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JOURNAL

HISTORIQUE ET POLITIQUE.

TURQUIE.

CONSTANTINOPLE, (27 Septembre).

LA Princeffe Miherna, fille aînée de feu

Sultan Mustapha, doit époufer, immédiatement après la fête du Bairam, le premier Chambellan de fa Hauteffe. Cet Officier vient d'être élevé en conféquence à la dignité de Pacha à trois queues, & le Grand Seigneur lui a permis de demeurer dans cette Capitale, avec le titre de Nidschangi Pacha.

Les dernières révolutions, furvenues dans le Miniftère, femblent avoir changé la face des affaires, & rendu plus problématique que jamais l'iffue des différends de la Porte avec la Ruffie. On n'eft pas encore inftruit des causes de la difgrace réelle ou apparente du Capitan Pacha, & l'on cherche inutilement à pénétrer le fort de ce brave Officier, que le peuple regrette ouvertement. On craint que tous les projets, que ce génie vafte & actif avoit conçus pour venger l'honneur du Croiffant, ne s'évanouiffent. Le Divan paroît mollir dans fes

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réfolutions, & Sa Hauteffe femble préférer fon repos & fes tréfors, au tumulte des armes & aux frais de la guerre. Au refte, la face des chofes varie fi fouvent dans cet Empire, qu'il faut encore fufpendre fon jugement fur tout ce qu'on croit entrevoir. On ne parle point des affaires de la Crimée, mais, d'après le froid accueil qu'a reçu Selim-Gueray, on préfume avec quelqu'apparence, que Sahib-Gueray fe maintiendra dans la dignité de Kan des Tartares, à la faveur des armes Ruffes, plus puiffantes pour contenir ces peuples dans l'obéiffance à laquelle on veut les affujetir, que les loix qu'ils réclament n'ont de force pour la confervation de leurs droits & de leur liberté dans l'élection de leur Souverain.

Quelques-uns des vaiffeaux & des galères qui faifoient partie de l'efcadre du Capitan Pacha font déjà arrivés à Bujukdère, & l'on apprend que le vaiffeau-amiral, de foixante-dix canons, a touché fur un rocher, qui l'a tellement en dommagé, qu'on s'eft vu dans la néceffité de le brûler, & qu'un autre vaiffeau de ligne a fait naufrage. Ainfi tout confpire à renverfer les projets de l'ancien ministère, & l'on ne feroit pas furpris que le Grand Vifir actuel n'embraf→ sât un plan de conduite abfolument oppofé. Au furplus, il faut attendre l'arrivée du Capitan Pacha, dont la préfence feule peut confirmer ou détruire les conjectures où l'on fe perd aujourd'hui.

On vient de recevoir la nouvelle positive de la mort de Kerim-Kan, nouvelle d'autant plus agréable pour la Porte, que ce Prince, le plus puiffant de ceux qui ont gouverné la Perfe,

depuis l'introduction de l'anarchie dans ce royaume, ne ceffoit d'infefter les frontières des Etats Ottomans, dont il étoit l'ennemi déclaré. On fe flatte que fa mort fera avantageufe, & qu'on parviendra plus facilement à conclure une paix folide avec fon fils, qui a donné, dans toutes les occafions, des marques de fes fentimens pacifiques envers la Porte.

Le Prince Conftantin, nouvel Hospodar de Moldavie, a fait trancher la tête à deux des principaux du pays, & en a condamné quatre autres aux travaux des mines de fel, pour avoir entretenu des correfpondances fecrètes avec les ennemis de l'Etat. Quoique la Porte ait approuvé la conduite que ce Prince a tenue dans cette occafion, on craint qu'il ne jouifle pas longtemps de fa dignité.

RUSSIE.

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PETERSBOURG, 30 Septembre). Sa Majefté Impériale a ordonné une levée de recrues, égale à celle qu'on fit dans la dernière guerre. Il arrive fréquemment ici des Couriers de la Cour de Berlin, mais il ne tranfpire rien du contenu de leurs dépêches.

