Falneik, & de fe rendre maître du châteaur » de Gratz. Tout étant difpofé pour cette en»treprife, on partit, le 2 à la pointe du » jour, en dirigeant la route fur Mora, vers » Jacobzowitz, pour attaquer les derrières de » la forêt, près de Gratz, où on jugeoit que l'ennemi devoit attendre nos troupes; mais on trouva qu'il avoit abandonné tous fes poftes, & même le château de Gratz, dont » Son Alteffe Séréniffime s'empara, après avoir fait prendre aux troupes du Roi une pofition avantageufe entre Jacobzowitz & Ba»chutzowitz. Le fuccès de cette entreprise eft d'autant plus important, que le Prince » héréditaire de Brunswick fe trouve, par-là, maître des paffages qui conduifent dans la Moravie, & en état de vivre aux dépens des ennemis. Une pluie continuelle, ayant gâté les chauffées, fit différer les mouve» mens qu'on avoit projetés; mais l'approche » de deux régimens, dont l'un s'avançoit vers Wiegstadtel, & l'autre vers Heidenpilfch, » détermina l'ennemi à évacuer aufli ces deux poftes. Il fe retira fur Bar, pour aller fe porter derrière Hoff, à Wiegftadtel, aban» donnant une provifion d'avoine, & ungrand » nombre de charriots chargés de pain, de forte que toute la Siléfie Autrichienne eft actucllement fous la domination du Roi. Le corps de troupes Autrichiennes, qui fe trouvoit » à Tetfchen, s'eft retiré vers Jablunka, & n'a » laiffé en arrière que quelques Huffards pour » former les patrouilles

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Sa Majefté a fait fignifier, en fa qualité de Souverain de toute la Siléfie, à tous les Sei

gneurs des Duchés de Troppau & de Gagerndorff, de comparoître, en perfonne, à Breflau le 7 du mois prochain, fous peine de confifcation de leurs Seigneuries, & à tous ceux qui possèdent des terres, de fe préfenter pareillement à Troppau, fous peine d'une confifcation générale de leurs biens préfens & à venir : ce qui fait préfumer que l'intention du Roi est d'hiverner dans la Siléfie-Autrichienne.

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Extrait d'une Lettre d'un Officier de l'Armée Royale,

Du camp de Sa Majesté, près de Lanshut, en Silefie, 15 Octobre.

Le gros de l'armée campe encore, & le corps de réferve eft réparti dans les Fauxbourgs de Landshut, & dans la célèbre Abbaye de Gruffau. Nous attendons, à tous mo » mens, l'ordre pour entrer en quartier d'hiver » à Breflau. Nous fommes prefqu'enfevelis dans » la neige, & les chemins font affreux. Le Général de Luck s'eft avancé, avec cinq batail»lons, vers la Luface, pour fe pofter près de Greiffenberg. Il eft probable qu'on paffera, » au commencement du Printemps, dans la Mo» ravie; mais que le Roi ne fera camper, pour » le préfent, que vingt à trente mille hommes. Ce Monarque a ététrès-fatisfait de l'intelligence

de l'habileté avec lesquelles le Prince de Pruffe s'eft conduit, dans la périlleuse retraite de fes troupes. Sa Majefté, ayant invité »ce Prince à dîner, alla au devant de lui, & » affectant un ais férieux: Je ne vous vois plus,

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» lui dit-elle, aujourd'hui comme mon Neveu. Le Roi, voyant l'embarras du Prince, ajouta, furle-champ; je vous regarde comme mon fils, vous » avez fait tout ce que j'aurois pu faire, & tout ce » qu'on pouvoit attendre d'un Général confomme". Ces Princes s'embrafsèrent enfuite, en verfant des larmes de tendreffe & de joie.

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DRESDE, (15 Octobre). Il eft arrivé ici, le 8 & le 9, des Couriers, dépêchés par le Roi de Prufle, au Prince Henri fon frère, qui, de fon côté, en a expédié plufieurs à Sa Majesté. Une grande partie de l'armée de S. A. R. traverfa, le 9, au foir, l'Elbe, fur un pont de bateaux qu'on avoit jeté du côté de Sedlitz, pour s'opposer aux incurfions que les troupes légères de l'armée du Général de Laudohn font continuellement fur la droite du fleuve, dans la partie de la Mifnie, qui avoifine la Boheme. Comme elles s'étoient postées dans les environs de Neuftad, & qu'on craignit une irruption de leur part, le Général Knobelsdorff entreprit, le même jour, de les repouffer près de Stolpen, avec quatre bataillons d'infanterie, & fix efcadrons de Huffards & de Dragons; mais il ne put exécuter fon projet, l'ennemi s'étant retiré dans les bois. Il y eut cependant quelques efcarmouches, & la perte fut à-peu-près égale de l'un & l'autre côté.

