de la vieille unité; on remua le ciel et la terre. Les incrédules eurent foi dans l'Église, les Gallicans condescendirent à proclamer l'infaillibilité du Pape, les extrêmes se rapprochèrent; il y eut une ligue de toutes les vanités, de tous les rêves, de toutes les erreurs et de tous les préjugés. On y enrôla les ministres des rois ainsi les ennemis des monarchies, les propagateurs de l'impiété et quelques prélats dont la capacité n'était pas au niveau des turbulentes vertus. Le Saint-Siége était entré dans la voie des concessions. Par amour de la paix, il se laissait dépouiller de ses droits, il sacrifiait son initiative à des besoins factices, il atermoyait avec les passions pour essayer de les calmer ou tout au moins de les diriger.

que

La Compagnie de Jésus avait signalé en Europe ces sources de désordres intellectuels; elle s'y était opposée, tantôt avec audace, tantôt avec modération; elle avait lutté contre les sectes séparées de la Communion catholique, elle luttait contre le Jansénisme fomentant la guerre civile au sein de l'Église. Un nouvel allié était né à ces éternels adversaires. Cet allié, c'était le philosophisme, qui, marchant plus franchement à son but, s'attaquait à toutes les religions établies et se faisait une arme de leurs dissensions intérieures pour les traduire au tribunal de ses poètes érotiques ou de ses rhéteurs

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