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d'efprit & d'imagination ont embelli cette collection; M. Paris, Architecte ingénieux & rempli de goût, auquel le Voyage Pittorefque doit l'un de fes plus grands agrémens. Parmi les Savans & les Gens-de-Lettres qui l'ont aidé de leurs confeils, il fe plaît à rap-` peler les noms de M. de Champfort, qui dans le Précis Hiftorique des Royaumes de Naples & de Sicile, placé à la tête du 1er vol., a tracé en peu de pages, mais à grands traits, le tableau des révolutions qu'ont éprouvé ces Royaumes; il a fu réunir la pré cifion & la force, à l'élégance & aux graces ordinaires de fon ftyle: MM. de Dolomieu, Romé de l'Ifle, Faujas, de Non, l'un des coopérateurs les plus zélés de cet ouvrage, &c. S'il a dû à l'amitié de la plupart la communication de leurs lumières & de leurs travaux, M. l'Abbé de S*** a lieu de s'en applaudir; mais toujours eft il vrai qu'il a été l'Architecte de ce vafte édifice.

Quant à la partie du ftyle, la diction en eft en général claire, fimple & naturelle, & nous croyons enfin qu'à tous égards, cet ouvrage eft digne de figurer parmi les collections les plus précieuses, & doit plaire à tous les connoiffeurs & aux vrais amateurs des Arts. *

(Cet article eft de M. l'Abbé Brizard.)

Il reste encore quelques exemplaires du Voyage Pittorefque à vendre chez M. de Lafoffe, Graveur, place du Carroufel. Il ne pourra les donner à in moindre prix que celui qui à été payé par les Souf

TRAITÉ d'Anatomie & de Phyfiologie, avec des Planches coloriées repréfentant au naturel les divers organes de l'homme & des animaux, dédié au Roi, par M. Vicq-d'Azir, Docteur - Régent, & ancien Profeffeur de la Faculté de Médecine de Paris, de l'Académie Royale des Sciences, Secrétaire perpétuel de la Société Royale de Médecine, &c. Tome premier. A Paris, de l'Imprimerie de François - Ambroife Didot lainé, 1786. Difcours fur l'Anatomie en général, & fur la manière dont elle fera traitée dans cet Ouvrage, premier Cahier, grand in-folio de 16 pages, première Livraifon 14 liv. 12 f., feconde Livraison 12 liv. 16 fols3 deniers.

CES deux Livraisons contiennent douze Planches, qui repréfentent les organes contenus dans la boëte offeufe du crâne. Rien n'égale la correction du deffin & le vrai ton de couleur qui règnent dans ces Planches, fi ce n'eft l'exactitude & le profond favoir qui fe font remarquer dans les explications & ies réflexions que M. Vicq-d'Azir y a jointes. Ainfi le début de ce vafte & précieux Quvrage en fait déjà defirer la continuation.

M. Vicq-d'Azir en fait fur-tout connoître

cripteurs; mais fi cet Ouvrage paroiffoit un peu cher, en en prenant la totalité à-la-fois, M. de Lafosse se prêtera aux arrangemens les plus convenables, de part & d'autre, pour en faciliter l'acquifition.

