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des Pères Sinéo et Monzon, il se présente au cardinal della Genga; ce dernier leur donne l'assurance qu'aussitôt l'arrivée des Polonais la Congrégation s'ouvrira.

Au commencement de septembre, ces Pères touchent à Rome. Rien ne s'oppose plus à la tenue de l'Assemblée. Mais, le 6, le cardinal della Genga mande qu'il faut ajouter de nouveaux assistants à ceux déjà en exercice, et que, pour régler les difficultés touchant la Congrégation, des commissaires seront nommés. Les cardinaux della Genga et Galeffi sont à leur tête. Le 14, trois nouvelles lettres de della Genga parviennent coup sur coup la première confère au Vicaire-Général toutes les prérogatives du chef de l'Ordre, et, selon qu'il l'a désiré, elle lui adjoint d'autres assistants; la seconde déclare que, pour remédier aux nullités et aux irrégularités, le Saint-Père souhaite que della Genga et Galeffi président à l'élection; la troisième resta secrète.

Les Jésuites connaissaient l'affection que le Pape portait à la Société; ils savaient qu'il voulait conserver intactes ses Constitutions; ils ne concurent donc même pas la pensée de l'accuser ou de le soupçonner; mais l'intrigue leur semblait évidente. Dans la manière d'agir, dans les entretiens de Pétrucci, ils trouvaient une preuve palpable de sa participation. Une mesure extrême pouvait seule sauver la Compagnie d'un péril dont les causes étaient encore pour eux un mystère; la mesure fut adoptée. Les assistants, les Provinciaux, les Députés, au nombre de dix-neuf, adressent une supplique à Pie VII. Deux Pères la remettent au cardinal Consalvi, secrétaire d'État. Consalvi était plutôt un grand diplomate, un homme du monde, qu'un ecclésiastique. Il aimait peu les Jésuites, qu'il regardait comme un nouvel embarras politique, au milieu des complications de l'Europe. Mais il savait être juste; il dédaignait de seconder de sa toute-puissante autorité un complot qui allait faire rejaillir sur la tiare le contre-coup d'une trame obscure. Il affirma aux deux Pères qu'il appuierait leur supplique, et qu'à partir de ce moment ils pouvaient regarder l'intrigue comme vaincue.

Cette intrigue, dont le Vicaire-Général était l'agent, sans en mesurer la gravité, avait pour but de modifier les Constitutions dans plusieurs de leurs points essentiels, et d'amener le Sou

verain Pontife, par lassitude ou par dégoût, à laisser crouler le monument que ses mains avaient réédifié. La discorde éclatant au sein de la Compagnie, au moment même où il s'agissait de procéder à l'élection d'un Général, devait forcer Pie VII au repentir, ou tout au moins l'empêcher de soutenir un Ordre qui ne savait pas rester uni, pour tâcher de se montrer fort. Le calcul était habile; ceux qui l'avaient fait espéraient que tout marcherait selon leurs vues. Della Genga, dont la religion avait été surprise, se rangeait de leur côté; ils n'ignoraient pas que Consalvi, absorbé par les soins du gouvernement extérieur, ne prendrait pas long-temps la défense de la Compagnie de Jésus, et que les cardinaux Mattei, Pacca et Galeffi ne pourraient jamais faire prévaloir leur amitié pour l'Institut contre un plan si bien combiné. Il fallait que l'élection du Général devînt une impossibilité morale, afin que le Saint-Siége se décidât à briser son œuvre. On travailla à la réussite de ce projet.

Consalvi avait promis que la Congrégation se réunirait immédiatement; le 3 octobre un rescrit pontifical en ce sens est adressé à la Société. Le Vicaire-Général cherche encore à surseoir; il se croit appuyé par le cardinal della Genga; della Genga est excité par les meneurs que la Compagnie renferme dans son sein; ils prétendent l'anéantir ou s'en rendre maîtres. Consalvi n'a pas eu de peine à pénétrer leur intention; Pie VII ordonne que le jour de l'ouverture de l'Assemblée sera déterminé à la majorité des voix. Cette majorité ne se fait pas attendre, elle décide que le lendemain la Congrégation se réunira. Pétrucci la préside; mais à peine a-t-il ouvert la session que, pour se débarrasser d'un électeur aussi clairvoyant que Rozaven, il affirme que les députés de France, d'Angleterre et d'Italie ne sont pas investis de pouvoirs réguliers: il leur enjoint de sortir de la salle. Ces Profès obéissent sur-le-champ. Les difficultés soulevées par le Vicaire sont examinées par les autres et résolues à la pluralité des voix. Les députés expulsés rentrent pour exercer leur droit, et la Congrégation se déclare, à l'unanimité des suffrages, moins celui de Pétrucci, légitimement convoquée et réunie.

