صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

TRAITÉ fur le Commerce de la Mer Noire, par M. de Peyffonel. 2 vol. in-8°. A Paris,

chez Cuchet, Libraire, rue & hôtel Serpente.

Nous n'analyferons point cet Ouvrage, dont les deux tiers font remplis de matières purement mercantiles, & qui ne font point du reffort de la Littérature. M. de Peyffonel paroît être pleinement verfé dans le commerce, foit général, foit particulier. Ses vûes font fages, & fes principes nous ont paru établis fur l'expérience, le plus grand de tous les maîtres. Rien ne lui eft échappé. Les Négocians liront avec fruit tou, les détails dans lefquels il entre. Les curieux connoîtront à fond le commerce de la Mer Noire, qui est parfaitement inconnu au plus grand nombre des habitans du Royaume.

Nous nous bornons à extraire quelques morceaux du Mémoire fur l'état civil, politique & militaire de la petite Tartarie, qui termine le fecond Volume. Nos Lecteurs s'y retrouveront, parce que cette partie tient à l'hiftoire & à la morale. M. de Peyffonel après avoir donné un état tériel de ce pays, approfondit l'origine de la dépendance du Kan des Tartares, & il eft le premier Écrivain qui foit remonté à cette époque. Il paroît que le Gouvernement du Kan eft plus monarchique que defpotique. Il ne retire aucun revenu des terres ni des fujets, & ne peut

rien changer aux privilèges de la Nobleffe. Il ne pourroit pas même, fuivant les conftitutions primordiales, châtier un Noble fans la participation des Beys.

[ocr errors]
[ocr errors]

دو

"

Le Kan des Tartares, dit M. de Peyffonel, eft quelquefois appelé à Conftantinople » pour conférer avec le Grand Seigneur fur des affaires importantes. Il y eft reçu en Roi. Le Vifir & tous les Grands de la Porte "vont au-devant de lui hors de la ville, dans laquelle il fait fon entrée publique, suivi de toute la Cour Ottomane. Il s'affied & prend le café avec le Grand Seigneur, il » porte l'aigrette tout comme lui, & reçoit l'hommage du Corps des Janiffaires...... Il » peut aifément mettre fur pied 150,000 » hommes, & même 200,000. L'entretien » ne lui coûte rien; tous les Gentilshommes » font obligés de marcher avec leurs vaffaux, & chaque Soldat porte dans un fac de quoi fubfifter trois mois. Quant aux revenus de ce Prince, ils font très-médiocres, & lui » fourniffent à peine de quoi tenir l'État » d'un Souverain. Ils fe montent à environ » 4,000,000 liv. de notre monnoie, fur lef quels il donne des affignations à plusieurs Princes & Officiers de la Cour. On peut » mettre au nombre des revenus du Kan les préfens confidérables qu'il reçoit des » Grands de la Porte, & affez fouvent de » certaines Puiffances étrangères.

دو

[ocr errors]

رو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

L'état des Sultans (ou Princes de la Maison Royale) en Tartarie, eft comme celui de nos

Princes du Sang. Ils ont des apanages & des penfions de la Porte. Ils ont une fuite de Mirfas des premières Maisons, qu'ils nourriffent & habillent.

Les Princeffes font mariées à des Gentilshommes; leur dot eft considérable. "Dès qu'un Sultan monte fur le trône, il regarde comme un de fes devoirs les plus effentiels » d'établir les Princeffes fes plus proches pa» rentes, & il ne néglige rien pour fe pro» curer de quoi leur donner la dot d'éti»quette. Au refte, les Nobles que les Kans

choififfent & forcent de partager la couche. des Princeffes, payent bien cher l'honneur >> de contracter une alliance avec la Maifon Royale. Ils perdent fouvent la liberté & le repos.... Toutes les fois que cet époux veut » coucher avec la Princeffe, il faut qu'il entre "par les pieds du lit, qu'il lui baise les pieds, » & lui demande la permiffion de demeurer; » elle l'accepte ou le renvoie. »

Les habitans de la Tartarie font divifés en Nobles, en hommes libres roturiers, en affranchis & en esclaves. Les biens y font tenus fous le régime féodal; c'eft à peu près la même diftribution qui a eu lieu en France fous les deux premières races; c'eft la même dépendance, le même fervice militaire. Le caractère des Tartares paroît doux. Ils font polis entre eux. Les Nobles n'ont jamais de querelles, ni des affaires d'honneur. Ils fe battent à l'armée, mais jamais en duel.

La juftice criminellé est semblable à celle

que nous exercions en France fous les deux premières races. Le Kan ne punit que les délits publics; mais l'affaflin, pourfuivi par la famille du mort, eft à la merci du dénonciateur, qui peut le tuer ou lui faire grâce, & qui lui vend la vie & la liberté.

On ne peut aller en pofte dans la Tartarie que par un ordre du Kan, moyennant lequel on ne paie abfolument rien. Če moyen n'est point à dédaigner. Il ôte aux malfaiteurs l'efpoir d'une fuite prompte, & laitfe dans les mains du Kan la facilité de courir fur les criminels.

M. de Peyffonel parle enfuite des Nogais, des Circaffes, & de tous les peuples qui habitent la Tartarie. Il entre dans des détails fur l'état de la Religion, qui font fatisfaifans. Il paroît que la Religion Catholique, a très-peu de prófélytes. L'exiftence des Chretiens dépend entièrement du Kan, qui peut les chaffer ou les tolérer à fon gré.

Nous avons remarqué dans tout cet Ouvrage un efprit obfervateur & un Écrivain nourri de fon fujet. M. de Peyffonel, ancien Conful-Général de France à Smyrne, & qui a été envoyé en Tartarie, mérite d'en être cru; car il eft évident qu'il n'a écrit que fur des renfeignemens exacts. On peut juger de fon flyle par les citations dont nous avons falt ufage.

PROCES fameux de tous les temps & de toutes les Nations, contenant le létail des circonftances qui ont accompagné le fupplice des fameux Criminels, par M. des Ellarts, Avocat, Membre de plufieurs Académies. 8 vol. in- 12. Prix, 20 liv. à Paris, & 24 1. francs de port dans toute l'étendue du Royaume. A Paris, chez l'Auteur, rue du Théâtre François, & chez Mérigot jeune, Laporte, Durand neveu, Nyon l'aîné, Hardouin, Delsenne; Volland & Belin, Libraires.

LES Recueils de Caufes Célèbres ont eu le plus grand fuccès. M. des Effarts dit, dans un Avertiffement qui eft au commencement de l'Ouvrage que nous annonçons, qu'il eft étonné qu'on n'ait pas réuni aux Caufes Célèbres Nationales les Procès des fameux Criminels de toutes les Nations. Il est en effet furprenant, dans un fiècle où les Recueils font aufli multipliés, qu'on n'ait pas fait celui des Caufes Célèbres étrangères pour fervir d'introduction aux Caufes Célèbres Nationales. M. des Effarts vient de remplir cette tâche, & l'on doit lui favoir gré d'avoir choisi le même format des Caufes Célèbres.

L'Ouvrage que nous annonçons n'est point fufceptible d'extrait, puifqu'il ne contient qu'une fuite de procès fameux qui forment autant d'articles féparés. Nous nous bornerons donc à indiquer ici ceux qui nous ont

« السابقةمتابعة »