toute l'importance dans fon Difcours fur l'Anatomie. Il y retrace avec énergie les ob tacles qui dans tous les temps fe font oppofés au progrès de cette Science. Chez les Peuples anciens les opinions religieufes ne permettoient pas même de concevoir l'idée d'étudier l'Anatomie fur le corps humain. Le peu de connoiffances qu'on avoit alors en ce genre, on le devoit à la diflection des animaux. Les Anatomiftes firent quelques tentatives plus ou moins heureufes pendant le quatorzième & le quinzième fiècles; mais PAnatomie ne put prendre un libre effor que lorfque Charles-Quint, en 1556, ayant confulté l'Univerfité de Salamanque, celle-ci répondit qu'il étoit urile & licité de chercher à s'inftruire en ouvrant des cadavres humains. Cependant des obftacies d'un autre genre empêcheront toujours le goût de l'Anatomie de devenir général. Il faut que la curiofité, l'amour des connoiffances ou celui de l'humanité l'emportent fur cette répugnance qui nous éloigne de nos femblables que la mort a frappés; répugnance dont les animaux même donnent quelquefois des fignes non équivoques. Il femble qu'un inftinct fecret veuille nous préferver du danger qui va bientôt être attaché aux approches d'un cadavre livré à la putréfaction; peut-être aufli la Nature a-t-elle voulu, en nous infpirant cette horreur pour nos femblables morts, nous mieux difpofer à les refpecter vivans. Eh! chacun fait combien ce fentiment a été mal

interprêté par les hommes; enfin une délicateffe plus frivole empêchera toujours l'homme léger & voluptueux, qui cherche des fenfations agréables & variées juíques dans fes études, de s'accommoder de l'appareil trifte & dégoûtant qu'offre l'Anatomie, & des recherches minutieufes & pénibles qu'elle exige.

Lorfque l'Anatomiste a furmonté ces difficultés, il en a d'autres à vaincre qui naiffent de la nature du fujet dont il s'occupe, & qui bornent néceffairement les fruits de fon travail. Un ésre mort ne repréfente qu'imparfaitement un être vivant. Que peut apprendre le filence de la mort? Elle a altéré & déformé en partie les organes foumis à l'examen de l'Anatomifte. Cette force expantive qui les animoit, qui leur donnoit le reffort, qui entretenoit leur jeu, & faifoit circuler des humeurs vivifiantes jufques dans les parties les plus intimes de leur fubftance, en les abandonnant, a changé leurs rapports naturels. L'affaiffement qui lui a fuccedé, a obligéré, fait difpa· roître mille conduits que l'Anatomifle ne peut plus reproduire par les moyens méchaniques qu'il emploie, & qui peuvent même l'induire en erreur par le dérangement que peut occafionner leur action toujours forcée. Il ne lui refte donc à obferver,dans les débris de cette machine, que les traits les plus groffiers & les moins effentiels à connoître. S'il peut fe réfoudre à tourmenter des êtres vivans pour mieux s'affurer de la vérité, les résultats qu'il peut attendre de fa cruauté ne font pas moins équivoques. Les frémiflemens de la crainte &

les convulfions de la douleur bouleverfent les organes de l'animal foumis à cette épreuve, & les jettent hors de leur affiette naturelle. Si l'on veut mefurer la fenfibilité de cet animal fur les fignes extérieurs qu'il en donne, quel fond peut-on faire fur une expreflion fi vague & fi incertaine? Souvent la peur feule fait beaucoup de bruit, quand la fouffrance extrême fe tait.

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Malgré cet aveu, dit M. Vicq-d'Azir, j'ai peut-être acquis le droit d'ajouter que » la defcription de nos organes, quoique imparfaite, eft cependant affez exacte en plufieurs points, & affez riche pour four»nir des réfultats utiles à la Médecine & à la Philofophie. C'eft un fpectacle dont une partie fe dérobe à la curiofité qu'elle » excite, tandis que l'autre la fatisfait, & » dont les perfonnes fages ne peuvent man» quer de retirer à-la-fois du profit & du plaifir.

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Îl eût été à desirer que M. Vicq-d'Azir eût voulu déterminer d'une manière plus précife qu'il n'a fait, le degré d'influence que l'Anatomie a ou peut avoir fur l'Art de guérir. Il eût été beau & utile d'apprendre d'un des plus grands Anatomiftes de notre fiècle, & qui à cette qualité joint toutes les connoiffances qui donnent le droit de prononcer fur cette matière importante, jufqu'à quel point on peut compter fur les notions anatomiques pour connoître la nature de l'homme fain & malade. Une prévention naturelle pour les

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