C'est en face de ces noms, portant tous avec eux une signification religieuse ou politique; c'est à la vue de cette comparaison rétrospective, mais que chacun peut prendre dans le vif autour de soi que l'on se fera une idée exacte de la Société de Jésus. En dénombrant ses partisans ou ses adversaires, en étudiant la vie des uns et des autres, le doute même n'est plus possible. Les Jésuites ont été le rempart du christianisme, ils sont morts pour l'Eglise après une lutte de deux cent trente années, ils succombèrent sous les efforts d'une immense coalition qui prit l'incrédulité pour drapeau, la justice humaine pour marchepied et les rois pour complices. Alors il se trouva un pape qui, dans l'espérance d'amortir toutes ces colères déchaînées, se laissa forcer la main, et sacrifta l'Ordre de Jésus. Ce sacrifice, arraché au Saint-Siége, était un irrécusable témoignage de faiblesse il ne servit qu'à rendre plus hardis ceux qui devaient déposer toute pensée de destruction sur le tombeau des Jésuites. Les Pères étaient les têtes de colonne de l'Eglise, les promoteurs de l'éducation, les apôtres des gentils. Ils portaient la lumière aux peuples assis à l'ombre de la mort, ils réveillaient la foi dans les cœurs, ils apaisaient les troubles de l'âme, ils calmaient l'effervescence des passions. On conjura, on obtint leur ruine; mais cette ruine si ardemment désirée fut le signal des désordres de l'intelligence. Elle engendra des crimes et des folies de tant d'espèces que Pie VI et Pie VII, les deux souverains pontifes appelés à en subir les conséquences, ne voulurent pas laisser à leurs successeurs le privilége de réhabiliter cet Institut, que des inimitiés calculées avaient tué dans travaillèrent à la résurrection des Jésuites; et Pie VII, à peine de retour dans la capitale du monde chrétien, leur rouvrit le champ-clos des persécutions et du martyre. Tout aussitôt ils virent renaître autour d'eux les mêmes préventions, les mêmes ennemis et les mêmes défenseurs. La lutte que la révolution naissante avait commencée par ses hommes de génie, elle la continue maintenant par ses avortons. Les Jésuites sont proscrits de la France libérale et constitutionnelle au moment même où les Etats-Unis, la Suisse démocratique, les provinces anglaises et les républiques du NouveauMonde les appellent pour raviver l'esprit chrétien. Ces haines sans motifs apparents, ce fanatisme à froid se déguisant à peine sous une moqueuse hypocrisie, ces apothéoses raisonnées ont quelque chose de si profondément instructif que nous ne désespérons pas d'avoir assez de courage pour les raconter un jour; car ce sera le plus beau triomphe décerné aux Jésuites, et le seul dont ils n'auront pas su profiter. FIN DU CINQUIÈME ET DERNIER VOLUME. Portrait de RICCI. - - CHAPITRE PREMIER. 1 Différence des missions d'Orient d'avec celles des deux Améri- -- - - - - - - - -- - Les du père Tarillon au comte de Pontchartrain.. Les Jésuites travaillèrent à la résurrection des Jésuites; et Pie VII, La lutte que la révolution naissante avait commen- FIN DU CINQUIÈME ET DERNIER VOLUME. bagnes de Constantinople.-Le père Richard au mont Athos. Le père Braconnier et le comte Tékéli. Braconnier à Thessalonique. Travaux des Jésuites en Orient. · Lettre du père Tarillon au comte de Pontchartrain. Les Jésuites et les Arméniens. Les Maronites et les Coptes. patriarches de l'Église grecque se réunissent en concile pour s'opposer aux progrès du catholicisme par les Jésuites. Assemblée des Maronites dans le Liban, en faveur des mis- et le frère Bazin. Le père Duban en Crimée.-Ses travaux. |