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de principes qui foient plus à notre portée; autrement il arriveroit fouvent qu'elles nous induiroient en erreur. C'eft pour avoir fuivi cette route, pour avoir cru qu'il étoit de la fageffe du Créateur de conferver toujours la même quantité de mouvement dans l'Univers, que Descartes s'eft trompé fur les lois de la percuffion. Ceux qui l'imiteroient courroient rifque, ou de fe tromper comme lui, ou de donner pour un principe général ce qui n'auroit lieu que dans certains cas, ou enfin de regarder comme une loi primitive de la nature, ce qui ne feroit qu'une conféquence purement mathématique de quelques formules.

Quand on demande au refte fi les lois du mouvement font de vérité néceffaire, il n'eft queftion que de celles par lesquelles le mouvement fe communique d'un corps à un autre; & nullement de celles en vertu defquelles un corps paroît fe mouvoir fans aucune caufe d'impulfion. Telles font par exemple les lois de la pefanteur, fuppofé, comme bien des Philofophes le croient aujourd'hui, que ces lois n'ayent pas F'impulfion pour caufe. Dans cette fuppofition il est évident que les lois dont Tome IV.

K.

il s'agit ne pourroient être en aucun fens de vérité néceffaire; que la chûte des corps pefans feroit la fuite d'une volonté immédiate & particuliere du Créateur; & que fans cette volonté expreffe, un corps placé en l'air y refteroit en repos. La multitude, il est vrai, accoutumée à voir tomber un corps dès qu'il n'eft pas foutenu, croit que cette feule raifon fuffit pour obliger

le

corps à defcendre. Mais il eft facile de détruire ce préjugé par une réflexion bien fimple. Suppofons un corps placé fur une table horizontale; pourquoi ne fe meut-il pas horizontalement le long de la table, puifque rien ne l'en empêche? Pourquoi ne fe meut-il pas de bas en haut, puifque rien ne s'oppofe à fon mouvement en ce fens? Pourquoi enfin fe meut-il de haut en bas préférablement à toute autre direction, puifque par lui-même il est évidemment indifférent à fe mouvoir dans un fens plutôt que dans un autre ? Ce n'eft donc pas fans raifon que les Philofophes s'étonnent de voir tomber une pierre; & ce phénomene fi commun eft en effet un des plus furprenans que nous préfente la nature.

La maniere dont agit cette force inconnue, qui fait tomber les corps vers la terre, n'eft guere plus facile à concevoir que la force même. Tous les Philofophes paroiffent convenir que la vîteffe avec laquelle les corps qui tombent commencent à fe mouvoir, eft abfolument nulle; pourquoi donc quand on foutient un corps pefant qui tend à tomber, éprouve-t-on une réfiftance qu'on n'éprouve point dans tout autre fens que le fens vertical? On dira peut-être que dans les inftans qui fuivent le premier, la vîteffe avec laquelle le corps tend à defcendre, augmentera & deviendra finie, au lieu que dans tout autre fens elle demeure toujours nulle, le corps n'ayant aucune tendance à fe mouvoir que dans le feul fens vertical. On peut, je le veux, expliquer par-là pourquoi un corps pefant qu'on foutient, tombera fi on l'abandonne à lui-même : mais on n'explique pas encore une fois pourquoi on ne peut le foutenir fans effort. Car la viteffe finie que le corps doit acquérir dans les inftans qui fuivront le premier moment de la chûte, n'existe pas encore en ce premier moment, qui eft celui

où l'on foutient le corps; elle ne peut donc produire aucune réfiftance à vaincre. Dira-t-on que la vîteffe avec laquelle les corps pefans tendent à defcendre au premier inftant, n'eft pas abfolument nulle, mais feulement très-petite? On se jette alors dans une autre difficulté. Car fuivant l'hypothefe généralement admife par les Philofophes, l'action de la pefanteur eft continue, & tend à chaque inftant à imprimer au corps la même vîteffe qu'au premier inftant; ainfi cette vîteffe, fi elle étoit finie au premier inftant, feroit infinie au bout d'un temps fini, ce qui eft contraire aux obfervations. Voilà donc un problême que nous laiffons à réfoudre aux Méchaniciens Philofophes.

L

X VI I.

ASTRONOMIE.

'ASTRONOMIE doit fuivre immé diatement la Méchanique, commé étant de toutes les parties de la Phyfique la plus certaine. Elle a deux branches, la connoiffance des phénomenes céles

tes, qu'on appelle particuliérement Aftronomie, & l'explication de ces phénomenes, qu'on nomme Aftronomie phyfique.

Si quelque fcience mérite à tous égards d'être traitée felon la méthode des inventeurs, ou du moins felon celle qu'ils ont pu fuivre, c'eft fans doute l'Aftronomie. Rien n'est peut-être plus fatisfaifant pour l'efprit humain, que de voir par quelle fuite d'observations, de recherches, de combinaisons & de calculs les hommes font parvenus à connoître le mouvement de ce globe qu'ils habitent, & celui des autres corps de notre fyftême planétaire. La meilleure maniere de traiter les élémens d'Aftronomie, eft donc d'y fuppofer fi on peut parler de la forte, un Aftronome tombé des nues, & ifolé fur la terre, à qui la nature accorde une affez longue vie pour connoître tout ce que l'obfervation peut découvrir de phénomenes céleftes, & qui ait en même temps les connoiffances géométriques néceffaires pour pouvoir tirer de ces phénomenes toutes les conféquences qui en réfultent (n). Cette méthode

(n) M. Montucla, de l'Académie Royale des

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