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et obeissance, affin de repeupler ledict pays, et remectre suz le fait et entrecours de la marchandise en icelluy, a esté par cy-devant donné par nos predecesseurs Roys de France plusieurs belles exemptions et prerogatives, esquelles ilz ont esté, du temps de nosdicts predecesseurs, toujours bien et duement entretenus, tellement que les aucuns d'eux se y sont habitués et mariés, et y ont acquis des biens en intention, de faire leur residence actuelle e nosdicts pays et obeissance toute leur vie, sans ce que aucun empeschement ayt esté mis ne donné à aucun de leurs enfans et heritiers en la jouissance de leurs biens après qu'ilz ont esté decedez, soubz couleur de ce qu'ilz n'estoient pas natifz de nostredict royaume ne habilitez par nosdicts predecesseurs à disposer. de leursdicts biens ne de leursdicts heritages, pour à eux succéder; mais il est advenu, puis nostre advenement à la couronne, que, quand aucuns desdicts estrangers sont allés de vie à trespas, nos officiers et commissaires ont prins ou fait prendre et saizir tous leurs biens, tant meubles que heritages, pour les appliquer à nous et à nostre domaine, comme à nous advenus, ainsy que maintiennent nosdicts officiers, par droit d'aubenage, à l'occasion duquel saizissement et des molestes et vexations indues quy ont esté et sont encore chacun jour faictes et données, aux causes devant dictes, ausdicts estrangers ainsy habitués audict pays de Languedoc, plusieurs de leurs enfans et heritiers ont esté et sont du tout dessaisis et privés de la succession et hoirie desdicts estrangers decedés, pour laquelle cause lesdiets marchans estrangers, doubtans par telles voyes eux et leurs enfans et heritiers estre au tempz advenir inquietés et maltraités, n'ont pas eu et ne ont de present telle ferveur et dezir de eux habituer en nostredict pays de Languedoc comme ilz avoient auparavant, ainçois se sont à ladicte cause absentés et absentent de jour en jour, et le fait de leur marchandise ont distrait de nostredict pays de Languedoc; tellement que la trafique de ladicte marchandise y est tout à present comme discontinuée et interrompene, et nos subgects et habitans en icelluy, ausquels convient porter et soustenir le taux et portion de nos tailles et deniers, que iceux estrangers portaient et payoient, tomberoient en grant pauvreté et necessité, et seroit plus se nostre grace et liberalité ne leur estoit sur ce benignement eslargie, comme nous ont fait dire et remonstrer lesdicts des trois estaz, supplians, en nous humblement requerant icelle.

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Pour ce, est il que nous, desirans de tout nostre cœur

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entretenir et continuer le faict et entrecours de la marchandise, au bien et utilité de la chose publique de nostredict pays de Languedoc et de tout nostre royaume, et obvier que par les voyes et moyens que dessus au fait de ladicte marchandise ne intervienne rompture et discontinuation, voulans aussy iucliner favorablement à la requeste desdicts trois estatz supplians, pour consideration des grandz charges qu'ilz ont eu et encores ont à suporter, tant pour le fait de nos tailles et aydes, ausquelles, pour subvenir à nos très-grandz et urgens affaires, ils ont tou jours liberalement contribué, que autrement en plusieurs nianicres; nous, 'ces causes et autres très-grandz considerations à ce nous mouvans, par l'advis et deliberation des gens de nostre conseil, auquel les gens de nos finances estoient, avous statué, vouleu et ordonné et declairé, statuons, voulons, ordonnons et declairons par Edict et ordonnance irrevocables, de grace espe-› ciale, plaine puissance et authorité royale, par ces presentes, que lesdicts estrangiers puissent et leur voise tester, ordonner et disposer de leursdicts biens, meubles et immeubles, par testament et autrement, ainsy qu'il leur plaira, et avecques ce leurs enfans masles et femelles et autres leurs heritiers quy sont à present et seront cy-après demeuraus en nostredict pays de Langue