COLOGNE, (23 Octobre). Le Tréforier, Bai ron de Kerpen, s'étant engagé à lever deux bataillons de troupes légères, & deux cents hommes de cavalerie, pour le fervice de Sa Majefté Impériale, Sa Sainteté, pour le maintenir dans la poffeffion de fon canonicat, lui a

quitter la côte de Boston,où fa présence n'étoit "bonne à rien ".

A ces longues & ftériles dépêches, la Cour en a joint deux ou trois du Général Clinton au Lord Germaine, & du Major-Général Pigot au Général Clinton, qui nous apprennent, dans le plus grand détail, un peu moins que ce que nous favions déjà fur l'affaire de Rhode-Island & fur l'évacuation de cette Ifle. Voici tout ce qu'il y a de neuf dans cette volumineuse gazette.

Extrait d'une Lettre du Major-Général Grey, au Général Sir Henry Clinton.

Whiteflone, à bord du Carys-Fort, dix-huit Septembre.

Dans la foirée du 4 du courant, la flotte & le détachement, que je commande, appareillerent de New-London, & fe porterent à l'eff avec un vent favorable; nous n'effuyâmes de retard, dans notre trajet, du lieu de notre départ à Buzzard's Bey, que parce que nous changeâmes notre route pendant quelques heures de la nuit, ayant découvert une flotte qu'on ne reconnut être celle de Lord Howe que le matin fuivant. Les 'à 5 heures du foir, les vaiffeaux étoient à l'ancre dans la crique de Clarke, & les chaloupes ayant été mifes à l'eau, les troupes débarquerent à l'inftant; j'avançai, fans perdre de temps, pour détruire les navires & les approvifionnemens fur toute l'étendue de la riviere Accushnet (environ

milles) particulièrement à Bedford & à Fairhaven ; ayant enfuite démantelé & brûlé un fort fitué fur la rive orientale de la rivière, garni de 11 pieces d'artillerie pefante, ainfi que le magafin & les cafernes, les troupes furent complétement rembarquées le lendemain avant midi. Je renvoie V. E. aux états annexés, tant pour ce qui concerne la perte de l'en

nemi, autant que nous avons été en état de la déterminer, que pour ce qui nous regarde nousmêmes:

Le vent ne permit pas que la flotte fit d'autres mouvemens les 6 & 7, que de côtoyer à quelque distance du rivage: on profita de cette circonftance pour brûler un grand vaiffeau Armateur, que l'on trouva fur les chantiers, & pour envoyer un petit armement de bateaux & deux galères, avec ordre de détruire deux ou trois navires auxquels nos troupes n'avoient pu mettre le feu, parce qu'ils fe trouvoient au courant de l'eau.

La difficulté qu'on trouva à paffer de la baie de Buzzard dans la fonde de Vineyard par Quickfe's Hole, & les vents qui fouffloient fur l'avant,firent que la flotte ne put arriver que le 10 au port de Holme's Hole dans l'ifle de Martha's Vineyard; les tranfports à bord defquels fe trouvoient l'infanterie légère, les grenadiers & le 33°. régiment, jeterent l'ancre en dehors du port, mon intention étant, tandis que 1'on enleveroit les beftiaux de l'ifle, d'employer ces corps à un coup de main, auquel les vents contraires m'obligèrent de renoncer.

En arrivant devant le port, les habitans envoyèrent quelques-uns des leurs à mon bord, pour fa voir quelles étoient mes intentions à leur égard; on leur demanda toutes les armes de la milice; l'argent public, 300 boeufs & 10 mille moutons; ils promirent que chacun de ces articles feroient délivrés fans délai, mais il me parut enfuite néceffaire d'envoyer de petits détachemens dans l'ifle, & de retenir quelque temps les députés, afin d'accélérer l'effet de la promeffe.

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Le 12, je fus à même d'embarquer, à bord des navires qui arrivèrent ce jour-là de Rhode-lfland, 6 mille moutons & 130 boeufs; on employa le le 14 à embarquer, à bord de nos propres vaiffeaux, des bêtes à corne ou à laine, à détruire quelques falines, à brûler ou prendre, dans les petites anfes les navires ou bateaux qui s'y trouvoient, & à rece