Cette fermeté déconcertait les trames hostiles; le Père Pietroboni est l'un des fauteurs du complot, il refuse d'intervenir à

l'élection; il arrache à Pétrucci une protestation contre la légitimité de l'assemblée; il force même ce dernier à insinuer qu'il aura recours à un tribunal extérieur. Le péril était immi· nent; par un décret solennel, la Congrégation frappe de déchéance le Vicaire-Général; le lendemain, 11 octobre, Pietroboni est exclu. Le cardinal della Genga était son protecteur; il épouse sa querelle, il veut faire partager au Souverain Pontife son irritation contre les Jésuites. Pie VII refuse d'associer le Saint-Siége à des intrigues dont Consalvi lui a découvert le jeu ; il passe outre, et le 18 la vingtième Congrégation est en permanence. On remarquait parmi, les Pères Fortis, Rozaven, Billy, Charles Plowden, André Galan, Sinéo, Swietockowski, Montesisto, Vulliet, Delfa, Raymond Bzrozowski, Korsak, Landès, Monzon, Grivel, Grassi et Ganuza. Le même jour Louis Fortis se vit nommé Général de la Société au deuxième scrutin.

Le Père Vincent Zauli, théologien de la Sacrée-Pénitencerie, Rozaven, Monzon et Bzrozowski furent élus assistants, Joseph Koriski admoniteur du nouveau Général, et Monzon secrétaire de la Compagnie.

Quand le pouvoir fut régulièrement établi, on constitua un tribunal pour juger les Profès qui avaient ambitionné le pouvoir ou essayé de porter le désordre au sein de l'Institut. Le 27 octobre, ce tribunal condamna Pétrucci et Piétroboni. Ils se soumirent à la sentence, ils reconnurent leur faute, et les Jésuites se contentèrent d'un repentir tardif. Mais les deux chefs apparents du complot n'étaient pas les plus coupables. Il y avait au sein de la Compagnie des jeunes gens dont l'expérience n'avait pas mûri la fougue de caractère, des esprits inquiets aspirant à tout réformer ou à tout briser, et qui, récemment entrés dans l'Institut, voulaient l'appliquer à leurs fins particulières. La Congrégation les jugea dangereux, soit comme réformateurs sans intelligence, soit comme Religieux, faisant servir leur état à une ambition coupable. Elle les expulsa.

Ces mesures étaient nécessaires pour assurer le repos de l'Ordre de Jésus. Quand elles furent prises, la Congrégation s'occupa de rendre les décrets dont elle sentait l'urgence. Par le sixième elle confirme, en tant que besoin est, les anciennes

Constitutions, règles et formules de l'Institut. Par un autre elle fortifie, elle explique de nouveau le vœu de pauvreté, afin de prévenir les abus que peut entraîner la réunion de tant de Pères qui, pendant si long-temps, jouirent de la liberté et disposèrent de leur fortune. Les idées sur l'éducation avaient subi dans le monde de notables changements. On résolut d'adapter le Ratio studiorum aux besoins de la société moderne. Saint Ignace avait prévu ces besoins, il avait laissé à ses disciples la faculté d'y pourvoir. Une commission composée des Jésuites les plus versés dans l'enseignement fut formée. Le résultat de leurs investigations et de leur examen dut être soumis au Général, qui, aidé de ses Assistants, se vit chargé de coordonner les améliorations proposées.

Une certaine uniformité, au moins dans chaque Province paraissait indispensable à établir sur-le-champ. L'éducation était partout livrée à des novateurs dont les doctrines hasardées pouvaient produire de tristes conséquences. Les Jésuites s'avouaient que même parmi eux il y aurait des combats intérieurs à livrer sur ce point fondamental. Il fut décidé que l'on tracerait et soumettrait au Général des règles provisoires qui obligeraient tous les maîtres. Ainsi se termina la première Congrégation de l'Institut renaissant.

à l'Institut.