POLOGNE.

VARSOVIE, (26 Octobre). La Diète continue fes féances avec une application qui n'a été troublée jufqu'ici par aucun acte de méfintelligence. Tout fe paffe avec ordre & tranquillité, foit dans les affemblées générales, foit dans les conférences particulières. L'élection des Membres du Confeil-Permanent a occupé la Dière depuis le 10 jufqu'au 14. Le Prince, Evêque de

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Plocko, frère du Roi, eft du nombre des anciens Membres qu'on a continués, & le Prince Lubomirski, Grand Maréchal de la Couronne de celui des nouveaux élus, ainfi que le Comte Branicki, Grand Général de la Couronne.

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On procéda le 15 à l'élection du Maréchal du Confeil, & prefque tous les fuffrages fe réunirent en faveur de M. Ignace Potocki, grand Notaire de Lithuanie, & nouveau Membre du Confeil-Permanent. Le même jour, l'Abbé Alexandrowitz, Notaire de la Couronne; fut élu Secrétaire du Confeil, à la pluralité de cent trente-cinq voix contre foixante.

Le 18, on lut la lifte des Juges de la Diète, élus dans les féances provinciales pour connoître des crimes d'état, fur lefquels ils ne peuvent cependant ftatuer fans l'aveu du Confeil.

On pafla immédiatement après à la lecture des propofitions fuivantes, que Sa Majesté a fait faire à la Diete.

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» Le Roi voulant que les conftitutions de la République foient toujours inviolablement obfervées, croit devoir fe conformer à l'ordre prefcrit par la Diete de 1768; en conféquence S.M. propofe à l'Affemblée,pour en faire l'objet » de fes délibérations, les matières que le defir » du bien général, dont Elle eft conftamment » ánimée, lui a fait envifager comme les plus » convenables aux circonftances préfentes".

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1o. » Le Roi, dont la maxime principale eft 19 quid regnum fine juftitia? ayant propofé à » la dernière Diète de confier à M. Zamoyski, » ci-devant Chancelier de la Couronne, la » rédaction d'un code tendant à éclaircir & à perfectionner les principes du droit, & à fimplifier le cours de la juftice, ce vertueux

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Citoyen vient de remettre à Sa Majesté le » tribut de fon patriotifme. Le Roi en informe » les Etats, en leur faifant part de l'humble » demande de M. Zamoyski & de fon avis,

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qui confiftent en ce que cet ouvrage foit remis » aux Membres de la Diète, afin que toute la → nation puiffe, dans l'espace de deux ans, ie » voir & l'examiner “.

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2°. La loi concernant les lettres de change, quoique bonne en elle-même, devenant dan » gereufe par les effets, attendu que les diffipa»teurs, qui trouvent facilement du crédit à la faveur de cette loi, chargent & obèrent leurs » biens & leurs perfonnes, de manière à ne "pouvoir jamais y fatisfaire, & les fuites » funeftes qui en refultent pout les mœurs & » la fociété, étant trop connues pour qu'on ait befoin de les détailler ici, le Roi invite la » nation d'y mettre des bornes, en recufiant le » droit du change, & en empêchant le mal» qu'il produit, fans détruire le bien qu'il » opère".

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3. » Perfonne n'ignore combien la préroga »tive royale a été refferrée en 1775, lorfqu'on » a aboli la diftribution des Starofties, privilége » attaché jusques-là à la Couronne, pour » récompenfer le mérite: le Roi en ayant fait le facrifice au bien de la patrie, ne prétend pas y tien changer; les biens caducs, feul » moyen de faire des gratifications, lui restèrent; » mais ayant vu, d'après une trifte expérience, » que cette prérogative ne fert qu'à troubler: l'ordre des citoyens, S. M. veut encore s'eir deffaiffir, & propofe aux Etats de faire une loi, par laquelle tout particulier, de quel

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