doc, et les enfans de leursdicts enfans descendans d'eux en directe ligne et loyal mariage non natifz et demourans en nostredict pays de Languedoc, puissent d'ores en avaut perpetuellement succeder ausdicts estrangiers et aux descendans d'eux par la maniere dessusdicte et déclarée, et aprehender leurs successions et biens tout ainsỳ qu'ils fairoient et faire pourroient si iceux estoient natifz de nostre royaume ; et quant à ce les avons habilitez et habilitons de nostrediete grace, et authorité par ces mesmes presentes, sans ce que aucun destourbier ne empeschement leur y soit ne puisse estre mis ne donné, au contraire, ores ne pour le tempz advenir, ne que eux ne aucuus d'eux soient pour ce tenus payer à nous ne aux nostres aucune finance, laquelle finance, quelle qu'elle soit et à quelque somme qu'elle puisse monter, nous leur avons, en faveur desdicts supplians, donné et quieté, donnons et quictons de nostredicte grace, par ces mesmes prosentes, signées de nostre main. Si donnons en mandement, etc.

Donué à Dieppe, etc. Par le Roy, maistre Guillaume Picart, Michel Gaillard, generaux, et autres presens.

No 205 LETTRES portant nomination de quatre arbitres, deux français et deux anglais, pour prononcer dans le délai de trois ans sur les différends entre les rois de France et d'Angleterre.

N°. 204.

Amiens, 29 août 1475. (C. L. XVIII, 127.)

LETTRES pour la publication de la trève (1) conclue à Perpignan, pour sept ans, entre la France et l'Angle

terre.

Amiens, 29 août 1475. (C. L. XVIII, 128.)

LUDOVICUS, Dei gratiâ, Francorum rex, universis præsentes litteras inspecturis, salutem. Notum facimus quòd cum illustrissimo principe Eduardo, Rege Angliæ, consanguineo nostro carissimo, inivimus, contraximus, perfecimus, convenimus, conclusimus et apunctuavimus, et per præsentes inimus, contrahimus, perficimus, convenimus, concludimus et appunctamus bonas, sinceras, veras, firmas, perfectas trengas, guerrarum abstinentias, ligas, intelligentias et confœderationes inter nos, regnum nostrum Franciæ, provincias et dominia nostra, heredes, successores, vassalos, subditos, præsentes et futuros, alligatos et confœderatos nostros quoscunque qui in ipsis etiam treugis velint comprehendi, per septem annos à data præsentium proximè futuros, duraturos modo et forma in articulis seu capitulis sequentibus contentis, quorum tenor sequitur et est talis : (1) In primis. Quòd bonæ, sinceræ, firmæ et perfectæ sint et inviolabiliter habeantur treuga, guerrarum abstinentiæ, ligæ, intelligentiæ et confœderationes, inter dictos potentissimos Franciæ et Angliæ principes, provincias et dominia omnia quæcunque, hæredes, successores, vassalos et subditos præsentes et futuros, alligatos et confoederatos utriusque corum, qui in ipsius treugis, ut præmittitur, comprehendi voluerint, necnon inter illustrissima Franciæ et Angliæ regna, per terram, mare, portus maris et aquas dulces, et quòd dictæ treuga, guerrarum abstinentiæ, ligæ et confoederationes incipiant, quoad principes antedictos et eorum patrias, dominia, subditos et vassallos, ab hac die, et quoad dictorum

(1) Elle eut lieu par suite d'une entrevue des deux princes. (Pastoret.)

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principum, aut alterius eorum, alligatos et confoederatos, à tempore quo se declaverint in dictis treugis comprehendi velle, et ipsa declaratio antedictis principibus notificata fuerit; sic tamen, quòd ipsi alligati qui in ipsis treugis velint comprehendi, taliter se declarent principi cum quo confœderantur, et tempore princeps cui sic declaratur alteri principi suis litteris id referat infra tres menses post datam præsentium proximè sequentes, et quòd ab hac eadem die durent usque ad finem septem annorum proximè sequentium inclusivè, sic quòd finiant in vicesimo nono die mensis augusti, post solis occasum ejusdem diei qui erit in anno Domini millesimo quadringentesimo octogesimo secundo. (2) Item. Quòd, durante dicto septennio et trengis prædictis, bella, guerræ et hostilitates quæcunque inter præfatos Franciæ et Angliæ principes, utriusque eorum heredes, successores, vassalos, subditos et confœderatos quoscunque, qui in dictis ipsis treugis, ut præmittitur, velint comprehendi, necnon inter dicia inclitissima Franciæ et Angliæ regna, patrias, et dominia sua quæcunque, ubique locorum, per terram, mare et aquas dulces, omnino cessabunt.