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CHAPITRE II.

Le Père Landès arrive en Gallicie. Le Clergé et le peuple demandent des Jésuites. - Un Collége se fonde à Tarnopol. L'archevêque Raczynski revient Enthousiasme avec lequel les Galliciens acceptent les Jésuites. L'empereur François 11 visite les Jésuites. Décret impérial qui dégage les Jésuites de toutes les mesures hostiles prises par Joseph II. - Le choléra en Gallicie. - L'archiduc Ferdinand et l'archevêque Pistek. -Le Père Dunin et les étudiants pauvres. Les Jésuites en Styrie. Le Père Loeffler à Gratz. L'archiduc Maximilien leur ouvre la forteresse de Linz. Ils entrent dans les États autrichiens. - Politique de l'Autriche. La liberté religieuse en Angleterre. Situation des Jésuites et des Vicaires apostoliques. Le Collége de Liége. -Les Jésuites se retirent dans la Grande Bretagne. Thomas Weld leur donne la terre de Stonyhurst pour abriter les maîtres et les élèves. - Nouvelles dispositions des e prits. Les Anglicans ne se montrent plus hostiles à la Compagnie. - Progrès de la liberté. Le Père Plowden et le Père Lewall. Emancipation des Catholiques. -Bill contre les voeux de religion. - Les Jésuites tondent des Colléges. Ils bâtissent des églises. Le Puséysme et les Conversions. Les Jésuites en Irlande. Le Père Callaghan les soutient. Le Père Kenney crée le Collége de Clongowes. Système d'abrutissement mis en œuvre contre les Irlandais. Les Jésuites cherchent à faire prévaloir les Ils s'associent aux efforts du Révérend MaLes Pères en Hollande.

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idées de religion et de morale. thews, fondateur des Sociétés de tempérance. Leurs travaux pour conserver l'Institut. Le Jésuite Fonteyne et les Pères de la Foi. Le prince de Broglie, évêque de Gand. Il offre un asile aux Jésuites. Caractère de Guillaume de Nassan, roi des Pays-Bas. Ses instincts monarchiques et ses amitiés révolutionnaires. - Discussion entre le Roi et les Evêques de Belgique. -Les Jésuites expulsés de leur maison par la force armée. Le prince de Broglie leur ouvre son palais. Condamnation de l'Evêque de Gand. Exécution du jugement. Guillaume fait sortir les Jésuites du palais épiscopal. Ils contiennent l'indignation des Catholiques. Ils émigrent. Le Père Le Maistre en Belgique. Les Jésuites deviennent le point de mire de l'Opposition catholique et libérale. - Guillaume en appelle à l'arbitraire. Résistance contre l'autorité. Les Constitutionnels de Belgique font alliance avec les Catholiques. -MM. de Gerlache et de Potter. Révolution de Belgique. Les Jésuites rappelés. Le Père Joseph de Diesbach et le comte Sinéo della Torre en Suisse. -Les Jésuites dans le Valais. Fontanes et les Pères. - L'Université impériale rend justice aux Jésuites. — Tactique des Radicaux suisses contre la Compagnie. - Jésuites anciens et modernes. Le grand conseil de Fribourg les appelle. Mission du Père Roothaan dans le Valais. Grégoire Gérard et sa méthode. L'Evêque de Lausanne et les Jésuites. L'émeute contre les Jésuites. -Fondation du Collége de Fribourg. Travaux des Pères de la Compagnie. -Ils sont à Dusseldorf, à Brunswick et à Dresde. Le Père Gracchi et la famille royale de Saxe. Le Père Ronsin convertit au Catholicisme le duc et la duchesse d'Anhalt. Le Père Beck et les Protestants de Koëten. - Progrès des Jésuites en Suisse.

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Cependant les Jésuites de Russie prenaient la route de l'exil.. On comptait dans leurs rangs des hommes éminents par la vertu, par la science et par les services qu'ils avaient rendus et qu'ils allaient rendre à l'Église. Les Pères Billy, Roothaan, Raymond Bzrozowski, Rozaven, Landès, Richardot, Balandret, Pierling, Galicz, les deux neveux du célèbre Poczobut, Coince, Lange, Zranicki, Asum, Dunin, Orlowski, Koriski, Suryn, Kruski, Cytowicz, Brown, Loeffler, Stibel, Korsak,

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