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fon mariage avec cette jeune perfonne. Isabelle époufe le fils d'Arifte, qu'elle aime, & dont elle est aimée. Il réfulte de cette intrigue que Damis, tout mal élevé qu'il eft, a rencontré affez jufte, que fes inclinations font honnêtes, & que la piece ne montre pas affez les fuites funeftes que peut avoir une auffi mauvaise éducation: car enfin ce Damis n'eft pas un aulli méchant fujet qu'il doit l'être, vu la maniere dont on la conduit. Cette piece n'a point réuffi: l'action eft languiffante, & tout le comique confifte dans le rôle d'une foubrette dont le ton est un peu impertinent, mais à qui il échappe quelques traits agréables. On nous affure que l'ouvrage eft d'une Dame: fi le public en eût été inftruit, peut-être auroit-il eu plus d'indulgence »>.

Le 18, les mêmes comédiens ont joué THÉODORE ET PAULIN, piece nouvelle en 3 actes, en vers, avec des ariettes. Une marquife, pour ne s'occuper que de l'éducation d'un fils qu'elle. idolâtre, s'eft retirée dans une de fes terres, & a fervi en même tems de mere à une orpheline nommée Théodore, qui, quoique très-jeune, eft devenue la fermiere de cette Dame. Le marquis, accoutumé dès fon enfance aux graces de la petite paysanne, la perd de vue dans des voyages qu'on lui fait faire chez l'étranger; & à fon retour, plus formé ou plus clair-voyant, il en de-, vient fi éperdument amoureux, que, malgré la diftance qui les fépare, il veut abfolument l'époufer. Théodore, pénétrée de refpe&t pour fon maître, & renfermant dans fon cœur un fentiment plus tendre pour Paulin, jeune paylan, qui a éprouvé des malheurs, inftruit la marquife des defleins de fon fil. Cette bonne mere, fans réfléchir fur ce qu'elle doit à fon rang, eft prête! à fe décider pour cet hymen; mais elle tâche auparavant de ramener le marquis à la raifon. Après

favoir tenté inutilement, elle exige qu'il s'en rapporte au choix de Théodore ; & celle-ci prononce auffi-tôt en faveur de fon égal. Le mar quis, trop généreux pour contraindre un cœur qu'il n'a pu intéreffer, renonce à son amour, & unit Paulin à la jeune paysanne. Ce fujet fi fimple ne pouvoit guere fournir 3 actes, furtoug dans un genre qui ne fe prête point aux déves loppemens. L'auteur ( M. Desforges) s'eft encore ôté une reffource, en négligeant le rôle de l'amant préféré, lequel paroît à peine deux fois fur le théatre; en revanche, il a tâché d'y fuppléer par trois perfonnages fubalternes, affcz gais à la vérité, qui ne tiennent point à Paction: cependant les fcenes qu'ils lui ont procurées ont donné occasion au muficien ( M. Grétry de recueillir des applaudiffemens, que auroient été plus généraux, fi la piece avoit été plus intéreffante.

Le II, on a joué pour la premiere fois, au théatre françois, LE JALOUX, comédie en s az tes, en vers libres, par M. Rochon de Cha bannes. Ce fujet, qu'on avoit déjà préfenté &. retourné de toutes les manieres fur la fcene n'a pas été auffi heureux qu'on s'y attendoit dans les mains de cet auteur eftimable.

Le premier acte & la premiere moitié du a?. ont reçu des applaudiffemens. On y a remarque des détails pleins de graces & d'efprit, & une fcene charmante d'explication entre le JALOUX & une jeune veuve qu'il aime, & dont il est ai mé. Des plaifanteries fur les ballons ont parus très-déplacées, & ont commencé à indifpofer les fpectateurs; une fcene fur les Journaux n'a pas femblé d'un meilleur comique.

La veuve dit qu'elle a une infomnie fort opiniâtre : fa fuivante lui confeille de lire quelque Journal jelle en prend un, s'endort fur un ca

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nape pendant un gros quart-d'heure; & fur ces entrefaites arrive fon amant, qui lui débite beaucoup de propos de vieille galanterie. Tout cela a été fort mal reçu; & l'intrigue n'a pu relever la piece. Elle eft fondée fur une méprife du JALOUX, qui veut abfolument qu'une certaine comreffe, habillée en amazone, & enfuite en dragon, qui vient voir la jeune veuve, ne foit autre chofe qu'un rival. Malgré les affurances les plus pofitives qu'il a d'être aimé, malgré tout ce que lui répetent les autres perfonnages, il s'obstine à croire que ce prétendu rival eft accueilli. Ayant entendu les derniers mots d'une converfation où les deux femmes difent qu'on va rire aux dépens de quelqu'un, il s'imagine que c'eft de lui qu'il eft queftion, & il envoie un cartel à la comtefle, qu'il prend toujours pour un comte. Tout ce qui a rapport à ce cartel a fait affez de plaifir; mais l'orage contre la piece avoit déjà éclaté. Du reste, l'oncle de la veuve, un ami de la maison & les valets étoient témoin du combat un peu à l'écart : ils furviennent fort à propos, & obligent enfin le JALOUX à reconnoître les torts. Celui-ci prend le parti de fe retirer; mais on voit que la jeune veuve qui l'aime toujours, n'est pas loin de lui accorder fon pardon.