(3). Item. Quòd omnes et singuli utriusque dictorum principum, aut eorum alligatorum in iis treugis compre hensorum, vassalli et subditi, sive sint archiepiscopi, episcopi, duces, comites, barones, mercatores, aut cujusvis status conditionisve existant, durantibus treugis antedictis ubivis locorum sese mutuis officiis prosequantur et honestà affectione pertractent, possintque liberè, tutè et securè, absque alterius ejusve subditorum offensa, sine impedimento, ubique perlustrare terram, per mare navigare hinc indeque ad portus, dominia et districtus quoscunque utriusque ipsorum principum citra et ultra mare, dum tamen ultra numerum armatorum centum simul non accedant, in eisque quandiu volent morari, mercari, merces, mercimonia, arma et jocalia quæcunque emere, vendere, et ut eis placet ab illinc ad partesproprias, vel alibi liberè, quocies duxerint abeundum, abire cum suis aut conductis aut commodatis navigiis, plaustris, vehiculis, equis, armaturis, mercimoniis seu aliis bonis et rebus suis quibuscunque, absque ullo impedimento, offensa, arrestatione, ratione marchæ, contramarchæ, repressariarum, aut alia restrictione quacunque, tam in terra quàm in mari et aquis dulcibus, quemadmodum patriis in propriis hæc omnia facerent aut eis ea facere liceret, ita quòd nullo alio salvo conductu generali aut speciali indigeant.

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(4) Item, Quòd munera sive onera ab aliquo dictorum principun in cujusvis eorum patriarum sive dominiorum partibus à duodecim annis citrà imposita, mercatoribus et subditis alterius principis nociva, penitùs extincta sint et rejecta, et quòd talia aut consimilia, durantibus his trengis, amodo non imponantur, salvis tamen semper quoad alia omnibus regionum, urbium et locorum, aliis legibus statutis et consuetudinibus, quibus nihil, quoad eorum jura, per præmissa censetur derogatum.

(5) Item. Quòd si infra dictos septem annos, durantibus ipsis treugis, aliquid contra vires et effectus earumdum treugarum et abstinenjiarum guerrarum, per terram, mare aut aquas dulces, per aliquos ipsorum principum, hæredes, successores subditos, vassalos aut alligatos atriusque eorum in his treugis comprehendi se velle, ut prædicitur, fuerit attentatum, actum sive gestum, quòd omnia gesta sic attentata, per conservatores ipsarum treugarum ab ipsis principibus seu saltem à principe eorum sic dan nificantium nominatos, infra mensem post requisitionem super inde confectam, unà cum expensis sic damnificati aut damnificatorum, restaurentur, reficiantur et reparentur, sic quòd, propter nulla, durante harum treugarum termino, in contrarium attentata, hujusmodi treugæ rumpentur nec terminentur, sed in suis viribus usque ad finem dictorum septem annorum permaneant, et pro ipsis attentatis solummodo puniantur ipsi attentantes et damnificantes, et non alii.

(6) Item. Pro matura et inviolabili harum treugarum, abstinentiarum guerrarum, ligarum et confæderationum observantia et conservatione, electi et nominati sunt ex parte Christianissimi Franciæ Regis conservatores, carissimus frater et consanguineus suus Comes de Bellojoco, et Joannes bastardus de Borbonio, admirallus Francia, et ex parte dicti illustrissimi princi- . pis Angliæ regis, carissimi fratres sui dux Clarencia et dux Glocestriæ, cancellarius Angliæ, custos privati sigilli, custos quinque portuum in Anglia, præfectus sive locum tenens dicti regis, tales pro tempore existentes. Qui quidem conservatores dictorum principum ac utriusque eorum, ex parte saltem principis subditorum damuificantium, si qui sint, sic nominati nominatusve, autoritatem et potestatem habeant et habeat ipsos damnificantes puniendi, attentata et damna contra vires haruma treugarum illata, unà cum expensis damnificatorum, reficiendi et reparandi. Et si contingat ipsos conservatores per ipsos priucipes, ut præmittitur, nominatos, super reformationem aliquo

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