M. Rochon de Chabannes ayant fupprimé à la feconde représentation de fa comédie prefque tout ce qui avoit excité des murmures à la premiere, & rapproché des meilleures scenes, ainfi que les détails les plus agréables, cette piece a eu du fuccès. La fcene du fommeil caufé par la lecture d'un Journal fera toujours étrangere à l'action; mais elle eft à préfent fi courte & fi peu marquée, qu'elle ne produit prefque plus d'effet, ni en bien, ni en mal.

Le 15, l'académie royale de mufique a don

né la premiere représentation de L'ACTE DE TI. BULLE, dont les paroles font de Fufelier. Cet acte confifte prefqu'entierement dans une fcene unique entre Tibulle & Délie. Mile. Beau-, menil, qui longtems a fait les délices de ce théa tre par un jeu fpirituel & les graces du chant & de la figure, a mis le même acte en mufique. Son expérience l'a garantie d'une prétention déplacée; elle a fenti qu'il falloit proportionner au fujet le ton de la mufique : auffi y a-t-on remarqué de la fineffe, de la grace, & beaucoup de facilité. Les accompagnemens ont été prefque généralement goûtés, & au total les morceaux de chant ont reçu beaucoup d'applaudiffemens, à la feule exception du rôle de Tibulle, que l'on s'attendoit à trouver plus féduifant.

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M. Jofeph le Saint de Kerbellec, né gentilhomme en la province de Bretagne, s'engagea en la légion de Saint-Domingue, comme fulier, Te 15 Juin 1768, ayant alors 18 ans. Il arriva au Port-au-Prince le 15 Août 1769, & fut congédié par ancienneté le 1er. Juillet 1776 le fignalement lors de fon engagement étoit de s pieds 3 pouces, cheveux & fourcils chatains, les yeux gris bleus, le vifage ovale, le nez pointu; un particulier prêteur en avoit eu des nouvelles par une lettre qu'il reçut, écrite de fa main & timbrée de Cadix, le 15 Octobre 1780; mais depuis ce tems on n'en a plus entendu parler. Si quelque perfonne avoit une connoiffance certaine de fon existence, elle eft priée d'en donner avis à M. le Saint de Kerbellec, chevalier de St. Louis, à Guingamp en Bretagne.

Les numéros gagnans au tirage de la loterie royale de France du 16 Mars font 36, 39, 47,35,3

GRANDE-BRETAGNE.

LONDRES (le 13 Mars.) Lorfque a chambre des communes préfenta, le 25 Février fon adreffe au roi contre fes miniftres, M. Pitt & ces derniers étoient préfens. Voici la réponse de S. Maj., dont nous n'avons donné que la fubf

tance :

MESSIEURS,

Je fens vivement combien il importe à l'honneur de ma couronne & au bien-être de mes peuples qui fera toujours l'objet le plus cher à mon cœur que les affaires publiques foient dirigées par une adminiftration ferme, efficace, unie & étendue, qui ait droit à leur confiance, & qui puiffe parvenir à mettre fin aux malheureufes divifions que défolent ce pays. J'ai fait depuis peu tous mes efforts pour réunir dans le fervice public, fur un pied raifonnable & égal, ceux dont les talens m'ont paru les plus capables de produire cet heureux effet ils n'ont point eu le fuccès que j'en attendais. J'aurai toujours le defir de prendre les mesures les plus propres à remplir cet objet; mais je ne vois point que le renvoi des perfonnes aduellement à mon fervice puiffe y conduire. J'obferve en mê me tems qu'il n'y a aucune plainte contre mes minifires aduels, & qu'on n'a fait aucune objedion férieufe contre un ou plufieurs d'entr'eux. Quantité de mes fujets m'ont exprimé dans les termes les plus forts leur fatisfaction des derniers change mens que j'ai faits dans mes confeils. Dans ces circonjtances, je me flatte que mes fideles communes ne voudront pas que l'office effentiel du vernement exécutif foit vacant, jufqu'à ce que je voie jour à effeduer le plan d'union que j'ai provoqué & qu'elles ont indiqué.

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Le 27, le lord Beauchamp, fur la motion du quel la chambre avoit été ajournée à ce jour, fe

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